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Vous avez pu le lire dans notre test de Spiderman : Aux Frontières du Temps, ce titre est une petite déception, notamment après le sympathique Spider-Man : Shattered Dimensions. Si proposer une intrigue partagée entre deux époques a de quoi séduire, les moyens mis en œuvre pour exploiter les paradoxes temporels peinent à convaincre ; la faute à une trop grande linéarité et une non-implication du joueur dans les choix à prendre. Histoire d'enfoncer le clou, le fait d'être constamment cloîtré dans un labo et de subir des combats répétitifs et peu percutants n'arrangent pas les choses. Reste donc l'humour qui, pour le coup, se montre digne de ce qu'on lit dans les planches, mais il en faudra davantage pour déchaîner les foules. Peut-être que l'adaptation du film Amazing Spider-Man changera la donne...
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Spider-Man : Aux Frontières du Temps
- Spider-Man, plus blagueur que jamais !
- L'idée de contrôler deux Spidey à travers le temps
- De belles cinématiques
- Les anecdotes pendant les chargements
- Le joueur n'a aucune influence sur les actions temporelles
- Combats répétitifs et brouillons
- Level design vide et trop étriqué
- Gros problèmes de caméra
- Graphiquement faible
Alors que Batman s'apprête à mettre une raclée à toute la racaille de Gotham dans Arkham City, voilà que l'ami Spidey tisse une nouvelle fois sa toile dans une aventure inédite. Le principe est simple : on mélange deux versions du tisseur, on ajoute une bonne dose de paradoxes temporels que n'aurait pas renié Emmett Brown et c'est parti pour Spider-Man : Aux Frontières du temps. Seulement voilà, Beenox, le studio à l'origine du jeu, est loin d'avoir le talent de Rocksteady Studios...
Comme la majorité des adaptations de la franchise Spider-Man, Aux Frontières du Temps ne fait pas dans l'originalité puisqu'on a affaire à un beat'em all mâtiné de phases de plates-formes. L'épisode Shattered Dimensions donnait déjà le ton et c'est ainsi une forte impression de déjà-vu qui nous traverse lors des premières rixes. C'est défoulant et bien bourrin, seulement voilà, le tout manque d'impact et de clarté quand les adversaires se font trop nombreux... Avec un tout petit Spider-Man au milieu de l'écran, aussi léger qu'une plume et qui distribue des coups du bout des doigts, on est bien loin de l'impression de puissance délivrée par Mr Wayne. C'est donc sur un mauvais pied que commence Spider-Man : Aux Frontières du Temps. Mais avant d'en dévoiler plus sur le système de jeu, quelques lignes sur le scénario s'imposent. Ainsi, tout commence dans le futur avec Spider-Man 2099, alias Miguel O'hara, qui réalise que Alchemax, la corporation dans laquelle il travaille, vise à modifier le cours du temps pour mieux dominer le monde de 2099. Concrètement, c'est en remontant dans les années 70 que le PDG de la société créé Alchemax avant l'heure et, par conséquence, modifie le futur. Du coup, la ville vit sous le joug de la multinational, les vilains deviennent des "héros" et, chose inimaginable, Parker meurt prématurément ! Témoin de ce changement du continuum espace-temps, O'Hara décide de contacter Peter avant sa mort afin d'arranger les choses et de rétablir la réalité qu'on connaît tous dans l'univers Marvel (c'est à dire des hommes en collant qui bossent gratuitement et qui sauvent le monde). C'est donc autour de cette idée que s'articule l'histoire et force est de constater que, même si c'est diablement tiré par les cheveux, on est vite porté par les petits événements et les petites phrases que s'échangent les deux héros par télépathie et à travers le temps. Signalons que pour l'occasion, une petite fenêtre s'affiche dans un coin de l'écran et que les transitions entre les deux personnages se font d'une manière assez fluide. C'est d'ailleurs durant ces moments que le titre se révèle le plus savoureux avec un Spider-Man qui enchaîne blague sur blague en se montrant autant cynique qu'il l'est dans la BD. Un régal donc, surtout que les doublages et les cinématiques sont d'excellente facture. Mais la chose triste, c'est qu'on n'ira pas plus loin pour vanter les qualités du jeu...
Aux frontières de la lassitude
Tout d'abord, le fait qu'il n'y ait qu'un seul lieu, en l'occurrence le complexe d'Alchemax, réduit extrêmement la liberté de mouvement. Alors qu'on a envie de passer à travers les vitres pour s'élancer dans le vide et tisser sa toile entre les buildings, ici, il faut se contenter de couloirs métalliques froids sans inspiration et, de surcroit, répétitif. Mais pire encore, les quelques mouvements (balancements, grimpette sur les parois) manque de maniabilité et donc de plaisir avec une caméra ingérable. Bref, vous l'avez compris, le gameplay, normalement très aérien de la licence, en prend un sacré coup. Hélas, ce ne sont pas avec les mécaniques maintes fois éculées (baston, acrobaties, activation d'un mécanisme, chute libre avec 2099 et c'est reparti) et les checkpoints mal placés, qui obligent à se refarcir les cinématiques, que les choses s'améliorent. Pour couronner le tout, les modifications temporelles (genre un prototype de robot détruit dans le passé entraîne la disparition de celui-ci dans le futur lors d'un affrontement avec 2099) est entièrement scripté et linéaire. Le joueur n'a aucune influence, il subit les aléas du temps sans être le moins du monde impliqué. Pour un jeu qui mise sur les causes et conséquences des événement à travers l'Histoire, ça ne le fait vraiment pas... Enfin, on aurait aimé que l'univers soit plus développé. Parce qu'avec un Docteur Octopus qui fait de la figuration, une Chatte Noire qui ne sert à rien et un Anti-Venom sous-exploité, on reste clairement sur sa faim. Bon, si les fans pourront bien se rattraper sur les quelques anecdotes sur l'univers Spider-Man pendant les chargements, les divers bonus à débloquer (dont des costumes alternatifs) et des personnages à améliorer pour faciliter les combats, les autres passeront leur chemin sans même jeter un regard au jeu dans les rayons. Batman peut donc dormir sur ses deux oreilles pointues, cette année encore, il reste le maître dans l'adaptation de comics en jeux vidéo !
TEST VIDÉO SPIDER-MAN : AUX FRONTIERES DU TEMPS