15 20
Avec Sonic Colours, on tient enfin un épisode 3D de la franchise qui ne nous donne pas le sentiment de jouer à une vaste blague. La prise en main, malgré quelques problèmes de réglages, se révèle être plaisante et maîtrisée, la diversité des situations est de mise, notamment grâce à l'incorporation des Wisps et la réalisation graphique est plus qu'honorable pour de la Wii. Sonic traverse l'écran à toute berzingue et l'envie de trouver tous les secrets ajoute du corps à l'ensemble. On regrettera juste une trop grande facilité et un mode deux joueurs plus qu'anecdotique. Au final donc, le constat s'avère bien moins négatif que d'habitude et personne ne se mettra en boule pour ça.
- Intégration des Wisps
- Envie d'y retourner pour tout explorer et tout dénicher
- Mise en scène et réalisation exemplaires pour la Wii
- Prise en main efficace...
- ...malgré un petit manque de calibrage
- Un peu trop facile
- Checkpoints parfois mal placés
- Mode 2 joueurs à oublier
Sonic et la 3D, ça n'a jamais été l’amour fou. Depuis Sonic Adventure sur Dreamcast, on peut clairement dire que les épisodes polygonés manquaient cruellement de piquant. Et ce ne sont pas les derniers volets en date et leur absence d'ambition qui vont prouver le contraire. Histoire de redorer le blason de sa mascotte, SEGA s'est lancé une nouvelle fois dans un épisode qui se veut plein de promesses avec Sonic Colours. Et contrairement à ce qu'on aurait pu le croire (même si les previews nous avaient déjà mis la puce à l'oreille), on assiste peut-être enfin au retour gagnant du hérisson le plus rapide au monde. Direction le parc d'attraction du Dr Eggman pour plus de réponses...
Le début du jeu commence donc sur ce parc d'attractions spatial où Sonic et son compère Tails se rendent puisque bizarrement, Dr Eggman (qui a définitivement troqué son nom de Dr Ivo Robotnik) est à l'origine de cet édifice propice à l'amusement et aux sensations fortes. Malheureusement, et il faudrait être candide pour ne pas voir venir la chose, Eggman prépare en réalité un plan diabolique. En effet, cette rave party intergalactique est une façade qui cache une station qui vise à exploiter l'énergie de petits extra-terrestres colorés appelés Wisps. Ni une, ni deux, Sonic enfile ses gants, ses chaussettes blanches à la Michael Jackson et ses tennis rouges pour contrer les méfaits de son éternel adversaire et libérer ses nouveaux petits amis. Voilà donc une mise en bouche d’une banalité sans nom mais qui malgré tout se laisse suivre gentiment, à l'aide de belles cinématiques et de quelques dialogues. De toutes les façons, là n'est pas l'intérêt de Sonic Colours. Non, le sel du jeu se trouve bien évidemment dans son game system, qui s’il ne révolutionne rien, se trouve bien mieux maîtrisé qu'à l'accoutumée...
"Colore le monde..."
Dans les faits, Sonic Colours reste un jeu d'action/plates-formes qui vous fait traverser divers tableaux à la vitesse de la lumière. S’il n'y a rien d'original là dedans, il faut reconnaître que les studios de SEGA ont bien bossé puisqu'à l'aide d'une mise en scène décoiffante, il devient difficile de lâcher le pad. Ainsi, le déroulement du titre aura tantôt lieu dans des environnements en 3D, tantôt en 2D avec le petit mouvement de caméra et les animations qui vont avec. Si ce stratagème avait été amorcé dans Sonic Unleashed, il est ici complètement assimilé, un peu à l'image de ce qui a été fait dans Super Mario Galaxy. Sonic se prend relativement bien en main, notamment lors des phases en 2D très plaisantes à jouer et souvent remplies d'actions sympathiques à réaliser. On peut sauter, rebondir sur les ennemis et objets à l'aide de la Homing Attack et foncer à vive allure même sur l'eau. Dans les passages en 3D, les choses sont un peu moins aisées. La caméra est gérée automatiquement, donc pas de problème de ce côté-là, mais c'est la physique de Sonic qui manque un peu de réglages et de précision, notamment lors des déplacements. Le personnage semble lourd lorsqu'il marche et une fois en course, il ne donne pas toujours l'impression d'aller là où on le souhaite, et ce malgré l'utilisation du stick du Nunchuck (le jeu pouvant aussi se jouer avec la Wiimote à l'horizontal). Par bonheur, ce petit défaut s'estompe rapidement et le level design – à embranchements multiples – et la variété des situations sont là pour nous en mettre plein les yeux. Grinds sur des rails, tours de rollercoaster fous furieux, chutes libres ou encore changements de gravité à la Super Mario Galaxy.
Sympathiques à utiliser, ces pouvoirs apportent de la fraîcheur à l'aventure, même s’il ne sont pas forcément très indispensables pour terminer le jeu."
Mais la petite surprise du jeu tient là aussi dans une trouvaille inspirée d'une des features de Mario, à savoir son côté transformiste. Concrètement, en avançant dans les différents niveaux, Sonic libère de nouveaux Wisps, qui en fonction de leur couleur, lui octroient des capacités temporaires. Par exemple, le Wisp jaune métamorphose le hérisson en foreuse pour explorer les profondeurs des stages, le vert le transforme en petit objet volant un peu comme Mario Fantôme, le orange permet d'atteindre des hauteurs vertigineuses et le rose nous met aux commandes d'une boule piquante qui se déplace sur les murs et plafonds. Sympathiques à utiliser, ces pouvoirs apportent de la fraîcheur à l'aventure, même s’il ne sont pas forcément très indispensables pour terminer le jeu. Par contre le fait de débloquer des Wisps offre de nouvelles perspectives dans les lieux traversés. On reviendra donc dans les niveaux pour les explorer de fond en comble à l'aide des nouvelles aptitudes et mettre la main sur les 6 médailles à trouver. Une bonne manière de susciter la curiosité du joueur et surtout d'allonger la durée de vie du soft qui se boucle une première fois en environ 6 heures. Il y a bien aussi un mode coopératif à 2 pour prolonger l'aventure, mais son manque de charme et de lisibilité le rend trop peu attractif. N'est pas New Super Mario Bros. Wii qui veut... Enfin, on termine avec le côté technique qui propose parmi ce qui se fait de mieux sur Wii. Les couleurs sont chatoyantes, les décors assez inspirés et le tout reste très fluide. Un exemple à suivre.