Test également disponible sur : X360

Test Sonic Unleashed

Test Sonic Unleashed
La Note
note Sonic Unleashed : La Malédiction du Hérisson 11 20

Laissant croire au meilleur durant ses premières minutes, Sonic Unleashed : La Malédiction du Hérisson chute aussi sec à cause d'une ambition trop lourde à porter, celle de mêler deux styles de jeu totalement différents dans un même produit. Rien de grave en soi si l'une de ces parties ne torpillait pas littéralement le soft en occultant quasiment son alter ego plutôt convaincant, et ce malgré quelques problèmes de précision. Tel un héros dramatique, Sonic Unleashed : La Malédiction du Hérisson est rongé de l'intérieur par ses démons. La malédiction n'est pas encore terminée.


Les plus
  • Les phases avec Sonic à l'ancienne
  • Le sentiment de vitesse grisant
  • Une bande-son de très haute tenue
  • Une bonne réalisation graphique...
Les moins
  • ...mais des ralentissements durant certains passages
  • Sonic-Garou, tout simplement...
  • Textures vilaines
  • Trop de QTE tue le QTE
  • Jouabilité quelquefois perfectible
  • Absence de mode coopératif


Le Test

Parfois, on se demande si les titres de certains jeux ne sont pas une sorte d'aveu masqué, comme un cri au secours venu du plus profond des studios de développement. En effet, les dernières années se sont bel et bien révélées maudites pour le hérisson bleu de Sega, avec un enchaînement de jeux plus ou moins bons mais ne laissant jamais de souvenir impérissable. Est-ce que la Sonic Team aurait enfin trouvé une sorte de pierre philosophale et réalisé un filtre mystérieux, débarrassant la pauvre bête de ce sort lui collant à la peau ?


Introduit par une assez longue séquence faite d'images de synthèse réalisée avec brio,  Sonic Unleashed : La Malédiction du Hérisson met en place un dynamisme saisissant dès cette entrée en matière. Sûrement une envie d'aller de l'avant, qui attire forcément. Toujours viscéralement opposé au Dr. Robotnik (ou Eggman en V.O.) ce bon vieux Sonic se voit pris au piège par ce dernier et forcé d'abandonner au chaos le monde dans son entier, subissant par la même l'influence néfaste d'un rayon laser lui donnant la possibilité de se transformer en hérisson-garou. Comme vous pouvez le constater, ce n'est donc pas le scénario qui pousse à rester tranquillement assis devant sa console, mais bien les premières minutes de jeu qui donnent à voir un héros véloce évoluant dans des environnements lumineux, tourbillonants, au sein d'un univers coloré et chaleureux, et ce sans problème de jouabilité ou de caméra capricieuse. Et à ce moment précis, où l'on commence à y croire, à se dire que les affres du précédent opus sur les consoles HD actuelles ne sont plus qu'un affreux souvenir. Nous revoilà peut-être devant l'essence même de la saga, c'est-à-dire un gameplay précis et du fun au sens premier du terme, le tout enrobé dans un environnement quasi exotique et lumineux. L'espoir qui nous illumine jusqu'à ce que la nuit tombe et que la lune fasse disparaître non seulement le soleil mais également l'intérêt du jeu. Car le plus gros défaut de ce titre porte un nom, Sonic-Garou.

 

Un hérisson peut en cacher un autre

Composé de deux parties bien distinctes, le titre de Sega tente le pari de mettre en place une certaine originalité en donnant au joueur l'opportunité d'incarner le même personnage dans des contextes et des gameplays différents. Si l'idée de base n'est pas mauvaise en soi, apportant il est vrai une certaine variété, il en résulte néanmoins un lourd problème d'équilibre qui tire le jeu par le bas. Dans le premier cas, à savoir les phases où le joueur incarne Sonic dans son état normal (accompagné d'un nouveau petit personnage nommé Chip, sans compter Tails et Amy qui font un retour des plus anecdotiques), le titre tire clairement son épingle du jeu. Laissant de côté la caméra ignoble de Sonic The Hedgehog pour un point de vue alternant entre une 3D classique et une simili 2D, retranscrivant l'apparence originale de progression de la série et ce sans aucune faute de placement ni affolement de l'objectif, l'ensemble s'enchaîne avec une fluidité surprenante. Cerise sur le gâteau, les environnements s'avèrent très réussis avec une mention spéciale pour la course sur dos de baleine, tout simplement bluffante. On retrouve le réflexe instinctif des premiers opus de la saga, dans une construction de niveau, mettant certes moins en avant les chemins multiples et "l'exploration", mais respectant cette vitesse grisante si particulière. Souvent étouffante par l'impression de ne rien contrôler pleinement, cette dernière montre tout de même que l'on peut encore prendre un plaisir non feint à traverser des environnements, bercé par une recette se faisant vieille mais diffusant une sorte de mélange entre excitation et tension véritablement jouissive. Il est d'autant plus regrettable de devoir se laisser agresser par des phases de QTE totalement hors-sujet, n'apportant rien au déroulement des niveaux et semblant exister dans une simple optique de mode forcée. Malgré cela, ressemblant à une sorte de remake nouvelle génération des Sonic de l'époque 16-bit, Sonic Unleashed s'avère convaincant dans ces phases précises, augmentant encore davantage le contraste avec la calamité des passages mettant en scène le fameux hérisson-garou.

 

Se voulant un beat'em all nerveux, opérant une séparation assumée avec les chevauchées échevelées du Sonic classique, le principe sous-tendant Sonic-Garou sonne tout simplement creux au premier essai, tant il accumule les fautes de conception."

Se voulant un beat'em all nerveux, opérant une séparation assumée avec les chevauchées échevelées du Sonic classique, le principe sous-tendant Sonic-Garou sonne tout simplement creux au premier essai, tant il accumule les fautes de conception. Tentant de se raccrocher à des myriades de branches issues d'autres titres, Sonic Unleashed : La Malédiction du Hérisson semble perdre tout caractère d'un seul coup. Entre les exterminations de monstres à grands renforts de QTE tout droits sortis d'un God of War (allant même jusqu'à emprunter au monstrueux enfant de Sony le système d'ouverture de lourdes portes), les intenses traversées de plates-formes aux mécanismes éculés et le système d'accumulation de puissance par la collecte de petites orbes violettes émanant des adversaires une fois vaincus, on a souvent l'impression d'assister à un medley vidéoludique raté des hits de ces dernières années. D'autant que si l'incarnation de Sonic-Garou apporte un petit peu plus de recherche grâce à la nécessité de déclencher divers mécanismes par un minimum syndical de réflexion, ce plaisir - de courte durée - est contrebalancée par une incroyable mollesse générale et des problèmes de caméra cette fois bien visibles, même de nuit. Le grand drame de cette facette de Sonic Unleashed est justement de se trouver face à face avec un autre versant fougueux. Le sentiment de lourdeur n'en est que décuplé et il ne sera pas rare de voir ces passages comme une triste étape exigée avant de retrouver un plaisir de jeu bien présent. Présent mais haché.

 

La nuit, tous les hérissons sont gris 

Entre vos pérégrinations dans la peau aérodynamique de Sonic et dans la peau velue de sa version garou, vous devrez mener de petites investigations dans l'ensemble des villes parsemant un monde fragmenté par Eggman, dont la méchanceté n'a d'égal que la longueur de sa moustache. Ces visites urbaines vous permettront de récupérer des renseignements sur vos prochaines destinations ou encore d'acheter des objets plus ou moins utiles, comme des hot-dogs, des disques vous permettant d'écouter les morceaux du jeu à la qualité impressionnante, ou bien encore d'autres items en adéquation avec l'univers de Sonic. Mais le véritable intérêt de ces balades demeure l'acquisition des amulettes solaires ou nocturnes vous ouvrant l'accès aux stages suivants. Certains nécessitent en effet un nombre précis de ces artefacts pour être accessibles. Bien évidemment, vous en trouverez également durant les phases de jeu, cependant elles demeurent moins aisées d'accès. Le principe du jour et de la nuit nous honore également de sa présence et les chemins menant aux diverses amulettes s'avèrent adaptés à ces deux moments. Vous pouvez d'ailleurs interchanger le cycle d'un simple coup porté sur un sablier disposé bien en vue. Il vous faudra donc écumer les rues bien famées d'Apotos, les igloos proprets d'Holoska ou encore les habitations charmantes de Mazuri au gré de l'amélioration de vos capacités. Cela vous permettra par la suite de découvrir toujours plus de passages restés secrets, tout en luttant avec une maniabilité beaucoup moins probante hors étapes "ludiques". Semblant tenter de reproduire l'aspect "aventure" des épisodes GameCube, ces passages calmes, à peine rehaussés de la présence de quelques monstres à l'air hagard, hachent le jeu de manière dommageable, faisant retomber l'excitation durant les rares moments où elle s'empare du joueur. La faute en revient à l'étendue extrêmement réduite de ces "villes" et surtout aux instants narratifs qu'elles font entrer en scène, impossibles d'ailleurs à passer et d'une platitude morose. Amputé pour finir d'un mode coopératif qui aurait pu redonner du piment à tout cela, Sonic Unleashed : La Malédiction du Hérisson corrige en partie le tir maladroit de son grand-frère, mais ne parvient toujours pas à se sortir d'un marasme inquiétant pour le futur de la licence. En ces temps de concepts plus ou moins farfelus, le retour à une 2D teintée de HD serait peut-être une solution pas aussi archaïque que ça.






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