Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Tekken 6 sur PS3

Test Tekken 6
La Note
note Tekken 6 16 20

Ceux qui avaient encore de sérieux doutes sur les qualités de Tekken 6 peuvent être rassurés : le jeu de baston de Bandai Namco Games assure l'essentiel et remplit parfaitement le cahier des charges. Suffisamment accessible pour ne pas rebuter les néophytes, le gameplay présente également une profondeur capable de griser n’importe quel fan de la série. Il faudrait être totalement fou pour ignorer toutes les possibilités offertes par le wake-up game, sans oublier la nécessité de maîtriser parfaitement le backdash et le side step dans le but ultime de placer un launcher, l’obsession des participants du King of Iron Fist Tournament 6. C'est vrai que Tekken 6 peut parfois se montrer frustrant avec ses interminables juggles, mais en considérant cet aspect du jeu sous un autre angle, on finit par accepter les règles et les retournements de situation qui vont avec. L’ajout du mode "Rage" va dans ce sens, et avec des erreurs qui se paient cash, jamais une partie n’est gagnée d’avance. Graphiquement perfectible, Tekken 6 a au moins le mérite d’afficher une animation des personnages convaincante, même si d’aucuns la trouveront un poil rigide. Et puisqu’il faut bien parler des à-cotés, on remarquera surtout que le mode "Histoire" représente un passe-temps crédible pour les âmes solitaires, ce qui ne sonnait pas forcément comme une évidence au départ. Mais comme les vrais le savent, la qualité d'un Tekken se juge avant tout sur la qualité de son gameplay. Et celui de Tekken 6 est une petite tuerie, c'est clair.


Les plus
  • La profondeur du gameplay
  • Mode "Histoire" bien fichu
  • La richesse du casting
  • L'animation des personnages
  • Graphiquement solide...
Les moins
  • ...mais encore perfectible
  • Une B.O. pas franchement fracassante
  • Frustrant par moments


Le Test

En un peu plus d'un an, les fans de jeux de baston auront été sacrément gâtés : Soul Calibur IV, Tatsunoko VS. Capcom : Cross Generation of Heroes, Street Fighter IV, Blazblue, The King of Fighters XII, Soul Calibur : Broken Destiny, il y avait vraiment de quoi faire. Fournisseur officiel de droites et de balayettes, Bandai Namco Games attaque la fin de l'année avec Tekken 6, celui-là même que tout le monde tabasse sans même y avoir joué, ou peu. Jamais la bile n'aura été aussi acide avant la commercialisation d'un nouvel opus de la série sur consoles, un lynchage sans doute lié au fait que le jeu sorte également sur Xbox 360 ; une première pour la franchise, un affront, certainement, pour Sony et les possesseurs de PS3. Tekken 6 est-il vraiment au bout du rouleau ou la série a-t-elle encore de belles années devant elle ? Notre verdict.


Avant de débarquer à la maison et d'être à l'origine des règlements de comptes le dimanche après-midi à Saint-Ouen-l'Aumône, Tekken 6 est d'abord sorti dans les salles d'arcade nippones fin 2007. Comme souvent dans pareil cas, le feedback des joueurs a permis à Bandai Namco Games de développer une seconde mise à jour baptisée Bloodline Rebellion, et qui constitue la base de Tekken 6 sur Xbox 360 et PS3. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, on va tout de même prendre le temps d'évoquer le scénario du jeu qui est d'une importance capitale comme chacun sait. Plus sérieusement, le titre offre l'occasion d'avoir un aperçu complet des embrouilles familiales dans lesquelles les Mishima se retrouvent englués depuis 1994. Après avoir écarté son propre père Heihachi de la présidence de la Mishima Zaibatsu (Tekken), Kazuya Mishima morfle à son tour lorsque celui-ci revient du royaume des morts (Tekken 2). De nouveau à la tête de sa multinationale, Heihachi décide alors de mettre sur pied la Tekken Force, une armée de soldats dopés à la créatine censée éradiquer la famine et la pauvreté à travers le monde. C'est durant cette période qu'il apprend l'existence d'Ogre, la divinité suprême de l'art martial selon la légende. Heihachi se met alors en tête d'exploiter la puissance de la créature, qui a besoin de consumer des âmes de guerriers pour se nourrir, en organisant la troisième édition du King of the Iron Fist Tournament (Tekken 3). Au terme de celui-ci, le père de Kazuya parvient à récupérer quelques gouttes de sang d'Ogre mais doit mettre la main sur des gènes que seuls Kazuya (de retour) et Jin Kazama possèdent dans leurs veines, afin que la transformation soit complète. Pour ne rien changer, Heihachi organise donc un nouveau tournoi (Tekken 4) destiné à servir d'appât pour attirer les deux combattants. Ces derniers réussissent à sortir vivants d'une explosion qui laisse pour mort Heihachi, mais qui marque surtout l'apparition de Jinpachi Mishima, le grand-père de Kazuya à l'origine du King of the Iron Fist Tournament 5 (Tekken 5). Malgré ses rides et ses cheveux blancs, Jinpachi se fait terrasser par un Jin Kazama qui reprend les rênes de la Mishima Zaibatsu pour accomplir des actions beaucoup moins pacifiques. Décidée à ne pas le laisser faire, la G-Corporation dirigée par Kazuya himself lui fait alors face, un prétexte tout trouvé pour la tenue d'un nouveau King of Iron Fist Tournament, où un certain Lars Alexandersson aura également son mot à dire.Tekken

To take, took, tekken

Ce qui est fabuleux avec Tekken, c'est que les Mishima ne lavent jamais leur linge sale en famille et éprouvent constamment le besoin d'organiser un tournoi pour résoudre leurs problèmes. On ne va pas juger Tekken 6 là-dessus, on vous rassure, mais il est quand même amusant de souligner que le storyline de la série est totalement flingué par rapport à celui de Soul Calibur par exemple. Même lorsque l'on meurt avec une grenade au fond de la gorge, il y a toujours moyen de revenir dans Tekken. Extraordinaire, vraiment. En tout cas, Tekken 6 dispose d'un mode "Histoire" dont le concept reprend naturellement celui du "Devil Within" de Tekken 5, en plus boosté tout de même. A partir d'une carte dans laquelle on pourra se balader sans suivre un ordre particulier, il s'agira de rassembler les différentes pièces du puzzle pour remonter jusqu'à Azazel d'abord, Jin ensuite. Pour laisser une certaine marge de manoeuvre au joueur, toutes les scènes ne devront pas toutes être nécessairement achevées, et seuls ceux qui voudront absolument pouvoir jouer avec tous les personnages dans ce beat'em all, mettront un point d'honneur à nettoyer totalement l'écran. D'un point de vue du gameplay, l'affaire se présente plutôt bien avec tout d'abord une command list qui est identique à celle utilisée en mode "Versus", ce qui facilite grandement les choses, surtout lorsque l'on souhaite exécuter des combos dévastateurs. Les ennemis ne font pas forcément preuve d'une résistance féroce mais ont toujours le chic pour placer une droite à un moment critique. Cela crée du coup quelques situations chaudes que l'on peut négocier de deux façons. La première consiste à utiliser les items que l'on peut ramasser sur la route ou récupérer dans les caisses avoisinantes. Il n'y en a pas des tonnes, mais avoir la possibilité d'électrifier son adversaire, de fusiller quelques genoux, d'éclater des crânes avec une batte de base-ball et, bien évidemment, de régénérer sa jauge vitale, c'est toujours bon à prendre. L'autre moyen est de s'appuyer sur les nombreux accessoires de customisation que l'on débloque au fur et à mesure que l'on progresse dans l'aventure, en plus des G, la devise monétaire maison. Anecdotiques au départ, les équipements s'avèrent d'une aide précieuse lorsque l'on bute à plusieurs reprises sur les boss des derniers stages. Chaque élément permet d'améliorer les aptitudes physiques du personnage : réduction des dégâts encaissés, hausse de la jauge de vie, déclenchement du mode "Rage" anticipé, augmentation de la puissance des coups, association à une attaque élémentaire, on dispose de plusieurs combinaisons possibles.

Techniquement, le mode "Histoire" de Tekken 6 continue d'être plombé par les increvables soucis de caméra que Bandai Namco Games n'arrivera probablement jamais à résoudre, d'autant plus qu'il n'est pas autorisé de déplacer l'objectif avec le stick droit."

Techniquement, le mode "Histoire" de Tekken 6 continue d'être plombé par les increvables soucis de caméra que Bandai Namco Games n'arrivera probablement jamais à résoudre, d'autant plus qu'il n'est pas autorisé de déplacer l'objectif avec le stick droit. Certaines perspectives rendent le contrôle des personnages pénible, et sont même la cause de quelques chutes dans le vide. Quand on sait qu'il faut reprendre la partie depuis le début, même à quelques mètres de l'antre du boss, ça fait mal aux fesses. Enfin, on ne comprend pas pourquoi les développeurs n'ont pas fait en sorte qu'un second joueur puisse rejoindre la partie à n'importe quel moment de l'aventure. En effet, l'I.A. ne se montre pas franchement futée quand il s'agit de récupérer de l'énergie ou d'attaquer les adversaires de façon intelligente. Se borner à matraquer le maître des lieux alors que l'on est encerclé par une horde de mercenaires, ce n'est pas l'idéal. Le reste du contenu de Tekken 6 propose le traditionnel mode "Arcade" qui s'étale sur huit levels, avec Jin et Azazel en ultimes adversaires. Si le mode "Fantômes" servira surtout à tester ses phases et parfaire le grade de son perso, on pourra également tuer le temps dans sa chambre avec les "Combat en équipe", "Survie" et "Défi chronométré". Quant au mode "Entraînement", il dispose de toutes les fonctionnalités habituelles permettant de simuler n'importe quelle situation de combat. Les esprits rigoureux remarqueront néanmoins l'absence de l'option command capture, le genre de nouvelle susceptible de ruiner la nuit d'un gamer. Et pour ne rien vous cacher, nous n'avons pas pu tester le jeu en ligne de Tekken 6, le mode n'étant pas disponible dans la version que nous a fait parvenir Bandai Namco Games. Impossible donc de savoir si le online est beaucoup plus efficace que celui de Soul Calibur IV, le dernier buzz qui circule actuellement sur la toile. 

En pleine juggle

Pour ce qui est de la réalisation, Tekken 6 est nettement moins beau que Soul Calibur IV, c'est clair, net, précis, tout ce que vous voulez. Le character design n'est pas aussi fouillé que chez le voisin, et le contour des personnages donne parfois l'impression d'avoir été taillé à la serpe. On constate également un déséquilibre d'un combattant à un autre ; Bob a vraiment de la gueule avec son air de haineux, alors que Nina Williams semble un peu plus pâlotte. En revanche, l'animation des personnages est exemplaire, et pour retranscrire au mieux l'impact et la violence des coups, les développeurs de Bandai Namco Games ont eu le bon goût d'inclure le fameux motion blur supposé retourner la rétine dans tous les sens. Cette option artistique donne une tout autre ampleur à la vitesse des mouvements, et un arrêt sur image est tout de suite plus parlant. On a également été séduits par les déchopes fichtrement bien animées pour l'occasion ; on voit bien le personnage se défaire de la prise de son adversaire, comme s'il s'agissait d'une chope à l'envers. Chapeau. Concernant les arènes (destructibles dans Tekken 6), on reste sur notre faim pour être honnête, même si quelques-unes sortent du lot. On pense notamment à Tunnel Disaster, Lightning Storm ou bien Electric Foutain qui affichent quelques effets sympathiques. En parlant d'artifices visuels justement, la fêlure de l'écran qui vient ponctuer chaque gros coup n'ajoute pas vraiment du charme, et on préférera en revanche les pavés qui éclatent à chaque fois que la gencive embrasse le sol. La sobriété de l'interface de Tekken 6 rappelle que la série n'a jamais fait dans le spectaculaire au niveau de ses menus, mais c'est le prix à payer pour gagner en clarté il paraît. Soit.

Sa force réside avant tout dans les juggles, des combos aériens qu'il est possible de claquer sans que l'adversaire ne puisse esquisser le moindre mouvement."

Venons-en à présent à l'essentiel, ce qui rend Tekken 6 terriblement jouissif et cruellement frustrant : le gameplay. Les bases n'ont pas changé au fil des ères, et il est toujours question de gérer chaque membre du personnage (pied droit/pied gauche, bras droit/bras gauche) à l'aide des quatre boutons de façade. Une notion qui tranche radicalement avec Soul Calibur reposant, lui, sur trois axes (coup de pied, attaque horizontale, attaque verticale). Si la prise en main avec un Tekken est toujours considérée comme immédiate, c'est surtout dû au fait que les newbies peuvent exécuter des combos de base en tapotant sur les touches avec certains personnages. Le fameux Croix-Rond-Croix-Rond d'Eddy et de Tiger dans Tekken 3 a marqué les esprits, forcément, mais la série ne se résume pas à ça ; heureusement d'ailleurs. Sa force réside avant tout dans les juggles, des combos aériens qu'il est possible de claquer sans que l'adversaire ne puisse esquisser le moindre mouvement. A l'image de l'open attack de Killer Instinct, il faudra placer ici un launcher pour envoyer son opposant dans les airs, puis placer les bons coups au bon moment afin de lui infliger un maximum de dégâts avant qu'il ne retouche le sol. Ceux qui ont véritablement débuté dans le fighting tridimensionnel avec Soul Calibur et son air control risquent de s'arracher les cheveux. Timing, précision, rapidité d'exécution sont les trois piliers qui définissent le gameplay d'un Tekken, et Tekken 6 n'échappe pas à la règle. Contrairement à Soul Calibur où il s'agit essentiellement de jouer sur la distance et pratiquer un mind game de taré, Tekken mise énormément sur le corps à corps et le whiff punish, c'est-à-dire la capacité à faire déjouer l'adversaire et le forcer à commettre l'erreur en premier. A l'instar de Virtua Fighter, une bonne gestion du déplacement de son personnage s'avère vital ici, et il est indispensable de backdasher et se décaler en permanence pour non seulement rester hors de portée de l'opposant, mais également trouver l'ouverture et placer le fameux launcher. Le jeu au sol - wake-up game ou okizeme pour les connaisseurs - joue lui aussi un rôle primordial dans Tekken 6, surtout lorsque l'on se retrouve en situation de wall combo (enchaînement contre le mur). En clair, c'est une séquence dans laquelle on parvient à réduire les chances de fuite de l'adversaire (une sur deux plus exactement) qui peut entre autres se rouler vers l'avant ou vers l'arrière avant de se relever, se rouler sur les cotés et se relever, ou bien encore attaquer en se relevant. Ce qui est assez exceptionnel, c'est que la situation peut totalement se renverser si le personnage qui est debout profite mal de son avantage. Mis au service d'un mind game en titane, le wake-up game est une arme redoutable dans Tekken 6.

Out of bounce

Ce nouveau volet de la série apporte également son lot d'ajouts, en commençant par le système de bounce qui rend les enchaînements beaucoup plus spectaculaires. Sur le papier, le principe est on ne peut plus simple car il s'agit de faire rebondir son adversaire au sol au bout d'une première série de coups, pour ensuite poursuivre le massacre avec une nouvelle série d'attaques. Manette en main, c'est beaucoup moins évident à appliquer, car il faut non seulement être capable de placer le bounce move avec justesse, mais aussi développer un sens du timing en béton armé pour certains personnages. On pense notamment au Armor King de MF Doom et sa chope par les jambes qui fait particulièrement mal. Mais le principal objectif du système de bounce, c'est d'amener plus facilement l'adversaire vers un mur. Bruce est sans doute celui qui illustre le mieux cette volonté des développeurs de Bandai Namco Games, avec des juggles qui découpent l'écran de part en part. Avec les death combos, la première version de Tekken 6 laissait des traces sur les murs des salles d'arcade. Une première mise à jour avait alors été faite pour rendre impossible l'exécution d'un deuxième bounce dans un juggle. Au rayon modifs - dans le cadre de Bloodline Rebellion cette fois-ci -, on soulignera également le fait que la petite balayette utile pour se relever ne fait plus tomber l'adversaire en neutral désormais, mais uniquement en counter hit. Avis aux bourrins et autres "pifeurs". Et puis, il y a aussi le mode "Rage" qu'il faut prendre en considération puisqu'il décuple considérablement la force de frappe du personnage, lorsqu'il ne lui reste plus que 5% de sa barre vitale. On ne vous dressera pas ici le curriculum vitae de chaque personnage de Tekken 6, et on se contentera d'indiquer que le jeu en compte une quarantaine. Si Lars, Alisa, Bob, Leo, Miguel et Zafina font office de petits nouveaux à disséquer le plus vite possible, on a préféré se focaliser sur les valeurs sûres avec lesquelles les fans de la série retrouveront assez rapidement leurs marques. Au rayon des persos top tier no skill, on retrouve Law et Bob (finalement) avec lesquels il n'est pas nécessaire de s'entraîner des heures pour arracher la barre. Vous avez dit Sagat ? Steve figure lui aussi parmi les premiers de la classe, mais il faudra maîtriser à la perfection ses différentes stances avant d'espérer enfiler les victoires. Parmi les combattants les plus difficiles à prendre en main, on retrouve les membres de la famille des Mishima et leur immortel wave dash qui permet de surprendre l'adversaire. Mais il ne faut pas se leurrer, c'est uniquement sur la durée - comme n'importe quel jeu de baston d'ailleurs - que Tekken 6 finira par donner la pleine mesure de son talent. En tout cas, croire que l'on peut terrasser un gros bras avec une heure d'entraînement, c'est la camisole. Direct.





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