Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test The Darkness 2 sur PC

Test The Darkness 2
Hit JeuxActu
La Note
note The Darkness II 16 20

Avec une arme dans chaque main, une tentacule sur chaque épaule, différentes compétences spéciales à gérer, et la nécessité d'éviter ou d'éteindre les lumières trop fortes, le joueur n'a jamais le temps de s'ennuyer dans The Darkness 2 ! Ce gameplay intense va de pair avec des scènes d'action particulièrement gores, un scénario à double lecture, et une direction artistique franchement plaisante. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes alors ? Presque, car on aurait franchement aimé profiter d'une aventure plus riche et plus longue. Malgré la présence d'un mode coop sympathique, le jeu manque légèrement de consistance. Et ce n'est pas la présence d'un menu "contenu téléchargeable" qui risque de susciter l'indulgence sur ce point...
Retrouvez plus bas la suite de notre test de The Darkness II


Les plus
  • Direction artistique convaincante
  • Violence exacerbée
  • Scénario intéressant
  • Possibilité de jouer en VOST
  • Coop pas désagréable
Les moins
  • Campagne courte
  • Coop encore plus court
  • Contrôles un peu perturbants
  • Infiltration sous-exploitée
  • Système de sauvegarde aberrant


Le Test

Il y a cinq ans déjà, l'adaptation en jeu vidéo du comic américain The Darkness réussissait à séduire aussi bien les joueurs que la critique. Un changement de studio de développement plus tard, un second épisode voit le jour. Faut-il s'en réjouir ou le regretter ? Après avoir bouclé l'aventure, nous pouvons désormais rassurer les plus méfiants : muni de son identité propre et d'un bon paquet de qualités, The Darkness II est un très bon jeu qui nous rappelle qu'il y a une vie en dehors des FPS militaires.


The Darkness IIL'examen du titre commence plutôt bien puisqu'on s'aperçoit d'emblée que, pour une fois, l'éditeur et les développeurs n'ont pas oublié qu'ils œuvrent sur un média interactif. Autrement dit, ils laissent aux joueurs certains choix, comme par exemple celui de profiter de l'aventure en VO sous-titrée s'ils le désirent. Ce qui se justifie particulièrement dans le cas présent puisque la voix de l'entité maléfique, dite Darkness, n'est autre que celle de Mike Patton, le chanteur de Faith No More. Autre choix laissé au joueur en tout début d'aventure : celui d'assister ou non à un récapitulatif des évènements qui se sont déroulés dans le premier épisode. C'est tout bête, franchement utile pour les nouveaux venus, très plaisant pour les connaisseurs, et pourtant cela reste l'exception plutôt que la règle malgré le nombre incroyable de suites qui sortent chaque année dans l'industrie du jeu vidéo. Ce "Précédemment dans The Darkness" nous rappelle donc brièvement l'histoire de Jackie Estacado, chef mafieux possédé par le Darkness et toujours épris de son défunt amour, Jenny. Sur la forme, cette séquence utilise essentiellement des images tirées du comic mais nous donne également un petit aperçu du style graphique très particulier de ce nouvel épisode ludique. Par commodité, beaucoup se contenteront de le dénommer "cel-shading" même si, techniquement et artistiquement, le procédé va plus loin. S'il reprend à son compte le classique détourage des contours à l'aide de traits noirs, il délaisse les aplats de couleurs trop simples pour de véritables textures crayonnées et des effets d'ombrage fidèles à ce que pourrait faire un dessinateur sur papier. Passé l'effet de surprise (bon ou mauvais selon les sensibilités), la sauce prend immanquablement. Certaines scènes nous donnent l'impression d'évoluer dans une véritable bande dessinée, et on se surprend régulièrement à admirer tel ou tel détail graphique. Puisque nous en sommes aux louanges technico-artistiques, saluons également la bande-son, constituée essentiellement de compositions originales très efficaces, et saupoudrée par ailleurs de quelques morceaux connus, tel le fameux "Black Betty" de Ram Jam, qu'une radio perdue dans l'un des décors diffuse négligemment.


La tante accule

 

The Darkness IILe gameplay n'est pas en reste puisqu'on pourrait presque le qualifier de foisonnant. Parfois même un peu trop d'ailleurs. Attendez-vous à galérer avec les contrôles au début car ils sortent des sentiers battus (et rebattus) par les FPS classiques. Ces derniers se contentent généralement d'une arme dans la main droite. Parfois, ils vous autorisent à tirer avec deux pistolets. The Darkness II va beaucoup plus loin puisqu'en plus de devoir gérer une arme dans chaque main, il faut également prendre le contrôle des deux tentacules maléfiques qui sortent des épaules du héros. La gauche sert essentiellement à attraper et lancer, tandis que la droite se spécialise dans le tranchage. A l'occasion, les deux peuvent collaborer pour des "finish moves" particulièrement gore. Si vous n'appréciez guère la vue des entrailles humaines, passez votre chemin ! Un peu à la manière d'un Bulletstorm, le jeu nous incite d'ailleurs à tuer avec créativité, puisque certains actes rapportent des points. Les exécutions sus-citées, l'empalement d'un ennemi à l'aide d'un poteau, la décapitation d'un autre à l'aide d'une hélice de ventilation ou d'un portière de voiture, ou encore l'arrachage de cœurs sur les corps fraîchement décédés sont autant de moyens de gagner de l'essence noire, qu'on peut dépenser par la suite pour acquérir des compétences spécifiques. On en dénombre une quarantaine, mais beaucoup ne sont que des améliorations des talents les plus utiles. Toujours est-il que les séquences de combat sont particulièrement intenses puisqu'on utilise dans le même temps les armes, les tentacules et les pouvoirs. C'est défoulant, et plutôt gratifiant pour les joueurs qui sauront combiner intelligemment les différents possibilités. Il faut ajouter à tout cela une autre composante essentielle du gameplay : la photosensibilité. Comprenez par là que le Darkness est allergique à la lumière, qu'il faut donc éviter à tout prix. Il suffit d'un lampadaire un peu trop puissant pour que Jackie perde tous ses moyens. Les tentacules et les pouvoirs deviennent alors inaccessibles, tandis que sa vue se brouille de manière élégante pour le joueur, mais tout de même gênante (l'image passe en noir et blanc et les zones lumineuses éblouissent plus que de raison).

 

Ô sombre héros

 

The Darkness IIIl faut donc régulièrement tirer sur les ampoules pour se faciliter la progression, et même de temps à autre détruire des générateurs alimentant des lumières protégées par des grilles. Hélas, cette gestion de l'ombre et de la lumière n'est pas exploitée autant qu'elle devrait l'être. On aurait en effet apprécié de pouvoir jouer par moments tout en infiltration. Les développeurs ont un peu tenté la manœuvre, mais de manière bien trop timide. Ainsi, à deux reprises on prend le contrôle du Darkling, ce petit personnage qui accompagne en permanence Jackie pour l'aider dans l'abattage d'ennemis à la chaîne. Ce gremlin maléfique doit totalement éviter les zones lumineuses, sous peine de brûler très rapidement. Et en plus il est désarmé ! Mais en dehors de quelques détours sombres qu'on devra forcément emprunter pour atteindre l'objectif et de quelques adversaires qu'on pourra approcher par derrière, il reste possible de passer ces séquences sans vraiment faire preuve de finesse. Il suffit en effet d'appuyer sur un bouton pour que le darkling se jette sur sa proie et l'assassine à mains nues en quelques secondes. Et ce, même si elle lui fait face. Dans ces conditions, jouer finement n'a pas grand intérêt. Dommage, il y avait moyen de faire beaucoup mieux sur ce point précis. Au chapitre des reproches, certains ne manqueront pas d'évoquer la linéarité du jeu. Plus que l'architecture des niveaux (après tout, le genre du FPS scénarisé se prête peu à un monde ouvert) c'est surtout certaines limitations qui peuvent être montrées du doigt. Ainsi, la tentacule gauche ne peut saisir que certains objets bien précis, qui apparaissent en surbrillance dans les décors, tandis que certaines lumières se révèlent un peu trop opportunément indestructibles. Rien de catastrophique toutefois. En revanche, on pourra franchement pester contre la gestion de la progression du joueur. Il est en effet impossible de rejouer une mission déjà passée, ni même d'entamer plusieurs parties en parallèle. Vous vouliez montrer à un ami un passage bien particulier ?

The Darkness IIVous ne pourrez pas ! Vous voulez lui faire essayer le jeu ? Sa progression écrasera la vôtre ! Enfin, on refermera le cahier des doléances avec la faible durée de vie de l'aventure, qui se boucle en six ou sept heures. Cependant, ce point est à relativiser de multiple manières. Tout d'abord, un joueur trop pressé qui zapperait les quelques séquences de discussions et de flânerie (qui ont lieu grosso-modo entre chaque mission de combat) se priverait bêtement de très bons moments. Grâce à l'excellent jeu des acteurs originaux, à la présence de quelques personnages truculents, et au scénario enthousiasmant, les séquences plus narratives qu'actives sont réellement très agréables, et parfois mêmes émouvantes. Mention spéciale aux séquences se déroulant dans l'asile psychiatrique, qui vous feront vous demander en permanence quelle est la part de réalité et de folie dans l'histoire qu'on vous conte. D'autre part, le jeu peut se parcourir une seconde fois en mode "new game +", où l'on conserve les pouvoirs acquis dans la partie précédente. Enfin, les développeurs ont eu la bonne idée de seconder la campagne solo d'un mode coop indépendant. On n'y incarne plus Jackie mais un des quatre personnages spécifiquement créés pour l'occasion. Aucun d'entre eux ne possède de tentacules mais tous héritent quand même de quelques pouvoirs issus du Darkness. Certaines missions peuvent être jouées en solo, d'autres apportent quelques informations supplémentaires sur le scénario de la campagne... Rien de révolutionnaire dans tout ça, mais cela reste une manière très sympathique de prolonger le plaisir. Il ne faut toutefois que deux petites heures pour en faire le tour, même si rien n'empêche d'y rejouer régulièrement par la suite, comme on le ferait avec un Left 4 Dead. Au final, le plus gros défaut de The Darkness 2 est donc qu'il laisse un goût de trop peu. Ce qui prouve qu'on passe de très bons moment en sa compagnie.




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