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Difficile de réellement prendre en défaut Legacy of the Void, qui reste clairement dans la veine des deux premières tranche de StarCraft 2. Blizzard maîtrisant clairement son sujet, les fans de la saga n'ont absolument aucune raison de faire l'impasse sur cet épisode final. Si les novices sont également les bienvenus (caractère stand-alone de cette extension, résumé de l'histoire, récolteurs de départ plus nombreux...), il est tout de même plus raisonnable pour eux d'attendre la sortie d'une version intégrale regroupant les trois volets. Dans tous les cas, Legacy of the Void impose plus que jamais StarCraft 2 comme un incontournable de la stratégie temps réel, que ce soit côté solo, multi ou e-sport.
- Campagne solo bien fichue
- Nouveaux modes intéressants
- Gameplay sans faille
- Cinématiques superbes
- Graphismes pas très 2015
- Connexion Internet obligatoire
- Certains changements anecdotiques
- La fin du scénario peut déplaire
Il faut bien l'avouer, on craignait initialement le pire concernant StarCraft II, puisque Blizzard a décidé de vendre le jeu sous forme de trois épisodes et de rendre obligatoire la connexion Internet permanente, même pour jouer en solo. Et pourtant, dès la sortie de Wings of Liberty en juillet 2010, nous nous sommes inclinés devant l'excellence du jeu, avant de réitérer nos louanges en mars 2013 grâce à Heart of the Swarm. Aujourd'hui, Legacy of Void conclut la trilogie en beauté.
Après les Terrans et les Zergs, c'est au tour des Protoss d'entrer dans la danse en tant que vedettes principales. Faisant directement suite à Heart of the Swarm, le scénario nous demande notamment de prendre le contrôle d'Artanis, qui cherche à lutter contre le maléfique Amon, à l'aide des templiers et des templiers noirs. Afin de remettre les choses dans leur contexte, Blizzard nous offre d'ailleurs une assez longue vidéo qui résume les événements passés. Une excellente idée, qu'on aimerait retrouver dans tous les jeux fleuves, car elle permet de replonger plus facilement dans l'histoire en cours, surtout lorsque plusieurs années séparent les différents volets de la saga. Ici, ce "précédemment dans StarCraft et StarCraft II" sert également à accueillir d'éventuels nouveaux joueurs, puisque Legacy of Void est un stand-alone et non une extension à proprement parler. Au passage, l'éditeur en profite pour accorder ce statut autonome à Heart of the Swarm, qui peut donc dorénavant être acheté même si l'on ne possède pas Wings of Liberty. Mais bien sûr, il serait bien dommage de se priver des épisodes précédents, la saveur du dernier en date étant nettement rehaussée lorsqu'on s'est déjà impliqué précédemment auprès de Jim Raynor et Kerrigan. Ces derniers continuent d'ailleurs de tenir un rôle important dans la campagne solo. Même si elle n'est pas dynamique, l'issue d'une mission n'ayant pas d'influence sur le contenu de la suivante, cette dernière se montre extrêmement bien ficelée et variée. Elle multiplie les différents types de missions (escorte, défense, attaque à l'aide d'un héros, de petits groupes ou d'une armée complète, etc.), ce qui permet d'éviter toute routine. Ajoutez à cela des cinématiques absolument superbes, de longues phases de dialogues, des rebondissements en pleine mission, des évolutions d'unités à choisir systématiquement parmi trois, et le rôle central de la Lance d'Adun, une arche Protoss qui sert tout à la fois de hub entre les missions et d'arme, puisqu'elle permet de téléporter un pylône sur une carte ou de déclencher une frappe orbitale.
UN PROTOSS, TOUS POUR UN !
La seule fausse note de cette campagne concerne la fin du scénario, qu'on ne vous dévoilera naturellement pas ici mais qui risque de décevoir pas mal de monde. Heureusement que le voyage compte plus que l'arrivée ! Eprouvé depuis longtemps, le gameplay, lui, est en effet totalement irréprochable, que ce soit en solo ou en multijoueurs. Sur ce dernier point, ce nouveau volet est l'occasion de quelques changements, à commencer par l'apparition de nouvelles unités. Les Terrans ont droit au Cyclone, un tank spécialisé dans le ciblage d'une unité ennemie unique, et au Croiseur, un vaisseau très efficace contre les unités aériennes. Les Zergs fêtent le retour du Rôdeur, dont les attaques souterraines nous avaient déjà enthousiasmés il y a bien des années dans StarCraft : Brood War, et au Saccageur, une unité de siège qui lance de la bile corrosive sur de longues distances. Enfin, les Protoss accueillent l'Adepte, une unité d'infanterie dotée de capacités psioniques, et le Disrupteur, un robot qui lance des décharges énergiques dévastatrices. De quoi renouveler efficacement le plaisir de jeu et bousculer quelques stratégies trop bien établies. Legacy of the Void change également la donne en ce qui concerne les débuts de partie, puisque l'on passe de six récolteurs initiaux à douze. Le rythme s'en trouve accéléré, et les joueurs débutants pourront enfin sortir quelques unités et bâtiments avancés avant de se faire laminer comme il se doit par un poulpe coréen.
Mais le gros morceau de ce nouveau volet de StarCraft II reste l'apparition de tout nouveaux modes de jeu. A commencer par le mode Archonte, où deux joueurs se retrouvent simultanément à la tête d'une même base, face à un autre tandem. Il faut alors communiquer sans cesse pour pouvoir se partager au mieux la gestion des ressources et les actions des différentes unités, aucune limitation artificielle ne venant baliser la répartition du gameplay entre les deux joueurs. Parallèlement à ce mode "Archonte", à la fois compétitif et collaboratif, Legacy of the Void nous offre de véritables missions de coopération à effectuer contre l'IA. Cette fois, chaque joueur contrôle son propre commandant (Raynor, Kerrigan, Artanis, Swann, Zagara ou Vorazun) aux capacités uniques, qui évoluent au fil du temps et de l'expérience accumulée. L'équipe doit remplir des objectifs particuliers, qui ressemblent fort à ceux que l'on trouve habituellement dans les campagnes solo (défense d'un périmètre, destruction de structures précises, interception de convois…). Pour l'heure, cinq missions sont disponibles, mais il y a fort à parier que de nouvelles voient régulièrement le jour. En sus de ces ajouts majeurs, et extrêmement plaisants, Legacy of the Void cède sur certains points à la mode du changement pour le changement. On pense notamment à l'aspect de certains environnements (lave, glace, déserts, jungles...) dans les cartes multi. Si l'on s'amuse à faire une comparaison avant/après, on se surprend à préférer parfois les environnements initiaux à leurs "remixes" . Et si l'on ne cherche pas à faire de comparaison, alors on ne s'aperçoit quasiment pas de l'évolution, l'aspect des textures du terrain passant clairement au second plan lorsqu'on se concentre sur la meilleure stratégie à adopter pour pouvoir vaincre le joueur tentaculaire qui cherche à nous humilier. Mais passons car, sur l'essentiel, cet épilogue de StarCraft II remplit parfaitement ses objectifs !