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Identique à la mouture Xbox 360, Neversoft et Activision se font pardonner, après un Tony Hawk’s American Wasteland décevant, en insufflant à ce Tony Hawk’s Project 8 une réalisation enfin digne de figurer la nouvelle génération de consoles. Côté gameplay, on trouve également quelques ajouts sympathiques tels que le mode Nail the trick qui permet d’exécuter des figures acrobatiques bien classes. Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que la saga se repose allègrement sur ses lauriers et que le concept tourne en rond depuis deux trois épisodes déjà. Espérons que l’arrivée de la concurrence permette de donner un bon coup de pied dans la fourmilière.
- Plutôt bien réalisé
- Le mode Nail the trick
- Level design exemplaire
- Absence de chargement
- Des figures toujours aussi nombreuses
- Toujours ces satanés bugs de collision
- Des rag dolls douteux
- Le manque de nouveautés
- Multijoueur qui manque d'ambition
- Aucune nouveauté par rapport à la version Xbox 360
Quelques mois après une version Xbox 360 des plus agréables, Tony Hawk remonte sur sa planche afin de fêter les dix ans de la série sur PlayStation 3. Mais à l’heure où Skate commence à pointer le bout de son museau, on peut craindre que Neversoft fasse la même bourde qu’avec Tony Hawk’s American Wasteland en se tournant les pouces. Mais heureusement, Antoine Faucon revient dans un nouvel épisode enfin digne de figurer sur une console next gen’.
Faisons fi de l’épisode American Wasteland qui n’avait de next gen’ que sa prétention et focalisons-nous sur ce Tony Hawk's Project 8, le premier véritable épisode pensé pour la next gen’. A l’instar de tous les anciens volets de la série, l’histoire de Tony Hawk's Project 8 nous invite à gravir les différents échelons de la discipline afin de pouvoir faire partie de l’équipe de skate-killers que recherche activement Tony Hawk à travers toute l’Amérique. Aussi, après avoir habillé et maquillé son avatar de la tête aux pieds, il va falloir se lancer dans la compétition. Celle-ci commence par quelques techniques de bases que les fanas de la première heure enchaîneront sans aucun doute avec une facilité déconcertante. On débute alors le jeu dans une zone limitée pour l’instant où trois épreuves doivent être réussies avant de pouvoir accéder aux autres aires de jeu. Réaliser quelques grinds d’affilé sur un trottoir, attraper des balles de golf en plein vol en exécutant des figures aériennes et poser pour une jeune photographe en herbe, voilà donc les premiers objectifs à remplir pour accéder à l’étape suivante.
Les 8 mercenaires
De la même manière que les deux précédents épisodes, Tony Hawk's Project 8 utilise la technologie du streaming qui permet au jeu de ne plus afficher de page de chargement pendant la partie (sauf quand on décide de retourner dans son chez soi) et on accède aux différents quartiers de la ville de manière fluide et donc sans aucune cassure. La seule barrière à ces zones étant les objectifs à remplir qui permettent par exemple d’ouvrir un grillage et d’accéder au centre-ville. Dans l’absolu, Tony Hawk's Project 8 ne diffère pas vraiment des anciens volets de la série, avec un gameplay qui n’a pas beaucoup changé. Pourquoi changer une formule qui marche ? C’est dans cet état d’esprit que Neversoft a mis sur pied ce huitième (et oui déjà !) opus d’une saga qui continue à s’arracher comme des petits pains, du moins aux Etats-Unis. Néanmoins, on note quelques améliorations mais aussi des nouveautés qui pourraient bien nous faire craquer à nouveau. Tout d’abord, la réalisation enfin digne d’une console Haute Définition est un argument de poids en sa faveur. Les personnages à l’écran sont grands, très grands même. Tels des bons vieux Big Jim de l’époque, on s’amuse alors à les reluquer de la tête aux pieds et il faut bien admettre que la modélisation des personnages est plutôt réussie. L’animation a elle aussi été le fruit d’un travail acharné et l’utilisation de la motion capture se fait assez bien sentir. Fidèle à sa réputation, le level-design de Tony Hawk's Project 8 continue d’être toujours aussi brillant et on se délecte des innombrables éléments du décor qui, mis bout à bout, nous permettent d’enchaîner tous les tricks possibles et inimaginables. Les experts en la matière se feront alors un malin plaisir à passer d’un niveau à un autre sans avoir à toucher le sol.
Nine inch nail the trick
Peu importe, car en cas de chute, une nouvelle astuce permet de limiter les dégâts. En effet, il suffit d’appuyer sur Croix pour que son avatar fasse un roulé boulé ou tente de se rattraper au lieux de se viander lourdement contre le bitume. Désormais, chaque chute est facturée par une note d’hôpital généralement assez élevée. Il s’agit simplement d’une indication puisque n’agissant en rien dans les compétences physiques de son skateur toujours prêt à se briser les rotules après un flip mal agencé. La grande nouveauté de Tony Hawk's Project 8 réside dans son mode Nail the trick sur lequel les développeurs et Activision ont largement communiqué. Après avoir réussi la première épreuve orchestrée par Rodney Muller, l’une des guest-stars parmi tant d’autres du jeu, il sera possible d’enclencher ce ralenti pour enchaîner des tricks encore jamais vus dans un Tony Hawk. Le but est simple : faire pivoter et tournoyer sa planche de skateboard le plus longtemps possible pour s’octroyer un maximum de points, le tout étant appuyé par un ralenti du plus bel effet. Une fois le mode activé, la caméra se focalise sur les deux pieds et la planche de skateboard. Au joueur alors de bouger les sticks analogiques gauche et droite qui permettent de contrôler respectivement le pied gauche et le pied droit. Si la prise en main est relativement complexe, il faut également prendre en compte la réception qui valide ou pas les points accumulés lors des diverses figures. C’est assez casse-gueule, il faut bien l’admettre mais avec un peu d’entraînement, il est possible de réaliser de très belles figures.
Bien que la marge de progression dans Tony Hawk's Project 8 soit grande, force est de constater que le titre vise avant tout un public connaisseur, celui qui suit les aventures vidéoludiques d’Antoine Faucon depuis ses débuts. En effet, malgré un tutorial permanent qui indique les différentes figure à réaliser avec la manette, le joueur novice aura bien du mal à passer les objectifs qui placent la barre assez haute avec des enchaînements de grind conjugués avec des sauts pas toujours évidents à appréhender. C’est peut-être aussi là grande force de la série qui offre un gameplay basé sur une certaine technicité. Visuellement, Tony Hawk's Project 8 est une réussite. En revanche, petit bémol du côté du frame-rate pas toujours très renversant ou du moins dans le mauvais sens du terme, dans la mesure où l’on dénote des chutes assez virulentes de temps à autre. Rien de bien dramatique rassurez-vous mais les plus tatillons feront de ce défaut un argument supplémentaire pour faire valoir leur désarroi. Chose tout à fait compréhensible puisqu’on espérait voir ce genre de détails disparaître avec l’arrivée de la next gen’.
Du côté du multijoueur et spécialement du jeu en ligne, rien de bien folichon à se mettre sous la dent. Il y a quelques modes sympathiques qui nous obligent à se surpasser afin de faire bonne figure sur le Tableau des Scores en exécutant divers tricks pour ne pas passer pour un blaireau. De même, nos statistiques nos consultables directement via un classement dans le mode Carrière. Il faudra donc attendre un prochain numéro pour espérer obtenir une vraie révolution dans le mode multijoueur online. Reste alors une bande-son orientée davantage vers le rock quoique éclectique avec des artistes tels que Slayer, Nine Inch Nails, Sonic Youth, Bad Religion ou bien Kool and the gang. On aime ou pas et il y a toujours moyen de baisser la musique dans les options.