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Pas besoin d’être un fin analyste pour deviner que The Incredible Hulk était voué à un échec cuisant. A l’instar de son copain Iron Man, la créature verte de Stan Lee ne parvient à aucun moment à attirer son attention malgré tout le boucan qu’elle est capable de faire autour d'elle. Moche, doté d’un gameplay qui frise le néant et d’une durée de vie rikiki, The Incredible Hulk contentera – peut-être – tous ceux qui adhèrent au célèbre adage que voici : tout dans les muscles, rien dans la tête.
- Modélisation de Hulk correcte
- Des sauts vertigineux
- Réalisation obsolète
- Taper, taper, taper, et toujours taper
- Des boss trop faciles à tuer
- Des cinématiques affreuses
- Des textures ultra simplistes
- Clipping à gogo
- D'énormes bugs de collision
- Ca rame pas mal
- 5/6 heures de jeu max
- Très vite lassant
Toujours aussi prolixe au cinéma, Marvel l’est tout autant en jeu vidéo. Si les œuvres de Stan Lee parviennent à séduire un grand nombre de personnes dans les salles obscures, l’équation n’est malheureusement pas la même lorsqu’il s’agit de s’adresser aux joueurs. Profitant donc de la sortie au cinéma des nouvelles aventures de Hulk, Marvel et Sega nous proposent d’incarner le géant vert, histoire de faire passer le temps. Ca risque d’être malheureusement très long…
Ce n’est pas la première fois que Hulk fait une apparition dans le jeu vidéo, bien au contraire. Adepte des polygones depuis plusieurs années, notre géant vert n’a malheureusement jamais brillé sur consoles, la faute à des titres médiocres, voire mauvais, en raison sans soute d’un manque certain d’ambition. Alors quand Sega fait appel au studio Edge of Reality pour faire revivre la créature de Stan Lee sur nos consoles, on peut évidemment prendre la chose très au sérieux. Manque de peau, la firme du hérisson nous a déjà fait le coup quelques mois plus tôt avec Iron Man, lui aussi prometteur sur le papier - en images et en vidéos lors de sa campagne promotionnelle – mais désastreux une fois sur le terrain. Pour The Incredible Hulk, c’est un peu le même schéma qui nous attend, l’homme de fer nous ayant mis la puce à l’oreille.
Incroyable mais vrai !
Ceux qui espéraient retrouver toute l’ambiance du film réalisé par le Français Louis Leterrier risquent de crier au scandale. Hormis quelques cinématiques – affreusement mises en scène – par-ci, par-là, The Incredible Hulk n’a pas grand-chose en commun avec la péloche qui arrivera sur Grand Ecran d’ici quelques semaines. Les spectateurs les plus aguerris reconnaîtront peut-être les principaux protagonistes que sont Edward Norton, Tim Roth, Liv Tyler et William Hurt, mais leurs homologues polygonaux sont tellement mal modélisés qu’on a encore du mal à comprendre comment un tel résultat fut approuvé par les têtes pensantes du projet. D’un autre côté, la réalisation globale du jeu est tellement cheap qu’on réalise bien vite que le développement du jeu n’a pas coûté grand-chose et a nécessité encore moins de temps. De la même manière que Iron Man, tous les efforts consentis ont été placés dans la reproduction de la créature verte. Avec sa tête de victime, sa carrure de molosse et ses muscles saillants, Hulk est le seul à crever l’écran par sa modélisation plutôt réussie. Le reste du jeu en revanche nous renvoie cinq années en arrière où l’on se contentait de quelques dizaines de polygones pour afficher un bonhomme à l’écran. D’ailleurs, pour éviter de se prendre la tête, le studio Edge of Reality a favorisé le clonage à la diversité. Personnages comme véhicules, il y a au mieux cinq modèles différents, ce qui est clairement insuffisant. Même constat en ce qui concerne les décors, ou devrait-on dire, le décor. Pendant les 5/6 heures (le temps nécessaire pour boucler l’aventure), Hulk évoluera dans New York. Alors certes, l’espace de jeu est ouvert et à la manière d’un GTA, notre héros bodybuildé est libre de se balader où bon lui semble, mais les blocs de la ville se ressemblent tellement les uns les autres que la lassitude se fait sentir au bout d’une heure de jeu.
D’un autre côté, la réalisation globale du jeu est tellement cheap qu’on réalise bien vite que le développement du jeu n’a pas coûté grand-chose et a nécessité encore moins de temps."
Fortiche comme il est, Hulk peut tout détruire sur son passage. D’ailleurs, le simple fait de courir – ou sprinter – vers un élément du décor suffit à le détruire automatiquement. D’autres établissements plus solides nécessitent en revanche quelques coups de poing pour s’écrouler. Puisqu’il n’a jamais pris de cours de kung fu, les attaques de notre ami Hulk sont forcément limitées. Coups de tatane légers ou gros coups de patate bien concentrés, voilà en gros ce dont est capable ce monstre de la nature. Par contre, étant donné que Bruce Banner était un champion d’athlétisme à l’école, il est capable de réaliser des bonds de plusieurs dizaines de mètres grâce à sa force herculéenne. D’ailleurs, en concentrant sa puissance, Hulk peut s’élever davantage dans les airs et pourquoi pas atteindre le toit d’immeubles qu’il ne pouvait atteindre auparavant. Qu’importe, tel un King Kong habile, il peut également s’agripper aux parois d’un building et l’escalader avec aisance. Vous l’aurez compris, The Incredible Hulk n’est pas le type de jeu avec lequel on passera des nuits entières. Doté d’un gameplay simpliste et surtout limité, le titre de Sega plonge le joueur dans un ennui total à cause de missions sans aucun intérêt et qui se limitent à tout détruire sur son passage. Ces dernières s’enchaînent sans la moindre cohérence, et ce ne sont malheureusement pas les – affreuses – cut-scenes inspirées du film qui parviendront à rehausser le niveau. Bien au contraire.