Test également disponible sur : X360 - PS3

Test KOF XII sur PS3

Test KOF XII
La Note
note The King of Fighters XII 14 20

Sorti 6 mois trop tôt, The King of Fighters XII se voit contraint de subir les foudres de critiques obnubilés par le contenu et l’habillage clairement inachevés. Indéfendable sur ces deux aspects, le titre de SNK Playmore se doit d’être sanctionné, histoire de montrer l’exemple mais reste néanmoins une valeur sûre de la baston 2D pour peu que vous n’ayez pas peur de relever certains défis. Encore trop technique pour le grand public et moins profond pour les acharnés du stick arcade, KOF XII a aujourd’hui le cul entre deux chaises, ce qui fait de lui un épisode de transition. On espère maintenant que le treizième épisode apprendra des erreurs de son aîné pour que la franchise soit définitivement remise sur de bons rails, comme à la vieille époque.


Les plus
  • KOF enfin en 2D HD
  • Un game system toujours aussi pointilleux
  • Des sprites imposants
  • Des animations de grande classe
  • Impact des coups puissant
Les moins
  • Contenu rachitique
  • Des sprites qui pixellisent
  • Trop peu de décors
  • Habillage vraiment cheap
  • Casting pas assez imposant
  • Certains persos ont perdu de leur charisme
  • Où sont les boss ?


Le Test

Après des années de grande disette, les amateurs de castagne virtuelle peuvent s’en donner à cœur joie depuis le mois de février dernier, date de sortie de l’excellent Street Fighter IV. Arc System Works a aussitôt embrayé le pas sur celui de Capcom en sortant son fameux BlazBlue, une toute nouvelle franchise qui semble avoir été déjà adoptée par les fans de Guilty Gear. Pas étonnant alors que SNK Playmore dégaine à son tour son KOF XII, attendu au tournant par des millions de fans, curieux de voir ce que la HD peut apporter à la licence. Malheureusement, le résultat est à la fois mi-figue mi-raisin. Explications.


The King of Fighters XIIIrréprochable à ses débuts, la licence The King of Fighters a par la suite connu quelques déboires au début des années 2000, période durant laquelle SNK tentait de retrouver un second souffle à travers des rachats pas toujours très réjouissants. Si les derniers épisodes en date (KOF 2002, 2003 et XI) ont permis à la marque de retrouver un peu de galon, la transition vers les nouvelles cartes d’arcade n’a en revanche pas été une partie de plaisir. Exit donc la carte Atomiswave de Sammy sur laquelle fut développé l’insipide KOF : Neowave et place au système Type X² de Taito qui fait tourner des titres assez prestigieux comme BlazBlue ou Street Fighter IV, le bien nommé.


NO SOUSAI !


The King of Fighters XIIAvoir une nouvelle technologie entre les mains, c’est bien mais savoir l’utiliser, c’est encore mieux ! Loin de nous l’idée d’insinuer que SNK Playmore n’a pas su maîtriser les outils fournis par Taito, mais on remarque tout de même que techniquement, The King of Fighters XII affiche quelques petites lacunes que certains détracteurs n’ont pas hésité à exhiber sur la place publique. Graphiquement tout d’abord, on constate que les personnages n’ont pas subi le même traitement que les décors puisqu’ils affichent de biens vilains pixels. Un détail qui n’échappera pas à ceux qui ne jurent que par les titres développés par Arc System Works, habitué à afficher de la 2D en haute résolution depuis belle lurette. Il y a bien un filtre que l’on peut ajuster à sa guise dans les options mais il faut aimer le flou artistique. Pour compenser, SNK Playmore a dessiner des sprites assez imposants, encore plus lors des zooms qui rappellent la bonne vieille époque des Art of Fighting et consorts. En termes d’animations en revanche, difficile d’attaquer SNK Playmore sur ce terrain, tant les protagonistes font preuve de fluidité avec des attitudes pour le moins travaillées. De même, le moindre personnage d’un décor est animé avec soin et le florilège de détails qui grouillent dans un même tableau renvoie également à une époque révolue, celle où l’on s’amusait à décortiquer chaque parcelle. En revanche, pas facile de se montrer conciliant quand il faut accepter le fait qu’il n’y ait que six décors au total dont un doublon qui joue sur la nuance cycle jour / nuit…

Mais le coup de grâce des défauts affichés par ce KOF XII n’est autre que le contenu, on peut le dire, rachitique. Le menu a beau afficher 8 sections différentes, il n’y a rien qui puisse permettre au titre de SNK Playmore de faire face à une concurrence beaucoup plus généreuse.


The King of Fighters XIILa renaissance de la saga KOF s’est faite dans la douleur, c’est désormais une certitude. Avec une équipe réduite et des ambitions monstrueuses, pas facile de ne pas décevoir surtout quand l’attente est longue de 4 ans et qu’on a fait monter la sauce à son plus haut degré. En faisant appel à des méthodes ancestrales, à savoir dessiner à la main chaque personnage et chaque décor, SNK Playmore s’exposait à des temps et des coûts de production élevés. Quand on sait que créer un combattant de toutes pièces a nécessité 6 mois de production, on ne peut que constater l’ampleur de la tâche pour l’ensemble du jeu. Pas étonnant alors de comprendre que le roster n’affiche que 22 personnages, dont 2 ajoutés uniquement pour les versions consoles PS3 et X360. C’est peu, surtout quand il s’agit de KOF, habitué à nous offrir des castings de mamouth. De mémoire, aucun épisode de la série ne s’était montré aussi chiche, le tout premier, KOF ’94, proposant d’emblée 24 pèlerins. A cette petite déception s’ajoute un choix assez contestable au niveau des équipes, pas forcément du meilleur goût. Préférez Elisabetch Blanctorche à une Mai Shiranui, absente du roster paraît surréaliste ; autant de voir à quel point Iori Yagami est un personnage qui a perdu en intérêt avec des attaques limitées à de simples coups de griffes. Certains habitués risquent d’ailleurs d’envoyer quelques mails d’insulte au directeur artistique qui n’avait visiblement pas d’autre choix que de redessiner totalement plusieurs persos emblématiques. Ralph et Clark boostés à la cortisone, Joe Higashi ressemblant davantage à Noritaka qu’à Tony Jaa et Athena Asamiya retombée en enfance, difficile de donner du crédit à ces choix artistiques.


22, V'LA LES KOF !

 

The King of Fighters XIIMais le coup de grâce des défauts affichés par ce KOF XII n’est autre que le contenu, on peut le dire rachitique. Le menu a beau afficher 8 sections différentes, il n’y a rien qui puisse permettre au titre de SNK Playmore de faire face à une concurrence beaucoup plus généreuse. Un mode "Arcade" qui se joue tel un "Contre-la-montre" sans le moindre boss ou mid-boss ni aucun mode "Survival" pour corser le challenge, il faudra se contenter d’une section "Gallery" qui permet de débloquer des fiches de persos, illustrées par quelques croquis et différents artworks. C’est la déception totale pour le joueur solitaire qui devra obligatoirement faire appel à un partenaire pour pouvoir s’amuser convenablement. Il reste néanmoins le mode online, enfin stable grâce à la mise en ligne récemment d’un patch corrigeant ces lags insupportables. Bref, en termes d’habillage (les menus de navigation sont peu recherchés), SNK Playmore a fait preuve d’absentéisme artistique, chose assez surprenante quand on connaît le niveau d’exigence que la firme s’est toujours imposée. Il est évident que les concepteurs ont été contraints de sortir leur jeu inachevé pour pouvoir profiter de l’engouement qui sévit actuellement sur le marché ; depuis que Street Fighter IV a redonné envie au joueurs de sortir leur stick arcade du placard, ou à l’inverse de s’en offrir des plus récents, le choix ne manquant pas vraiment ces temps-ci.
 

KOF XII est peut-être revenu à un gameplay basé sur la formation classique 3 vs 3, il n’en demeure pas moins qu’il offre beaucoup plus de manœuvre technique et tactique dans son jeu.

The King of Fighters XIIReste alors le game system, terre d’Albion de tous les fabliers qui favorisent le jeu offensif aux stances figées des héros issus de la concurrence. KOF XII est peut-être revenu à un gameplay basé sur la formation classique 3 vs 3, il n’en demeure pas moins qu’il offre beaucoup plus de manœuvre technique et tactique dans son jeu. Running, roulage avant / arrière et recovering, rien qu’avec ces trois éléments de gameplay, on gagne en vélocité. On note par ailleurs quelques évolutions telles que ce Guard Attack, issu du Guard Breaker original, permettant désormais de briser une garde en anticipant les coups de l’adversaire. Mais il faut toujours se méfier des failles puisque certaines attaques, celles au sol notamment mais aussi les choppes passent au travers de ce blocage calculé. On peut y voir une sorte de Just Defended du pauvre puisqu’à aucun moment, il est possible de regagner quelques points de vie ni de l’enchaîner à l’infini, mais il y a de quoi se faire plaisir. L’introduction du Critical Counter démontre que les cerveaux fument toujours quand il s’agit de faire preuve d’imagination en matière de combos. C’est l’une des touches personnelles apportées par cet épisode à la série et pour ceux qui le déclenchent sans vraiment comprendre comment ils ont fait, notez qu’il s’agit d’un système de contre-attaques, offrant la possibilité de briser la garde de son adversaire, contraint de s’agenouiller et de subir la sentence qu’on lui a réservée.

The King of Fighters XIILes combos sont libres, ce qui permet aux joueurs expérimentés de faire parler leur imagination. Toujours est-il que savoir l’exécuter c’est une chose mais pouvoir le placer lors d’un match palpitant et particulièrement mouvementé, c’est une autre paire de manches. L’explication est simple : il faut d’abord attendre que la jauge de Critical Counter soit à son paroxysme, un strong punch ou un strong kick à bout portant avant de pouvoir s’ouvrir le chemin qui mène vers la gloire. Mais ce n'est pas tout car ce KOF XII instaure aussi le Sousai, une technique qui permet à deux coups de même puissance de s'annuler dans un vacarme pétaradant. Avec le Sousai, SNK Playmore fait d'une pierre deux coups en offrant au jeu un impact graphique plus fort et une ajout supplémentaire pour les mordus de nouveautés tactiques. La finesse d’un tel game system prouve que SNK Playmore n’est pas en manque d’imagination, mais tout simplement de temps. Hormis ces choix artistiques contestables et cette command list réduite à son maximum – pour certains belligérants –, The King of Fighters XII assure le spectacle et reste une référence en matière de game system, bien plus évolué que n’importe quel autre titre issu de la concurrence.



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