Test Trine 3 The Artifacts of Power : la troisième fois est-elle la meilleure ?
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On aurait aimé dire de Trine 3 : The Artifacts of Power qu'il est aussi fabuleux, au sens propre comme au figuré, que ses prédécesseurs, mais il nous faut reconnaître que ce n'est pas tout à fait le cas. La faible durée de vie associée à une fin en queue de poisson laisse forcément un petit goût amer. Cependant, ne faisons pas trop la fine bouche, car le jeu reste extrêmement plaisant par ailleurs. La sublime direction artistique et les graphismes enchanteurs sont toujours aussi enthousiasmants, tandis que le passage à un gameplay 3D apporte un peu de fraîcheur au concept initial, quitte à bouleverser les habitudes. Si vous avez déjà retourné de fond en comble les deux premiers volets, vous vous devez de parcourir également celui-là, malgré ses quelques défauts.
- Direction artistique splendide
- Graphismes enchanteurs
- Gameplay renouvelé grâce à la 3D
- Encore meilleur en coop'
- Disparition de l'arbre de talents
- Trop court
- Scénario incomplet
- La 3D peut perturber
Si vous ne connaissez pas encore la série Trine, foncez tout de suite vous procurer les deux premiers volets ! Bénéficiant d'une direction artistique absolument splendide et d'un gameplay malin, ces petits bijoux qui associent habilement plateformes et énigmes font partie intégrante de toute ludothèque qui se respecte. Mais en va-t-il de même pour le dernier volet en date de la saga ? C'est ce que nous allons voir tout de suite.
Tout comme ses prédécesseurs, Trine nous donne le contrôle de trois personnages aux capacités bien distinctes. Adepte de la force, le chevalier Pontius manie épée et bouclier, tandis que la voleuse Zoya est plutôt adepte des flèches et du grappin. Le sorcier Amadeus est quant à lui passé maître dans l'art de faire apparaître par magie des caisses bien utiles pour pouvoir accéder à certaines zones du décor. La complémentarité des trois héros rappellent quelque peu le vénérable Lost Vikings. A ceci près que le gameplay est nettement plus dynamique que dans l'antique titre de Blizzard, puisqu'il emprunte beaucoup aux jeux de plateformes les plus nerveux, permet de zapper instantanément d'un personnage à un autre, ou encore autorise à parcourir l'aventure en coop, chaque joueur maniant alors le héros qu'il préfère. Autre caractéristique de la série Trine que l'on retrouve bien évidemment dans ce troisième épisode : une direction artistique absolument fabuleuse, qui réussit l'exploit d'afficher en permanence des couleurs chatoyantes et des effets lumineux poussés, sans jamais provoquer l’écœurement ni tomber dans le mauvais goût. L'atmosphère médiévale fantastique s'en trouve renforcée, d'autant plus qu'elle bénéficie également de superbes musiques et d'une narration influencée par les contes d'antan. Tout cela fonctionne à merveille, et on retrouve avec grand plaisir cette ambiance et cette patte si particulières. De ce point de vue, rien ne change vraiment, donc. Cependant, le studio finlandais Frozenbyte a tout de même décidé de modifier certains ingrédients de la recette. Ainsi, les pouvoirs des héros ont subi quelques ajustements et, surtout, ils sont moins nombreux qu'auparavant puisque l'arbre de talents dont les personnages disposaient jusqu'à maintenant a purement et simplement disparu. C'est évidemment regrettable, d'autant plus que certaines énigmes se voient du coup simplifiées. Heureusement, l'extrême justesse du level design compense partiellement ce fait et évite toute sensation de redite ou de routine.
IL Y A 3D, 3D ET... 3D
Mais la véritable nouveauté du jeu provient de l'introduction de la troisième dimension dans le gameplay. Si la série a toujours utilisé des graphismes en 3D temps réel, et se permet même de figurer parmi la crème de la crème pour qui aime jouer en 3D relief, elle se contentait jusqu'alors d'un gameplay 2D, puisque les personnages ne pouvaient se déplacer que sur l'axe horizontal. Trine 3 : The Artifacts of Power est l'occasion d'ajouter encore plus de profondeur à l'expérience de jeu, puisque les déplacements peuvent dorénavant s'effectuer également vers l'avant ou l'arrière. Nous n'avons pas droit pour autant à un TPS dans un open world (et tant mieux), car la progression suit toujours globalement un chemin linéaire. L'aspect jeu de plateformes reste donc intact. Les développeurs ont surtout profité de cette nouvelle capacité pour enrichir encore plus le level design, pour offrir une mise en scène plus riche grâce à des mouvements de caméra plus cinématographiques et, surtout, pour développer quelques énigmes mettant à profit la profondeur. Certains joueurs réfractaires au changement risquent d'être perturbés, mais les atouts de cette nouveauté nous semblent compenser largement son principal défaut. A savoir, qu'on a parfois du mal à viser juste lors des phases de saut, dès lors qu'on se déplace sur tous les axes à la fois. Rien d'insurmontable, mais la maniabilité est forcément un peu moins évidente qu'avec un gameplay purement 2D.
De même, on ne se plaindra pas vraiment de l’utilisation plus poussée du moteur physique, même si cela ne se fait pas sans quelques bugs occasionnels. Au chapitre des nouveautés on pourra noter par ailleurs l'apparition d'une carte qui matérialise les différents niveaux du jeu. Pour débloquer ces derniers, il faut avoir récolté un certain nombre de triangles dorés dans les missions précédentes. Mais nul besoin de parcourir les niveaux en boucle, car il est possible de récolter des triangles dans des missions secondaires dédiées à un seul personnage à la fois. Une bonne manière de varier les plaisirs et de forcer les joueurs à profiter réellement de tous les héros. Le véritable gros défaut du jeu, et il est de taille, concerne en réalité le sentiment d'inachevé qu'il laisse une fois qu'on a bouclé l'aventure. Non seulement la durée de vie est assez faible (environ 5 heures en solo, et encore moins en coop) mais, surtout, la fin ouverte ne conclut absolument pas le scénario qui sert de motivation à nos héros. La véritable fin de l'aventure prendra-t-elle la forme d'un Trine 4, d'une extension majeure, d'un contenu téléchargeable gratuit ou d'un DLC payant ? Nul ne le sait encore, et c'est bien là le problème. Fort heureusement, le chemin qui mène à ce point final en forme de points de suspension est diablement plaisant !