Test également disponible sur : DS

Test Solatorobo : Red the Hunter

Test Solatorobo
La Note
note Solatorobo : Red the Hunter 16 20

Redonnant du sens au terme aventure dans la production actuelle, Solatorobo : Red The Hunter diffuse une sorte de nostalgie agréable, sans chercher à en abuser. Renvoyant aux sursauts d'originalité qui pointaient régulièrement dans les créations japonaises de l'époque PSone, le jeu de CyberConnect2 réussit tout de même à coller avec les attentes modernes. Parlant aussi bien aux jeunes joueurs qui ne sont pour une fois pas pris pour des débiles, Solatorobo : Red The Hunter convient également à un public plus âgé qui pestera en revanche contre une absence de difficulté dommageable. Imparfait comme les expressions françaises employées, Solatorobo n'est reste pas moins l'un des derniers jeux importants de la DS.


Les plus
  • De vrais bons openings
  • Une direction artistique enchanteresse
  • Un scénario très agréable et malin
  • Beaucoup de variété
  • Une jolie bande-son
  • Graphiquement travaillé
  • Le franponais en force
  • Bonne durée de vie
  • Les clins d'oeil à Tail Concerto
Les moins
  • L'aspect customisation pas assez poussé
  • Vraiment très facile
  • Une 3D parfois grossière
  • Les bruits du Dahak, pénibles à la longue
  • Un seul slot de sauvegarde


Le Test

Placé au devant de la scène récemment grâce au spectaculaire et spécialiste en QTE Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 2, le studio CyberConnect2 existe néanmoins depuis une quinzaine d'années et les amateurs un peu vieillissants se souviennent peut-être d'un certain Tail Concerto. Mignon et original, le jeu proposait des doublages japonais et des sous-titres français, ce qui était quasi miraculeux à l'époque. Une intro animée, un thème mélodieux et un univers attachant suffisaient à se projeter dans une aventure simple mais réjouissante. Une recette qu'applique Solatorobo : Red The Hunter, sa suite spirituelle. Retour poussiéreux ou actualisation lumineuse ? Réponse dans notre test.


Terre ayant troqué les nuages contre la mer, Shepherd est un monde flottant qui se compose d'îles habitées par les Caninus et les Felinekos, deux races anthropomorphiques se rapprochant des chiens d'une part et des chats de l'autre. Si les animaux ont ici le pouvoir, leur comportement n'a rien à envier à celui des êtres humains et un groupe mystérieux cherche à prendre le contrôle de ce monde éclaté. Pris dans cette quête de pouvoir par les évènements, Red est un chasseur qui ne demandait rien  à personne et se contentait d'effectuer quelques missions pour de l'argent. Mais sa rencontre avec Elh Mélizée va changer la donne. Mettant longtemps à démarrer et paraissant relativement cliché lors des premières heures, le scénario de Solatorobo : Red The Hunter est bien plus ambitieux qu'il le laisse penser. Fonctionnant comme une série animée, le jeu se découpe en petits épisodes qui se concluent par un "à suivre", d'ailleurs pas forcément placé après l'habituel climax qui attrape le spectateur. Parfois assez artificielle, cette idée permet toutefois d'avoir l'impression de suivre une grande épopée, avec, sophistication étonnante, un principe de saison. La filiation avec le monde de l'animation se ressent profondément dans l'histoire qui fait écho aux shonens réussis mêlant bons sentiments, héroïsme très appuyé et une vraie profondeur dans les thèmes abordés.

Allez France

Un enracinement qui se poursuit avec la présence de Nobuteru Yuki au chara-design déjà à l'oeuvre sur Tail Concerto,  mais qui a majoritairement occupé ce poste dans des séries comme Lodoss ou Escaflowne. Très réussis, avec une originalité teintée de nostalgie dans le trait, les personnages tirent également leur aspect uniques d'un doublage amusant malgré lui. En effet, ces chiens et chats juchés sur des mecha s'expriment via quelques mots dans un français conceptuel aux accent japonais. Les "sapreusti", "à veus ordres" et autres "a preupos" fusent dans des situations où ils n'ont rien à faire et donnent parfois un côté délirant aux conversations. Cela ajoute néanmoins une petite touche naïve et décalée qui se fond très bien dans un jeu aussi chaleureux.  Vous rencontrerez également des Chocolat, Biscotte, Albert voire même le fameux orphelinat Fraisier qui donnent l'impression de se balader dans un Tokyo alternatif remplit de ce "franponais" surréaliste. Ce qui n'empêche pas une  localisation réussie qui respecte bien le caractère de personnages attachants et rapidement identifiables. Les rôles classiques du shonen sont là, et les jeunes joueurs ne seront pas perdus dans cet univers pourtant pas si manichéen que ça. Très accessible,  Solatorobo : Red The Hunter assume pleinement son statut de jeu pensé pour un public très large. Il brasse à la fois le sentiment de se retrouver devant ces jeux Psone sortis de nulle part, à la Legend of Mana ou Threads of Fate - qui manquaient de finition mais étonnaient par leurs idées - mais aussi devant un titre actuel, avec des mécanismes et un soutien du joueur assez modernes. Un double regard qui peut aussi s'appliquer au gameplay, entre RPG et Zelda-like.

Le mécha ravage

A l'image de Tail ConcertoSolatorobo place le mecha au centre du système de jeu et en fait le seul représentant de l'aspect customisation. Avec l'aide de pièces de couleurs différentes, il est en effet possible d'augmenter les statistiques de sa machine, que ce soit l'attaque, la défense, la vitesse ou encore la puissance. Reprenant de manière simplifiée le principe de Kingdom Hearts 358/2 Days avec des blocs de formes diverses qu'il faut encastrer dans une zone à l'espace limitée, comme dans un Tetris light, la modification du robot demande également de dégager l'espace. En effet, le tableau sur lequel se posent lesdites pièces est rempli de cases bloquées qu'il faut libérer en l'échange d'un nombre précis de Cristaux-P. Ces derniers peuvent être  trouvés dans les nombreuses caisses et multiples pots qui sont disposés dans les villes et les donjons. Il faudra parfois effectuer quelques détours pour les atteindre, mais ils sont globalement bien visibles et permettent donc d'optimiser le mecha très régulièrement. Il faut toutefois tenir compte du type de robot utilisé, certains modèles disposant déjà de points forts et faibles qui ne peuvent être que difficilement compensés avec les pièces. Un système bien pensé qui offre théoriquement au joueur plusieurs choix dans sa manière d'appréhender les situations. Le souci étant que la difficulté très basse du jeu de CyberConnect2 ne pousse jamais vraiment à tenter des configurations stratégiques. Pour autant, la progression est loin d'être insipide avec de nombreux types d'ennemis qui nécessitent chacun une approche spécifique. Si le tout finira à chaque fois par une pression forcenée sur la touche A afin de soulever votre adversaire et le lancer, soit contre ses compatriotes, soit contre un mur, il faudra d'abord parvenir à l'approcher. Si certains montrent de manière évidente leur talon d'Achille mécanique, d'autres demandent une vraie attention – jamais bien longue – pour être finalement démantelés. Souvent logiques et bien pensées, ces faiblesses ajoutent le minimum syndical de challenge.

Empreint de nostalgie, respirant la joie de vivre, le jeu de CyberConnect2 ressuscite d'un coup tout un pan du jeu vidéo sans jamais tomber dans la copie carbone écornée."

Inventif mais loin de poser le moindre problème non plus, le level-design se décline souvent sur plusieurs niveaux avec quelques petites énigmes qui font souvent intervenir des objets à déposer sur des switchs, ou des éléments du décor à faire tomber/déplacer pour créer des chemins. Encore une fois rien de très original dans le fond, mais la recette fonctionne notamment grâce à un rythme habilement construit qui découpe les missions en des séquences de quelques minutes et qui empêche la lassitude de s'installer. De plus les phases en Dahak (mecha), alternent avec de courts passages à pieds ou le héros doit se débrouiller avec une arme paralysante pas vraiment efficace, voire avec rien du tout lorsqu'il se trouve dans l'eau. Peu rassurantes, ces sorties mettent intelligemment en avant la relation entre Red et son Dahak, véritable duo inséparable. Varié et réservant régulièrement des surprises dans le thème des missions,  Solatorobo : Red The Hunter tire néanmoins son épingle du jeu dans un domaine bien subjectif, celui de l'enchantement. Alignement de décors semblant sortir d'un film de Miyzaki le jeu prend un malin plaisir à proposer des plans qui subliment cette direction artistique d'une immense qualité. Les détails fleurissent à chaque carrefour et participent à donner une vie à des environnements qui se renouvellent sans fléchir durant la vingtaine d'heures de jeu qui conduisent à la vraie conclusion. Malgré certains sprites 2D assez mal intégrés et une 3D parfois bien trop crènelée,  Solatorobo est un bonheur visuel qui arrive à étonner à chaque île foulée. Empreint de nostalgie, respirant la joie de vivre, le jeu de CyberConnect2 ressuscite d'un coup tout un pan du jeu vidéo sans jamais tomber dans la copie carbone écornée. Cela vaut bien un sapristi de circonstance.




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