Test Splatoon 3 : le nouvel épisode fait tout bien, mais ne bouleverse rien
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Vous avez aimé Splatoon ? Vous avez aimé Splatoon 2 ? Et vous avez aimé Splatoon 2 : Octo Expansion ? Alors vous aimerez Splatoon 3 ! Fidèle à lui-même, le jeu ne cherche pas vraiment à convaincre un nouveau public, et se garde bien de froisser les habitués. Oui, malgré l'arrivée de plusieurs petites nouveautés (armes, maps, replays, mode Cartes et territoires...) Splatoon 3 se repose clairement sur ses acquis. Mais puisque ces derniers sont toujours aussi efficaces, le résultat est loin d'être décevant. Au-delà des joutes multi, qui constituent le cœur historique du jeu et proposent plusieurs variations sur un même thème, c'est la campagne solo qui se fait plus particulièrement remarquer. Elle reprend plusieurs bonnes idées de l'Octo Expansion et étend quelque peu l'univers du jeu. Les joueurs solo occasionnellement multi, tout comme les joueurs multi occasionnellement solo, trouveront donc leur compte dans ce plaisant mais pas surprenant Splatoon 3.
- Un mode solo qui dépasse le cadre du didacticiel géant
- Un concept toujours aussi efficace, notamment en multi
- Une fonction de replay fort utile
- Un mini-jeu Cartes et territoires bien sympa
- Le Splatoon le plus complet à ce jour
- Une recette jamais bouleversée
- Une ville-hub qui ressemble beaucoup à la précédente
- Aucune évolution graphique
- Bref, on nage en plein syndrome Splatoon 2.5, pour ne pas dire Splatoon 1.75...
Démarrée sur la malheureuse Wii U en 2015, la dynamique et colorée saga Splatoon s'est très vite réfugiée sur Switch. La console hybride de Nintendo, qui a déjà accueilli Splatoon 2 en 2017 et Splatoon 2 : Octo Expansion en 2018, nous propose donc aujourd'hui Splatoon 3, qui marche indiscutablement sur les traces de ses prédécesseurs. Nous avons pu jouer au solo et au multi avant même que la peinture ne soit sèche (avant la sortie du jeu quoi…), et voici donc notre avis sur la proposition Nintendo de cette rentrée 2022 !
Vous lirez souvent ici ou là que les campagnes solo des Splatoon tiennent lieu de didacticiels géants pour le multi. Ce n'est pas tout à fait faux, mais elles ne cessent de s'étoffer au fil des épisodes. L'extension Octo Expansion, dont le contenu exclusivement solo a été unanimement salué, a d'ailleurs définitivement rendu ses lettres de noblesse au lore du jeu. Cette tendance se poursuit avec Splatoon 3, qui nous propose une campagne solide et bien fichue. Le propos initial n'a pourtant rien d'extraordinaire puisqu'il repose une fois de plus sur la disparition du Grand Poisson-Charge, chargé d'alimenter la ville en énergie. Des annonces conseillent d'ailleurs d'éteindre les lumières et de baisser le chauffage (toute ressemblance avec les événements actuels serait purement fortuite...). DJ Octave serait-il encore une fois responsable de ce chaos ? Nous vous laissons découvrir cela par vous-mêmes, mais nous pouvons tout de même vous dire que le scénario propose un poil plus de rebondissements qu'à l'accoutumée.
Le terrain de jeu principal se nomme Alterna, abrite des Octariens recouverts de fourrures ainsi qu'une "bouillie hirsute" bloquant certains accès, et est constitué de six îles enneigées, qui sont autant de secteurs à explorer afin de débloquer de nombreuses petites missions. Ces dernières nous permettent de tester les différentes armes et principes de base du jeu, à commencer naturellement par la transformation en calamar qui permet de nager dans l'encre que l'on répand sur les décors. On retrouve donc là le fameux aspect de "didacticiel géant", mais la campagne ne se limite pas à cela. Les missions nous demandent tour à tour de résoudre des petites énigmes, d'utiliser au mieux notre petit compagnon "salmioche", de sortir vainqueurs d'affrontements variés, de faire preuve d'adresse et de sens du timing, ou encore de maîtriser les différentes mécaniques cachées dans les décors (interrupteurs à activer, éponges à faire gonfler, rouleaux encreurs à dérouler, et bien d'autres choses encore). Certains niveaux nous réservent même quelques twists de gameplay, à l'image de ce labyrinthe que l'on doit parcourir à l'horizontale, puis à la verticale grâce aux traces de peinture laissées au premier passage. Cerise sur le gâteau : ce mode solo permet d'obtenir des Documents et des fragments d'Histoire qui nous en apprennent beaucoup plus sur le monde de Splatoon.
LA PIEUVRE PAS NEUF
Ce souci de la narration se retrouve même dans la nouvelle ville-hub faisant le lien entre solo et multi, et judicieusement appelée Cité-Clabousse. Cette dernière vit en effet au rythme des annonces de Pasquale, Angie et Raimi, un trio de présentateurs télé pas piqué des hannetons. En revanche, il faut bien avouer que visuellement, Cité-Clabousse diffère peu de la Chromapolis de Splatoon et Splatoon 2. On peut d'ailleurs étendre cette remarque aux graphismes en général, qui ne progressent aucunement par rapport à l'épisode précédent. En termes de technique comme de direction artistique, la série fait du surplace et ne prend aucun risque. Et allez, osons le dire, en vérité il en va ainsi de l'ensemble de l'expérience. Splatoon joue un peu trop la carte de la sécurité, peine à surprendre, et ne propose rien de véritablement révolutionnaire par rapports à ses prédécesseurs. Comme le dit Macalamar lui-même et mot pour mot au début de la campagne solo : "y a pas comme un air de déjà-vu ?". Heureusement et évidemment, il y a tout de même plusieurs nouveautés à se mettre sous la dent ici ou là. Deux nouvelles armes principales viennent ainsi compléter un arsenal déjà bien fourni. Le transperceur est un arc qui tire une salve de projectiles à l'horizontale par défaut et à la verticale lorsqu'on saute, tandis que l'éclatana projette des gerbes d'encre à longue portée et possède un coup chargé pour le corps-à-corps.
Des armes spéciales inédites sont également de la partie (districool, sonar paf et cavalsquale) tandis que de nouvelles maps viennent porter le total de terrains de jeu à douze. Cette quantité déjà fort honorable est de plus amenée à augmenter au fil des mises à jour gratuites prévues pour les mois à venir. Les modes de jeu principaux regroupent quant à eux l'incontournable Guerre de territoire (où chaque équipe doit recouvrir de son encre le plus de terrain possible), Expédition Risquée (où il faut accompagner un stand mobile jusqu'au camp adverse), Mission Bazookarpe (qui nous demande de nous emparer de l'arme bazookarpe), Pluie de palourdes (qui met à l'honneur le ramassage et le lancer de coquillages), l'explicite Défense de zone et le coopératif Salmon Run, qui accueille de nouveaux types d'ennemis. Les véritables nouveautés se cachent donc surtout dans les détails, à l'image des deux nouveaux petits mouvements (déferlante pour se propulser lorsqu'on escalade un mur peint, et vrille pour faire demi-tour), des amis qui apparaissent sous forme d'hologrammes dans le hall, du casier à personnaliser, ou encore de la possibilité de revisionner les matchs, qui sont automatiquement enregistrés par le jeu. Très pratique pour étudier les raisons d'un échec ou d'une victoire ! Enfin, Splatoon 3 se dote de Cartes et territoire, un mini-jeu tout bête mais fort sympathique. Il consiste à remplir d'encre une grille à l'aide de cartes permettant de projeter différentes formes. Sachant qu'il y a plus de 150 cartes à collectionner, nous avons affaire à un mini-jeu tout de même relativement costaud. Grâce à ses multiples aspects (solo, multi, jeu-service, équipements à débloquer, mini-jeu et autres), Splatoon 3 forme d'ailleurs le Splatoon le plus complet à ce jour. Ce qui n'empêche pas, vous l'aurez compris, un certain manque d'audace.