Test également disponible sur : PC - PS4 - Switch

Test The Wonderful 101 Remastered : le grand n’importe quoi savoureux

Test The Wonderful 101 Remastered : le grand n’importe quoi savoureux
La Note
note The Wonderful 101 : Remastered 15 20
The Wonderful 101 était, est et sera probablement toujours une étonnante expérience complètement débridée, tout droit sorti de l’esprit pétillant d’un studio qui n’a plus rien à prouver. PlatinumGames prouve encore, même sept ans plus tard, qu’il sait inventer un gameplay qui a de la gueule, et même si son temps d’appréhension est conséquent, il s’agit là d’un concept qui vaut le coup d’œil. Hideki Kamiya signe alors une aventure volontairement clichée au rythme effréné : c’est éreintant, surprenant mais aussi sacrément... perfectible. Cette action non-stop et assurément too much ne conviendra pas à tout le monde ; il en est de même pour cette vue isométrique et ce système de foule original qui écrase souvent la visibilité de l’action, ou ce dynamisme qui peine parfois à se renouveler correctement. Et pour ce qui est de ce Remastered, le manque d’options tactiles sur Switch déçoit un peu tandis que la cure de jouvence n’est pas vraiment au rendez-vous. Mais tenez-le-vous pour dit : The Wonderful 101 reste une œuvre rafraîchissante et unique pour peu que vous adhériez à au délire sentai ici poussé à l’extrême et aux grosses doses d’action dévergondées. Ça, c’est une évidence.

Les plus
  • Un gameplay unique en son genre et qui mérite d'être exploré
  • Des scènes abracadabrantes propres à PlatinumGames
  • Une ambiance survoltée assez charmante
  • Une direction artistique sympathique
  • Une bonne rejouabilité
Les moins
  • Un délire japonais poussé à l'extrême qui en rebutera plus d'un
  • Un manque de visibilité dans l'action
  • Un remaster assez fainéant, en soi


Le Test
Hideki Kamiya est définitivement un cerveau créatif. Après avoir expérimenté largement l’horreur avec le brillant Resident Evil 2 en 1998, puis l’avoir mêlée à l’action pure et dure dans Devil May Cry en 2001, le réalisateur est passé à un tout autre délire pour le moins inattendu : les super-héros. Viewtufil Joe, ça vous dit quelque chose ? Le génial beat them all de la PS2 et de la GameCube avait fait grand bruit… et à raison. Et si le Japonais a par la suite œuvré sur d’autres créations fabuleuses comme Okami ou, plus tard, Bayonetta sous l’égide de son propre studio PlatinumGames, il est finalement revenu à cet amour inconditionnel pour les sauveurs en combinaison moulante avec The Wonderful 101, sorti sur Wii U en 2013. Comme chacun sait, la console de Nintendo s’est un peu viandée et son titre n’a jamais vraiment eu le succès escompté, si ce n’est un attachement profond d’une soudaine communauté qui n’a pas hésité, sept ans plus tard, à lâcher plus de deux millions de dollars pour financer un remaster. Rien que ça. Nous voici donc avec une réédition sur Switch, PS4 et même sur PC avec un peu de contenu supplémentaire et, surtout, ce même concept complètement timbré qui vaut définitivement le coup d’œil.

The Wonderful 101 : Remastered

Nous voici donc sur Terre, dans une époque résolument futuriste protégée par les Wonderful. Au nombre de 100 (le joueur étant considéré comme le 101e), ces monsieur tout le monde s’appuient sur une mystérieuse technologie pour se transformer, en temps utile, en leur alter ego héroïque. En l’état, le temps est plus que voulu puisqu’une gigantesque armée extraterrestre envahit la planète, et il convient donc à nos bonshommes de la protéger, coûte que coûte. Commence alors une aventure absolument survoltée teintée d’un délire japonisant constant qui, en soi, s’inscrit tout à fait dans la veine de PlatinumGames. Mais attention, The Wonderful 101 n’est pas un jeu comme les autres et il convient donc de lire les lignes suivantes pour tenter d’en comprendre tout le concept. Oui, Hideki Kamiya a de l’imagination à revendre. 


FORCE ROUGE


Indéniablement, la première chose qui surprend dans The Wonderful 101 est sa caméra isométrique, particulièrement éloignée et à juste titre : tout le gameplay ne réside pas sur un seul personnage jouable, mais plutôt tout un groupe pouvant aller jusqu’à cent individus et qui se déplaceront et attaqueront uniformément. Grâce aux pouvoirs aliens en notre possession, on pourra littéralement mettre notre équipe dans des armes conçues sur le tas dont la nature dépendra de votre tracé au stick droit (Okami est passé par là et Astral Chain s’en inspirera grandement en 2019). Dit comme ça, ce n’est peut-être pas très clair, alors tâchons d’être concrets. Par exemple, en faisant une ligne droite plus ou moins longue avec le joystick, celle-ci se matérialisera en une épée plus ou moins gigantesque. Il en est de même avec la forme du cercle qui donnera un poing, de l’angle droit qui donnera une arme à feu et l’on en passe et des meilleurs. Une très grande partie de la jouabilité s’axe donc sur ces tracés au stick qui permettront non seulement de confectionner des armes, mais aussi des éléments pour traverser le vide (en faisant un detaplane ou un pont), grimper sur des immeubles (en faisant une échelle ou une fusée) ou en se protégeant des attaques ennemis (en faisant une cloche).

The Wonderful 101 était, est et sera probablement toujours une étonnante expérience complètement débridée, tout droit sorti de l’esprit pétillant d’un studio qui n’a plus rien à prouver.


The Wonderful 101 : Remastered

Tout un système absolument unique qui détonne avec surprise et qui demandera plusieurs heures pour être appréhendé correctement. Même sept ans après sa sortie, The Wonderful 101 résulte d’une ingéniosité hors-pair de la part de PlatinumGames et de Kamiya qui, une fois de plus, prouve son talent à concevoir des gameplay singuliers. Bien sûr, comme tout bon jeu d’action qui se respecte, l’arsenal pourra être amélioré savamment avec le temps, on récupérera d’autres Wonderful qui disposeront d’autres pouvoirs et les affrontements s’étofferont au fur et à mesure. Globalement, ces mécaniques pas forcément faciles à assimiler sont le grand point fort de ce titre unique : encore faut-il que vous adhériez au reste qui, indéniablement, s’avère tellement loufoque et volontairement cliché qu’il peut en écœurer plus d’un.

The Wonderful 101 : Remastered


FORCE BLEUE


Si l’on devait résumer The Wonderful 101, ce serait sans doute avec le terme “toujours plus”. Tout d’abord, cette vue éloignée, combinée à une direction artistique ultra-lisse et brillante (littéralement), donne presque l’impression de contrôler des jouets dans un étrange monde de miniatures dans lequel absolument tout… explose. Il n’y a absolument rien de sérieux dans ce périple épileptique ou les combats de boss durent des dizaines et des dizaines de minutes au milieu de chutes libres interminables, de phases de shoot’em up passagères et de phases ultra-élaborées qui ne permettent presque jamais de respirer. Il faut bien l’avouer, certains scènes, mécaniques de jeu et même modèles 3D nous viennent directement de Bayonetta, sans doute extrapolés encore davantage ; et ce n’est pas l’écriture, succincte et délibérément “à l’ancienne” - la plupart des dialogues sont au tour par tour - qui aère l’esprit.


The Wonderful 101 est une histoire de super-héros sans queue ni tête, empruntant librement les grands traits des Power Rangers pour en faire un concentré sentai presque épuisant. Cette action incessante, toujours dans l’excès et le non-sens (et c’est voulu) s’avère assez vite fatigante, voire carrément répétitive. Si ce n’est dans l’étoffement de son gameplay, nous avons là un jeu long d’une petite vingtaine d’heures, renforcé d’un niveau supplémentaire en 2D avec le Remastered, qui garde une constante talentueuse mais peu renouvelée. C’est son parti pris, c’est comme cela, et ça ne plaira pas à tout le monde. 

The Wonderful 101 : Remastered


FORCE VERTE


Puis, il y a aussi quelques autres coquilles évidentes : malgré l’originalité de ses rouages, The Wonderful 101 Remastered souffre toujours d’un problème de visibilité évident. Sa vue isométrique, ses plans parfois étroits, son level design urbain et ses dizaines de personnages sont loin d’offrir une action limpide. C’est même, en réalité, assez brouillon et le jeu sur grand écran est conseillé au détriment du mode portable de la Switch, par exemple. La sensation d’être projeté dans une perpétuelle fourmilière explosive est constante et cela empiète souvent sur le gameplay lui-même. Graphiquement, cette refonte est loin d’apporter la cure de jouvence tant espérée. L’ensemble est même assez glabre mais, heureusement, le style graphique clinquant, pétillant et assez cartoon fait toujours mouche et a, il faut bien l’avouer, vieilli correctement.

Cette action incessante, toujours dans l’excès et le non-sens (et c’est voulu) s’avère assez vite fatigante, voire carrément répétitive.


Côté technique, depuis la version Switch où nous avons réalisé ce test, le framerate s’est avéré satisfaisant. On regrette juste que l’écran tactile n’ait pas été plus utilisé que cela, c’est d’autant plus dommage pour un jeu misant autant sur les tracés (sur PS4, le tapis tactile de la DualShock 4 est pourtant mis à profit). The Wonderful 101 Remastered n’en demeure pas moins une œuvre sincèrement rafraichissante, différente à coup sûr et à l’ambiance rock’n’roll étonnante ; perfectible, c’est évident, mais qui devrait séduire les grands amateurs d’action totalement débridée.

The Wonderful 101 : Remastered


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