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Avec StarCraft Remastered, Blizzard adopte une politique exemplaire. Le prix de vente est raisonnable, les jeux originaux deviennent gratuits, l'extension est incluse dans le remaster, la touche avant/après n'a pas été oubliée et, surtout, les nouveaux graphismes ne dénaturent en rien l’œuvre originelle. Certains joueurs récents regretteront d'ailleurs peut-être de pas avoir affaire à un remake. Mais pour les vieux de la vieille, la fidélité absolue au StarCraft d'antan est une grande qualité. Il faut dire que le gameplay et le scénario étaient déjà aux petits oignons à l'époque. Si pour une raison ou un autre, vous n'aviez pas encore parcouru l'intégralité de StarCraft et de Brood War, vous n'aurez désormais plus aucune excuse pour cette immense lacune !
- Fidélité absolue au matériau original
- Refonte graphique réelle
- Narration plus riche
- La touche avant/après
- Le prix raisonnable
- L'extension Brood War est incluse
- Les jeux originaux sont dorénavant gratuits
- Les animations restent d'époque
- Les cinématiques ont vieilli
- Certains joueurs auraient préféré un remake
- Le gameplay d'antan peut dérouter les nouveaux joueurs
Au siècle dernier, Blizzard était spécialisé dans la stratégie temps réel. Après avoir conquis le monde grâce aux deux épisodes de WarCraft, le studio californien décide de faire un petit tour dans l'espace avec StarCraft. Bingo ! Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous, le mode multijoueurs devient un monument de l'e-sport, et l'aventure solo marque tellement les joueurs qu'une trilogie de suites verra le jour en 2010. Aujourd'hui, Blizzard ose retoucher son jeu culte afin de le remettre au goût du jour. Massacre ou bonne idée ?
En relookant StarCraft, Blizzard cherche évidemment à faire coup double, c'est à dire à mettre dans sa poche les vieux joueurs nostalgiques de ce RTS culte sortie en 1998, et les nouveaux, qui ont découvert la série avec les différents épisodes de la trilogie StarCraft II, sortis respectivement en 2010, 2013 et 2015. Pour cela, ils ont adopté la voie du remaster plutôt que du remake ou du reboot. Autrement dit : changer la forme plutôt que le fond. On retrouve donc totalement intactes toutes les missions de la campagne solo, et même des campagnes solo devrait-on dire, puisque StarCraft Remastered ne rechigne pas à inclure le jeu d'origine et son extension Brood War. Et on retrouve ce qui avait fait la spécificité du jeu à l'époque : la présence de trois races bien distinctes. Les classiques Terrans, les Zergs qui peuvent muter leurs ouvriers en bâtiments, et les Protoss qui ne peuvent construire les leurs que dans le champ d'énergie d'un pylône. De l'intelligence artificielle des ennemis jusqu'au moindre raccourci clavier, le gameplay n'a pas bougé d'un poil. C'est tout l'intérêt d'un simple remake, mais il y a fort à parier que certains joueurs trouveront la recette d'antan un poil difficile à avaler.
UNE VRAIE CURE DE JOUVENCE ?
Car depuis cette époque, les RTS en général, et StarCraft II en particulier, ont su fluidifier leurs mécaniques de jeu et automatiser certaines opérations. Rien d'insurmontable ceci dit et, pour notre part, nous préférons largement un remaster parfaitement fidèle à l’œuvre originale plutôt qu'une mise au goût du jour qui la dénaturerait. Surtout que le gameplay, même s'il est un poil aride par rapport aux standards actuels, reste de haute volée. L'essentiel des améliorations concerne donc les graphismes (mais pas seulement, comme nous le verrons un peu plus loin) et l'on peut donc désormais jouer au format 16/9, dans une résolution pouvant monter jusqu'au 4K, en observant des unités et des décors entièrement remodélisés, mais toujours fidèles aux modèles d'origine. On y gagne énormément en lisibilité, et l'on peut observer de nombreux détails qui étaient auparavant noyés dans une bouillie de pixels. Qu'il s'agisse d'une inscription sur un immeuble insignifiant perdu dans un coin du décor, des portraits animés qui apparaissent dans l'interface quand on sélectionne un soldat ou un véhicule, de l'anatomie des unités biologiques ou de la complexité des bâtiments et unités mécaniques, tout nous apparaît sous un jour nouveau.
L'essentiel des améliorations concerne donc les graphismes (mais pas seulement, comme nous le verrons un peu plus loin) et l'on peut donc désormais jouer au format 16/9, dans une résolution pouvant monter jusqu'au 4K.
Le meilleur moyen de réaliser l'ampleur et la qualité du travail effectué reste d'utiliser la touche avant/après, qui permet de zapper instantanément et à tout moment entre la version d'origine et la version remastérisée. On espérait très fort que ce principe, hérité notamment des jeux d'aventures remastérisés tels The Secret of Monkey Island ou Day of the Tentacle, puisse s'appliquer également à un jeu de stratégie temps réel, et Blizzard exauce pleinement nos souhaits. Finalement, le renouveau graphique ne montre ses limites qu'en deux points précis : les animations qui restent saccadées car identiques à celles de l'époque des sprites 2D pixelisés, et les scènes cinématiques qui n'ont pas été refaites pour l'occasion. Le premier point est parfaitement compréhensible d'un point de vue technique, tandis que le second est uniquement une question de budget. Mais on imagine que le jeu aurait été vendu bien plus de quinze euros si Blizzard avait du réaliser à nouveau l'intégralité des cinématiques de StarCraft et de Brood War.
En revanche, tout l'aspect sonore a bel et bien été retravaillé. Des bruitages aux voix en passant par les musiques, chaque son que vous entendrez a été remastérisé à partir des fichiers originaux ou, en ce qui concerne les dialogues français, totalement réenregistrés. Par ailleurs, des écrans appelés interludes narratifs font leur apparition entre les missions de la campagne, afin de présenter les situations plus en détails, textuels comme visuels. Enfin, tout le pan multijoueurs a également été modernisé, à base de profil de joueur persistant, de classements en ligne, de matchmaking, de nouveau système de chat, de sauvegarde en ligne et d'outils statistiques. Actuellement les serveurs ont un peu tendance à ramer, mais cela ne devrait pas durer. Enfin, terminons par préciser aux éventuels grincheux que Blizzard a profité de l'arrivée de StarCraft Remastered pour rendre totalement gratuites les versions originales de StarCraft et de Brood War. Un beau geste, qui ne fait qu'ajouter à la réussite de cette version remastérisée.