Test The Wonderful 101 Remastered : le grand n’importe quoi savoureux
15 20
- Un gameplay unique en son genre et qui mérite d'être exploré
- Des scènes abracadabrantes propres à PlatinumGames
- Une ambiance survoltée assez charmante
- Une direction artistique sympathique
- Une bonne rejouabilité
- Un délire japonais poussé à l'extrême qui en rebutera plus d'un
- Un manque de visibilité dans l'action
- Un remaster assez fainéant, en soi
Nous voici donc sur Terre, dans une époque résolument futuriste protégée par les Wonderful. Au nombre de 100 (le joueur étant considéré comme le 101e), ces monsieur tout le monde s’appuient sur une mystérieuse technologie pour se transformer, en temps utile, en leur alter ego héroïque. En l’état, le temps est plus que voulu puisqu’une gigantesque armée extraterrestre envahit la planète, et il convient donc à nos bonshommes de la protéger, coûte que coûte. Commence alors une aventure absolument survoltée teintée d’un délire japonisant constant qui, en soi, s’inscrit tout à fait dans la veine de PlatinumGames. Mais attention, The Wonderful 101 n’est pas un jeu comme les autres et il convient donc de lire les lignes suivantes pour tenter d’en comprendre tout le concept. Oui, Hideki Kamiya a de l’imagination à revendre.
FORCE ROUGE
Indéniablement, la première chose qui surprend dans The Wonderful 101 est sa caméra isométrique, particulièrement éloignée et à juste titre : tout le gameplay ne réside pas sur un seul personnage jouable, mais plutôt tout un groupe pouvant aller jusqu’à cent individus et qui se déplaceront et attaqueront uniformément. Grâce aux pouvoirs aliens en notre possession, on pourra littéralement mettre notre équipe dans des armes conçues sur le tas dont la nature dépendra de votre tracé au stick droit (Okami est passé par là et Astral Chain s’en inspirera grandement en 2019). Dit comme ça, ce n’est peut-être pas très clair, alors tâchons d’être concrets. Par exemple, en faisant une ligne droite plus ou moins longue avec le joystick, celle-ci se matérialisera en une épée plus ou moins gigantesque. Il en est de même avec la forme du cercle qui donnera un poing, de l’angle droit qui donnera une arme à feu et l’on en passe et des meilleurs. Une très grande partie de la jouabilité s’axe donc sur ces tracés au stick qui permettront non seulement de confectionner des armes, mais aussi des éléments pour traverser le vide (en faisant un detaplane ou un pont), grimper sur des immeubles (en faisant une échelle ou une fusée) ou en se protégeant des attaques ennemis (en faisant une cloche).
The Wonderful 101 était, est et sera probablement toujours une étonnante expérience complètement débridée, tout droit sorti de l’esprit pétillant d’un studio qui n’a plus rien à prouver.
Tout un système absolument unique qui détonne avec surprise et qui demandera plusieurs heures pour être appréhendé correctement. Même sept ans après sa sortie, The Wonderful 101 résulte d’une ingéniosité hors-pair de la part de PlatinumGames et de Kamiya qui, une fois de plus, prouve son talent à concevoir des gameplay singuliers. Bien sûr, comme tout bon jeu d’action qui se respecte, l’arsenal pourra être amélioré savamment avec le temps, on récupérera d’autres Wonderful qui disposeront d’autres pouvoirs et les affrontements s’étofferont au fur et à mesure. Globalement, ces mécaniques pas forcément faciles à assimiler sont le grand point fort de ce titre unique : encore faut-il que vous adhériez au reste qui, indéniablement, s’avère tellement loufoque et volontairement cliché qu’il peut en écœurer plus d’un.
FORCE BLEUE
Si l’on devait résumer The Wonderful 101, ce serait sans doute avec le terme “toujours plus”. Tout d’abord, cette vue éloignée, combinée à une direction artistique ultra-lisse et brillante (littéralement), donne presque l’impression de contrôler des jouets dans un étrange monde de miniatures dans lequel absolument tout… explose. Il n’y a absolument rien de sérieux dans ce périple épileptique ou les combats de boss durent des dizaines et des dizaines de minutes au milieu de chutes libres interminables, de phases de shoot’em up passagères et de phases ultra-élaborées qui ne permettent presque jamais de respirer. Il faut bien l’avouer, certains scènes, mécaniques de jeu et même modèles 3D nous viennent directement de Bayonetta, sans doute extrapolés encore davantage ; et ce n’est pas l’écriture, succincte et délibérément “à l’ancienne” - la plupart des dialogues sont au tour par tour - qui aère l’esprit.
The Wonderful 101 est une histoire de super-héros sans queue ni tête, empruntant librement les grands traits des Power Rangers pour en faire un concentré sentai presque épuisant. Cette action incessante, toujours dans l’excès et le non-sens (et c’est voulu) s’avère assez vite fatigante, voire carrément répétitive. Si ce n’est dans l’étoffement de son gameplay, nous avons là un jeu long d’une petite vingtaine d’heures, renforcé d’un niveau supplémentaire en 2D avec le Remastered, qui garde une constante talentueuse mais peu renouvelée. C’est son parti pris, c’est comme cela, et ça ne plaira pas à tout le monde.
FORCE VERTE
Cette action incessante, toujours dans l’excès et le non-sens (et c’est voulu) s’avère assez vite fatigante, voire carrément répétitive.
Côté technique, depuis la version Switch où nous avons réalisé ce test, le framerate s’est avéré satisfaisant. On regrette juste que l’écran tactile n’ait pas été plus utilisé que cela, c’est d’autant plus dommage pour un jeu misant autant sur les tracés (sur PS4, le tapis tactile de la DualShock 4 est pourtant mis à profit). The Wonderful 101 Remastered n’en demeure pas moins une œuvre sincèrement rafraichissante, différente à coup sûr et à l’ambiance rock’n’roll étonnante ; perfectible, c’est évident, mais qui devrait séduire les grands amateurs d’action totalement débridée.