Test également disponible sur : Switch

*Test* Super Smash Bros. Ultimate : véritable suite ou portage XXL ?

Test Super Smash Bros. Ultimate : il est là le GOTY... 2014 !
La Note
note Super Smash Bros. Ultimate 16 20

On peut désormais vous le certifier : Super Smash Bros Ultimate mérite amplement son statut de GOTY, oui mais celui de 2014, date à laquelle le jeu originel est sorti sur Wii U. Car malgré les nombreuses tentatives de la part de Nintendo de donner l'illusion qu'il s'agit d'un nouvel épisode, le jeu ne peut masquer son héritage de la génération précédente. Personnages, décor, gameplay, on est bel et bien en face du même jeu sorti il y a 4 ans, auquel on a évidemment greffé du contenu en masse pour justifier un deuxième passage en caisse. Chose qui n'est d'ailleurs pas pour nous déplaire, Nintendo ayant pris le soin de faire quelques réajustements bienvenus, comme ce rythme plus soutenu qui insuffle plus de peps au ressenti général lors des affrontements. D'aucuns diront qu'on est revenu à l'ère de Melee et ils n'auront pas tout à fait tort. Visuellement, le jeu s'est affiné, mais on aurait aimé un véritable boost graphique pour marquer la différence.

Dommage aussi que le mode Histoire, promis comme étant passionnant et addictif, se révèle être au final le talon d'Achille de cette version Deluxe de Super Smash Bros. for Wii U. Basé avant tout sur ces Esprits à collecter (il y en a plus de 600), ce dernier vire rapidement à la chasse de Trophées, un peu comme ce fut le cas avec les Noix Korogu dans Zelda Breath of the Wild, ou les étoiles dans Super Mario Odyssey. Une façon de prolonger artificiellement la durée de vie, d'autant que parmi ces Esprits, beaucoup sont des doublons. Malgré tout, difficile de bouder son plaisir, Super Smash Bros. Ultimate étant avant tout un jeu multi, un jeu canapé où l'on se retrouve sous le signe de l'amitié. Cela dit, c'est quand on invite le maximum de copains (mieux vaut qu'ils se pointent avec leur manette d'ailleurs) que l'on décèle des faiblesses techniques. À 8 joueurs, la Switch est repoussée dans ses derniers retranchements et toussote fréquemment, ce qui a tendance à ruiner l'immersion et générer aussi pas mal de frustration, surtout quand la tension est palpable. C'est aussi l'occasion d'entendre les excuses de sac, de pester contre ces Joy-Con qui ne sont évidemment pas adaptés pour la baston virtuelle. Cela dit, et pour conclure, si Super Smash Bros Ultimate est avant tout une version Deluxe du Smash Bros 2014 de la Wii U, son portage est suffisamment conséquent pour qu'on ressorte la CB. Ou alors, trouvez un moyen de vous le faire offrir : c'est bientôt Noël.


Les plus
  • Un casting imposant
  • Une belle réalisation
  • Bourré de références
  • La B.O. d'une grande qualité
  • Le rythme frénétique des combats qui rappelle Melee
  • Gameplay technique et accessible à la fois
  • La richesse du contenu
  • La nouvelle mort subite
  • La campagne solo qui fait son grand retour...
Les moins
  • ...mais qui déçoit par sa légèreté et sa répétitivité
  • Certains persos qui ne servent à rien
  • De belles chutes de framerate, surtout à 8 joueurs
  • Le Tableau des Esprits assez frustrant
  • Prise en main compliquée avec les Joy-Con
  • Ça reste quand même une mise à jour d'un portage Wii U


Le Test

Dans l'inconscience collective, 2018 est déjà une année terminée. Une année qui est d'ores et déjà en train de faire son bilan et de proposer ses fameux guides de Noël, histoire d'être sûr que le consommateur, ou plutôt le joueur, ne se trompe pas au moment de mettre ses achats dans son panier. Seulement voilà, du côté de Nintendo, on n'a pas encore tiré les dernières cartouches, et il s'avère qu'il y en a une qui s'est fait attendre, surtout si l'on voue un culte passionné aux héros de la firme de Kyoto, c'est Super Smash Bros Ultimate. C'est vrai, le jeu arrive un peu tard, au point même que Geoff Keighley, le chef d'orchestre des Game Awards (dont la cérémonie 2018 va se tenir dans quelques heures du côté de Los Angeles) a oublié de mentionner Super Smash Bros. Ultimate dans la liste des nommés pour cette année. Déjà considéré comme étant le GOTY avant même son arrivée dans les étals (notamment par les apôtres Nintendo), ce dernier est-il vraiment le jeu qui va mettre tous les joueurs et toute la profession d'accord ? Notre verdict garanti sans fanboyisme.


Super Smash Bros. UltimateCe que l’on ne pourra pas enlever à Masahiro Sakurai (le créateur de la série), c’est d’avoir mis ses tripes dans Super Smash Bros. Ultimate, la campagne principale « La Lueur du monde » étant le parfait exemple. Depuis l’Emissaire Subspatial sur Wii, le solo avait été délaissé par les développeurs qui estimaient qu’un Smash Bros. ne pouvait s’apprécier qu’entre amis. Ce n’est pas totalement faux, mais le mode « Classique » et la possibilité de régler le niveau de difficulté façon Kid Icarus sur Wii U et 3DS n’avaient pas pleinement satisfait les complétistes. Cette fois-ci, ils vont pouvoir se faire plaisir avec tous les Esprits à ramasser en combattant les troupes de Kilaire qui, contrairement à ce que l’on pouvait croire jusqu’à présent, n’est pas l’unique antagoniste majeur du jeu. On vous laisse le plaisir de la découverte, mais sachez que dans l’histoire de Smash Bros., jamais le solo ne s’est montré aussi abouti. C’est blindé de licences, de références, et ça ne se limite pas qu’à Mario et ses acolytes. En effet, « La Lueur du monde » passe en revue tout le catalogue Nintendo, de Wave Race à 1080° Snowboarding, en passant par Hajimari no Mori, F-Zero ou encore Project Zero. Bref, tout ce qui touche de près ou de loin au constructeur japonais. Mieux, en explorant des zones cachées de la carte, on s’aperçoit qu’il s’agit en réalité d’univers plus ou moins vastes dédiés à des collaborateurs prestigieux. Konami (Metal Gear Solid) fait partie de ceux qui ont eu droit à ce traitement de faveur, Capcom (Monster Hunter) aussi. Pour tout vous dire, on a eu deux gros coups de cœur : The Legend of Zelda et Street Fighter. Le monde de Link est d’autant plus grisant qu’il arrive à un moment où l’on pensait l’affaire pliée. On ignore si Eiji Aonuma (le producteur de la série) a supervisé les travaux, mais toujours est-il que l’on retrouve différents éléments qui caractérisent la marque : les énigmes, les Bois Perdus, la Triforce, les statues de hiboux ; les fans vont se régaler. Quant à Street Fighter, on part affronter aux quatre coins du globe des Esprits basés sur les persos de la saga, tout ça à bord d’un avion comme au bon vieux temps.


ESPRIT, ES-TU LÀ ?


Super Smash Bros. UltimateCe n’est pas que de l’enrobage, hein ? Les Esprits se mettent réellement au service du gameplay en plus d'ouvrir des passages, à condition de posséder les bons. Commençons d’abord par les Esprits Primaires qui sont divisés en quatre catégories (Défense, Saisie, Attaque et Neutre) et ont un impact direct sur la puissance et la robustesse de notre personnage. En fonction de leur niveau, ils disposent de slots permettant d’associer jusqu’à trois Esprits de Soutien. Si ces derniers n’influencent en rien les stats principales, ils sont en revanche précieux pour accéder à des boosts temporaires (statut XXL au début du combat, invincibilité de quelques secondes si l’on porte le premier coup) ou permanents (immunité contre les sols brûlants, la puissance des armes à distance renforcée, les attaques spéciales standard infligent plus de dégâts, résistance au vent). Naturellement, plus l’Esprit de Soutien sera rare, plus le bonus octroyé sera important, et plus il consommera de slots. Et puis, il ne faut pas oublier le rapport de force qui régit les Esprits Primaires, à savoir Défense > Attaque > Saisie > Défense. Ça ne joue pas vraiment quand l’écart entre les deux persos est beaucoup trop élevé ; par contre, lorsque l’on doit faire face à un adversaire d’un niveau équivalent, c’est un paramètre à prendre en compte puisque ça se répercute à la fois sur les dégâts que l’on inflige et sur notre capacité à encaisser les coups. Mises bout à bout, ces finesses offrent de la profondeur aux mécaniques, les Esprits Primaires pouvant en plus gagner de l’XP au cours de notre périple – avec, pour quelques-uns, une métamorphose au level 99. Le moyen le plus simple est de leur donner à grignoter des en-cas que l’on récolte au fil des combats, mais on peut très bien squatter le dojo ou la salle de sport afin de les perfectionner dans certains domaines. Bref, on ne vous cache pas que l’on passe une bonne partie de notre temps dans les menus pour composer la meilleure team possible.

 

En effet, « La Lueur du monde » passe en revue tout le catalogue Nintendo, de Wave Race à 1080° Snowboarding, en passant par Hajimari no Mori, F-Zero ou encore Project Zero. Bref, tout ce qui touche de près ou de loin au constructeur japonais.

 

Super Smash Bros. UltimateHeureusement, pour ceux qui ne souhaitent pas s’emmerder avec tous ces paramètres, une simple pression sur Y laisse l’I.A. composer l’équipe à notre place. A noter aussi qu’après avoir cogité pendant des heures, on peut sauvegarder nos équipes et passer de l’une à l’autre sans se farcir une énième fois les menus. Les Esprits étant au cœur de Super Smash Bros. Ultimate, les développeurs ont mis en place le Tableau des Esprits où ils sont renouvelés toutes les 5 minutes. L’avantage est de ne pas devoir passer par le mode solo pour en obtenir des nouveaux, mais le tirage aléatoire fait que l’on est susceptible de tomber sur des modèles que l’on possède déjà. Un concept qui n’est pas sans rappeler celui de la lootbox, sauf qu’ici, Nintendo ne demande pas de faire chauffer la CB et qu’il existe des items pour contourner les règles. Par exemple, au moment de récupérer l’Esprit, la rotation de sa barrière protectrice peut être ralentie. On a aussi la possibilité de remplacer tous les Esprits du tableau, les changer en Esprits Primaires ou de Soutien, ou alors remplir immédiatement les cases vides. Et puis comme on n’a droit qu’à un seul essai et qu’un Esprit disparaît définitivement si l’on perd le combat, on est heureux d’apprendre qu’un objet offre une chance de se rattraper. On a failli oublier de le souligner : dans « La Lueur du monde », il existe un arbre des talents où des capacités spéciales peuvent être débloquées contre des sphères. Certaines d’entre elles correspondant à des boosts déjà accordés par des Esprits, ça permet de libérer des slots et d’ajouter une corde à notre arc ; à moins que l’on décide d’insister sur un point particulier (un perso essentiellement porté vers l’attaque, par exemple) si ça colle à notre style de jeu.

Super Smash Bros. Ultimate

 

RACONTE-MOI UNE HISTOIRE. OU PAS...

 

Super Smash Bros. UltimateEn dépit de tous ces éloges, soulignons que la campagne solo n'est même pas fichue d'offrir un scénario digne de ce nom. A l'heure où les jeux de baston multiplient les efforts pour soigner leur script, Nintendo se contente d'une comptine qu'on a du mal à accepter pour un jeu qui sort fin 2018. A quoi bon dégainer une cinématique qui fait dans le grandiose pour, juste après, faire un bras d'honneur à la narration ? Ce manque de relief fait que « La Lueur du monde » devient une succession de combats où le fan service fait office de bouée de sauvetage. L'autre reproche que l'on pourrait faire quand on pratique le jeu en solo, c'est qu'il n'y a pas mal de doublons chez les Esprits. Tout de suite, on pense aux noix Korogu de Breath of the Wild (ou aux étoiles de Super Mario Oydyssey) : un moyen artificiel de gonfler le contenu du jeu. Par contre, là où cet épisode ne triche pas, c'est au niveau du gameplay qui renoue avec la frénésie de Melee tout en restant accessible. On avait fini par oublier que le pourcentage de dégâts pouvait s’affoler à ce point, d’où l’atmosphère qui devient rapidement irrespirable lorsque l’on se prend dans les cotes deux-trois attaques chargées au max. Même dans les airs, les combos peuvent être violents : les joueurs agressifs sont tout de suite récompensés en enfermant leur proie dans un vortex dont il est difficile de s’extirper. Camper en attendant que l’orage passe est désormais risqué, surtout que l’on a l’impression que le landing lag a été revu à la baisse. A voir. Ce que l’on a également constaté, c’est que le powershield ne s’exécute plus de la même façon. Dorénavant, il faut relâcher le bouton avec le bon timing pour contrer l’adversaire, sachant que le hitlag est proportionnel à la puissance du coup contré. Avec une telle arme entre les mains, défendre devient un art, les développeurs ayant même inclus le tech throw bien connu des puristes de la baston. Tiens, en parlant des jeux de combat classiques, Ultimate les imite un peu plus avec la jauge de Final Smash. qui reste optionnelle. En gros, plus on morfle, plus elle se remplit jusqu’à ce que l’on puisse déclencher une furie moins dévastatrice que celle amorcée avec la Smash Ball. Pas d’inquiétude pour ceux reprochant à Smash Bros. d’être une série bordélique : a priori, il n’est pas possible de balancer plusieurs Final Smash en même temps. Chacun doit attendre la fin de la tempête avant de balancer la sauce à son tour. Bien sûr, nous n’avons pas passé suffisamment de temps sur Super Smash Bros. Ultimate pour en cerner toutes les subtilités, mais ceux qui ont apprécié l’épisode Wii U/3DS pourront se raccrocher à quelques repères.

GAMEPLAY MELEE


Super Smash Bros. UltimatePar exemple, les bordures sont toujours interdites aux squatteurs, et le Rage Effect rappelle l’amour de Nintendo pour les retournements de situation improbables. D’après les combats que nous avons pu enquiller pendant une semaine, on sent que l’objectif premier des développeurs a été d'offrir une grosse marge de progression sans pour autant faire d’Ultimate un opus aussi technique que Melee. Masahiro Sakurai ne s’en est jamais caché, quitte à se fâcher avec ceux ayant bâti la réputation de l’épisode GameCube. Quoi qu’il en soit, on confirme que ça part dans tous les sens, chaque traînée de fumée témoignant d’un knockback flirtant avec les cieux. D’ailleurs, un radar s’affiche quand notre combattant ne s’est pas fait éjecter mais a disparu de l’écran, histoire de nous donner une chance supplémentaire de revenir dans l’arène. Pratique. L’autre gros morceau de Super Smash Bros. Ultimate, c’est son immense casting regroupant 74 personnages le jour du lancement. Comme annoncé, seules les têtes historiques présentes depuis le tout premier Smash Bros. sur Nintendo 64 sont débloquées d’office ; pour les autres protagonistes, il va falloir se retrousser les manches. On vous rassure, c’est moins galère que par le passé : à l’heure où nous écrivons ces lignes, notre écran de sélection compte une cinquantaine de persos, sans forcer. Et pour une transparence totale, la rubrique « Prétendants » (à débloquer) permet de s’offrir une revanche contre les fameuses silhouettes sorties de nulle part. Au lieu d’essayer de décortiquer les ajustements opérés sur des guerriers récurrents, on a préféré s’attarder sur ceux qui découvrent Smash Bros. Inkling, par exemple, dont l’encre accentue les dégâts infligés. Attention à remplir le réservoir quand il est vide, sous peine de ne pas pouvoir utiliser certaines attaques. Comme dans Splatoon, la peinture fraîche ralentit les adversaires quand ils marchent dessus, ce qui les expose aux coups ennemis. Dommage qu’Inkling reste vulnérable quand il/elle se transforme en calamar, sans doute par souci d’équilibre.

 

On pourrait parler pendant des heures et des heures du gameplay de Super Smash Bros. Ultimate, preuve que derrière son visage d’enfant se cache tout un tas de propriétés à maîtriser pour ne pas se faire maltraiter comme un vulgaire punching ball.


Super Smash Bros. UltimatePour sa part, Simon Belmont est particulièrement puissant avec son fouet et sa hache capables de casser des gueules à mi-distance. Et pour les traîtres qui se trouvent un peu plus loin, la Croix est là pour les rappeler à l’ordre, sans oublier son terrible uppercut dont on peut se servir pour surprendre un imprudent situé au-dessus de notre tête. Mais ce qui nous a surtout frappés avec le héros de Castlevania, c’est sa faculté à se remettre d’un knockback ravageur alors que d’autres persos auraient explosé. Ca reste tout de même moins impressionnant que King K. Rool dont l’extrême lenteur n’est pas à mettre dans toutes les mains. Les amateurs de contres s’amuseront néanmoins avec son ventre qui, en prime, renvoie les projectiles avec un certain confort. Quant à Marie, on vous avouera que nous n’avons pas vraiment pris le temps de l’étudier, mais les quelques combats en sa compagnie ont montré quelques similitudes avec le Villageois. Mouais, il y a nettement plus excitant ailleurs. Compte tenu des délais, vous comprendrez que nous n’avons pas pu accéder à l’intégralité des nouveaux arrivants. Ken manque encore à l’appel, tout comme Richter Belmont, Ridley et d'autres personnages échos. Mais même sans eux, on regrette que les développeurs n'aient pas profité d'Ultimate pour se débarrasser des combattants qui ne servent à rien. Sérieux, qui joue avec l'entraîneuse Wii Fit, Dr Mario ou Pac-Man ? Personne. Il aurait sans doute été plus judicieux de miser sur une sélection drastique des combattants, afin de bénéficier d'un casting ne contenant que des persos qui comptent. Maintenant que c'est dit, précisons que des nouveaux Trophées Aide ont été ajoutés, et que lorsqu’ils décident tous de débarquer dans l’arène, c’est la fête du slip avec des points que l’on peut perdre gratuitement si l’on ne garde pas un œil sur notre protégé. On pourrait parler pendant des heures et des heures du gameplay de Super Smash Bros. Ultimate, preuve que derrière son visage d’enfant se cache tout un tas de propriétés à maîtriser pour ne pas se faire maltraiter comme un vulgaire punching ball.

Super Smash Bros. Ultimate

Super Smash Bros. Ultimate

 

LE GOTY... 2014 !


Super Smash Bros. UltimateInattaquable depuis les débuts de la série à l’orée des années 2000, la conception des arènes était déjà excellente sur Wii U et 3DS. On n’est donc pas surpris de voir que le jeu continue sur cette lancée, sachant que tous les stages sont disponibles d’office et sous toutes leurs formes. Bien évidemment, on a un faible pour le format « Destination Finale » qui met les joueurs face à leur skill : zéro item, aucun mécanisme « chelou » pour ruiner la partie. Tant qu’à faire, les développeurs ont injecté des nouveaux lieux tels que l’hôtel de ville de New Donk City et sa musique dynamique, la Tour du Prélude avec son sommet destructible, ou encore le Château de Dracula et ses boss iconiques qui défilent en arrière-plan. Tout ça n’aurait servi à rien si la réalisation ne suivait pas, on peut dire que le contrat est hautement rempli à ce niveau-là malgré des chutes de framerate notables. Bon, le gap avec la version Wii U est minime ; d’ailleurs, c’est avant tout sur les effets visuels que se fait la différence, les développeurs s’étant appliqués à soigner les textures, l’éclairage et quelques animations. On a beau adorer ce slow motion et ce zoom vénère qui ponctuent chaque attaque censée être fatale, on a beau kiffer tout le travail en matière de sound design qui révèle un répertoire intarissable, il n’empêche qu’Ultimate a un sacré goût de portage. Le terme peut sembler sévère, mais quand on scrute l’interface, elle n’a pas vraiment évolué bien qu'elle soit efficace. Même chose pour les sempiternels modes « Classique », « Smash en masse » et « Combattants Mii » : c’est vu et revu. OK, quelques variantes ont été ajoutées pour organiser des tournois (« Tournoi »), des matchs par équipes 3v3 ou 5v5 (« Smash en bande »), ou encore des super morts subites (« Smash spécial »), mais de là à parler de nouveau jeu… Du coup, on en profite pour signaler l’absence du mythique mode « Home Run », à moins qu’il faille le débloquer lui aussi. Enfin, nous n’avons pas été en mesure d’essayer le jeu en ligne, mais étant donné que c’est désormais payant, on se doute que Nintendo a fait les choses correctement. En local, c'est hardcore de jouer avec des Joy-Con, pourtant l'argument de vente n°1 de la Switch. Ultimate impose donc de jouer avec une manette GameCube ou Pro, ce qui implique bien évidemment un coût supplémentaire non-négligable.


 

L'AVIS DE LAURELY BIRBA

 

Ce qui est pratique avec la période des fêtes, c’est qu’elle permet de souffler tout en squattant certains jeux à côté desquels on serait passé durant l’année. Super Smash Bros. Ultimate figurait tout en haut de ma liste, malgré l’immense macaron "portage" qui l’accompagne depuis son annonce. C’est vrai que sur le plan technique, on est ultra proche de ce qui se faisait sur Wii U en 2014, avec quelques effets visuels supplémentaires et une plus grande finesse dans l’ensemble. J’ai surtout été surpris par les chutes de framerate alors que Nintendo avait promis du 60fps stable en toute circonstance. En fait, quand il y a 8 personnages à l’écran, que le morph de l’arène est activé et que les trophées aide s’en mêlent, la console se met à cracher ses poumons. Ca n’arrive pas systématiquement, rassurez-vous, mais dans les combats serrés où le timing et la précision sont de rigueur, ça peut gêner. Malgré tout, Masahiro Sakurai (le créateur de la série) a entendu les prières des fans et est revenu à une formule plus technique, plus nerveuse, plus jouissive. C’est simple : depuis le vénérable Super Smash Bros. Melee, jamais le jeu n’avait fait preuve d’une exigence aussi extrême pour faire mal à l’adversaire. A côté de ça, la prise en main demeure accessible, et l’arrivé de la jauge de Final Smash démontre que les néophytes n’ont pas été oubliés.

Je ne vais pas revenir sur les différentes retouches opérées par les développeurs en matière de gameplay – Raymond l’a très bien expliqué dans son test, d’ailleurs – et je préfère attirer votre attention sur la singularité des combattants, un facteur ô combien important dans un jeu de baston. Croyez-le ou non, avec son roster impressionnant, le jeu n’est plombé par aucun doublon ; même les combattants Echos proposent des variantes suffisamment perceptibles pour se démarquer des modèles originaux. Alors oui, on pourrait être tenté de dire que parmi les 74 persos que compte Super Smash Bros. Ultimate, il y en a forcément qui ne servent à rien ; ce serait une terrible erreur. Par exemple, je me suis déjà fait démonter par un Little Mac qui, pourtant, végète au fin fond de la tier list. Je me souviens aussi du Captain Falcon qui m’a roulé dessus, tout comme le Ganondorf croisé tard dans la nuit. Bref, j’ai pris cher par des victimes supposées. Naturellement, la richesse du contenu d’Ultimate force le respect, le jeu ayant mis le fan service au-dessus de tout. Plus de 28 heures de musiques dans les oreilles, c’est juste hallucinant, sans parler des quelque 1 300 Esprits à récupérer, la centaine de stages, le mode « Entraînement » hyper complet et, bien évidemment, le mode solo « La Lueur du Monde » avec lequel je me suis régalé. Je pourrais discuter des heures et des heures du jeu, ne serait-ce que pour faire comprendre à mes chers collègues que Super Smash Bros. Ultimate est tout sauf un jeu de combat pour gamins dénué de profondeur. Le savoir-faire de Nintendo a une nouvelle fois frappé.


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