Test également disponible sur : PC - PS4

Test Thumper sur PS4 PS VR et PC sur PC

Test Thumper sur PS4 PS VR et PC
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La Note
note Thumper 18 20

Le jeu vidéo a ceci de particulier qu’il est capable de se renouveler sans cesse, tout en partant pourtant d’une base déjà connue de tous. Bâti sur les ossements de ces jeux de rythme qui demandent un certain sens du doigté et de l’anticipation, Thumper est un voyage captivant, enivrant, fulgurant (ne rayez aucune mention utile) dans les entrailles d’un monde organique et métallique qui n’a de limite que la frontière de son univers, mêlant avec brio percussions guerrières, sonorités industrielles et instinct de survie. Car Thumper, c’est un gameplay certes basique où tout se joue avec un seul bouton et quatre touches, mais la vitesse d’exécution vertigineuse (voire démoniaque) qui est demandée au joueur le pousse à se transcender sans cesse. Un dépassement de soi, de la condition humaine où il est même nécessaire de rentrer dans un état second, de transe presque, qui offre une violence exaltante – et satisfaisante – à chacune des actions réussies. Malgré tout, le titre de Drool n’est jamais cruel et offre au joueur une courbe de progression nivelée, jamais frustrante qui donne toujours envie d’aller plus loin. L’expérience est encore plus transcendante avec le PlayStation VR où pénétrer dans ce tunnel ne vous permettra pas d’en sortir indemne. Car jouer à Thumper, c’est garder en soi un souvenir impérissable, indélébile même, capable de nous hanter pendant de longues années. En 2016, on n’a jamais vécu une expérience aussi ébouriffante et transcendante.


Les plus
  • D’une fulgurance inouïe !
  • Une bande-son qui tabasse !
  • Visuellement hypnotisant
  • Gameplay simple et accessible, mais d’une exigence démoniaque
  • Grosse replay-value
  • L’immersion avec le PS VR est complètement folle
Les moins
  • Un manque de variété dans les niveaux
  • A déconseiller aux épileptiques


Le Test
Entre la sortie des habituels AAA annuels, du PlayStation VR, des exclus Xbox One mais aussi de la PS4 Pro, difficile pour les titres indés d’exister en cette fin d’année particulièrement chargée. Même s’ils en ont parfaitement conscience, les membres du studio Drool ont décidé de tenter leur chance en sortant Thumper au même moment que la commercialisation du casque de réalité virtuelle de Sony. C’est vrai qu’il aurait été dommage pour Thumper de ne pas profiter de la hype qui se dégage de la dernière invention de Sony pour ne pas briller auprès des joueurs en quête de nouvelles sensations. Ça tombe bien, Thumper est de loin l’une des expériences les plus folles qu’il nous ait été donné de jouer en 2016.

Thumper"Un jeu de violence rythmique". C’est par ces quelques mots que le studio Drool définit Thumper, un jeu où l’on prend le contrôle d’un scarabée chromé se déplaçant sur un rail infini à une vitesse complètement folle, voire surréaliste, le tout rythmé par une musique sinistre à laquelle le joueur doit apporter sa partition en enchainant les manœuvres, en "thumpant", c’est-à-dire en sautillant comme le ferait un scarabée. Difficile de ne pas penser à Amplitude ou à Audiosurf en décrivant le concept de Thumper, mais comparer le titre de Drool à ces derniers, c’est aussi trahir son statut de jeu extraterrestre (et extra-sensoriel) qui s’apparente davantage à un voyage cosmique dans les méandres d’un vide intersidéral où des formes abstraites et articulées ont pour but de stopper votre progression à la moindre fausse manœuvre. D’ailleurs, à première vue et en se basant uniquement sur le tutoriel, on se rend compte que la prise en main du jeu est enfantine.

On pourrait comparer Thumper à un jeu musical du type Guitar Hero ou Rock Band dans la manière d’enchaîner les touches, d’autant que le jeu demande d’être en parfaite adéquation avec la bande-son ravageuse du jeu.


ThumperTout se joue en effet avec une touche et quatre directions seulement. On appuie sur X pour frapper le sol, on combine la même touche avec une direction pour prendre les virages sur des rampes comme si on grindait dessus, on dirige le stick vers le haut pour sauter et planer un court instant pour éviter les pièges et enfin, on appuie sur bas pour rester figé au sol pour ne pas se prendre les obstacles en hauteur. Il est aussi possible de prendre un peu plus de vitesse en maintenant le bouton X, ce qui sera demandé pour dégommer les rangées de frettes qui se dressent sur la piste. Dis comme ça, le jeu a des allures de titre basique, mais à cela il va falloir rajouter un rythme qui va monter crescendo pour ne plus laisser aucune place à l’erreur. Pire, dans les derniers niveaux, la piste sera doublée compliquant encore plus les choses, sans oublier les combos à enchaîner pour rester dans la course. En vrai, toute la complexité des commandes, c’est de devoir les exécuter à une allure démoniaque, proche parfois de l’épilepsie, notamment dans les tous derniers niveaux. On pourrait comparer Thumper à un jeu musical du type Guitar Hero ou Rock Band dans la manière d’enchaîner les touches, d’autant que le jeu demande d’être en parfaite adéquation avec la bande-son ravageuse du jeu. Mais si Thumper semble aussi proche de ces jeux musicaux où la dextérité du doigté n’a d’égale que la rapidité de vos réflexes, c’est que le jeu a surtout été fondé par deux anciens membres du studio Harmonix, les créateurs des premiers Guitar Hero et de Rock Band. Il n’y a pas de hasard dans la vie.


INSTINCT DE SURVIE

 

ThumperPuisque Thumper se veut un descendant direct des jeux de rythme, sachez qu’il base son gameplay sur la faculté du joueur à s’accorder avec la musique, mais aussi sa manière d’anticiper l’action. En effet, le titre de Drool mise énormément sur les sons et autres bruitages qui se déclenchent à chacun des actions effectuées et de vos exploits. Entre le bruissement sourd qui se dégage lorsqu’on frappe les morceaux rectangulaires de la piste, le grincement strident lorsqu’on grinde sur les rampes métalliques ou bien encore le cliquetis qui s’accentue lorsqu’on dégomme les frettes, tout fonctionne sur ces indices sonores pour nous hypnotiser dans cette transe rythmique où il va falloir faire confiance à sa foi intérieure, celle qui nous guidera jusqu’au boss de chacun des 9 niveaux. Et contrairement à toutes ces premières expériences VR qui sont sortis ces derniers jours, Thumper n’est pas le genre de jeu qui se termine en deux heures, à moins d’être un génie de l’action frénétique et hystérique. De toutes les manières, dans les derniers niveaux du jeu, il est nécessaire de devoir faire corps avec le jeu. Car dans Thumper, il ne faut jamais oublier qu’on ne joue pas la musique, mais qu’on l’accompagne ; dans son rythme, son beat, tout en enchaînant ces manœuvres où il ne suffit plus de faire confiance à sa vue, mais aussi en anticipant avec l’ouïe, misant quelque part sur l’instinct, car on aura ressassés des patterns à force de game over répétés.

Mais contrairement à n’importe quel autre jeu lambda, cette frustration qui peut se dégager d’un échec est bénéfique, et surtout, elle participe à cette envie de dépassement de soi, de réussir ; car in fine, rien ne semble impossible ou inaccessible dans Thumper, juste qu’il faut faire preuve d’entraînement et de patience, mère de toutes les vertus. 


ThumperSi les premiers niveaux s’enquillent à l’aise et nous permettent avant tout d’apprécier ce monde abstrait, perclus d’entités presque organiques nous avalant en son sein, très rapidement, la difficulté prend le dessus. On comprend alors que notre joli scarabée luisant est loin d’être invincible et que le moindre faux pas peut lui abîmer sa belle carapace. Une fois le bouclier désintégré, notre insecte de l’espace se retrouve nu, obligé d’enchaîner les bonnes manœuvres pour retrouver la foi et une nouvelle protection. Dans le cas contraire, c’est l’explosion assurée et l’obligation de reprendre au dernier checkpoint. A ce propos, les développeurs de Thumper ont été raisonnables, plaçant des points de respawn nombreux et surtout intelligents, nous laissant le temps de reprendre à un moment décent pour éviter de charger la frustration, un sentiment assez fréquent quand on joue à Thumper. Mais contrairement à n’importe quel autre jeu lambda, cette frustration qui peut se dégager d’un échec est bénéfique, et surtout, elle participe à cette envie de dépassement de soi, de réussir ; car in fine, rien ne semble impossible ou inaccessible dans Thumper, juste qu’il faut faire preuve d’entraînement et de patience, mère de toutes les vertus.


TRANSE ET MUTATION


ThumperComme on l’indiquait quelques signes plus hauts, Thumper se découpe en 9 niveaux, composés eux-mêmes de plusieurs sous-parties qui s’enchaînent sans le moindre arrêt ou écran noir. Si l’on se laisse guider par cette descente aux enfers mystiques, il va falloir aussi composer avec la présence de mid-boss et de big boss de fin de niveau récurrent, une tête diabolique à la gueule puissante, rappelant le Andross de Star Fox à certains moments. C’est d’ailleurs lors de ces affrontements titanesques que le jeu gagne en intensité, avec un rythme différent de la déferlante à laquelle on s’est habituée, avec en sus une certaine notion d’apprentissage où le but est de renvoyer une vague d’énergie dévastatrice pour l’envoyer retourner voir sa mère. Pardonnez notre langage, mais la satisfaction d’une quelconque victoire est telle qu’on exulte de joie. Quoi qu’il en soit, Thumper est un stimulant organique à lui seul, offrant en plus une rejouabilité énorme par le biais d’un système de notation (C, B, A et S) qui pousse le joueur à se surpasser et à revenir plus tard, une fois qu’il parviendra à déchiffrer la matrice.

Le trip est d’autant plus hallucinogène avec le PlayStation VR vissé sur le citron, qui donne encore plus le sentiment d’évoluer dans une sorte de cauchemar technoïde où les effusions de couleurs néons se fondent avec le bruit du marteau de forgeron, nous faisant voyager dans un fantastique enfer industriel.


ThumperAu-delà de son concept venu d’ailleurs et de son gameplay exigeant mais jouissif, Thumper brille aussi par sa patte artistique incroyable, mélange d’entités organiques et de matériaux métalliques où des formes géométriques se transforment et se tortillent de manière iraisonnée pour nous absorber dans un tunnel de sons et de lumières explosifs dans lequel Gaspar Noé se serait faufiler volontiers. Le trip est d’autant plus hallucinogène avec le PlayStation VR vissé sur le citron, qui donne encore plus le sentiment d’évoluer dans une sorte de cauchemar technoïde où les effusions de couleurs néons se fondent avec le bruit du marteau de forgeron, nous faisant voyager dans un fantastique enfer industriel. Bon, il est vrai que Thumper pèche en revanche du côté de sa variété qui nous empêche d’identifier véritablement chacun des 9 niveaux qu’on a parcourus, mais le titre de Drool est suffisamment stimulant visuellement qu’on ne peut qu’en sorti ébloui. Une expérience visuelle, sensorielle et matérielle rarement vu dans le jeu vidéo. Bref, unique en son genre.


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