Test SOCOM : Special Forces

Avant de parler de ce qui fait le sel de SOCOM 4, revenons rapidement sur l'intrigue qui, à l'instar de la majorité des titres du genre, est bien loin de pouvoir déplacer des montagnes. Le joueur incarne donc Cullen Gray, un soldat de l'OTAN au passé assez obscur qui tente, à l'aide d'un groupe de combattants, de venir à bout d'une guerre civile qui paralyse un pays d'Asie du Sud-Est. Manquant de relief et bourré de clichés sur le militaire (patriote et borné au possible), Gray n’est pas un personnage auquel on prendra plaisir à s’identifier, ce qui limite du coup l’immersion. Dommage. Même si le manque d'épaisseur des personnages n’est pas vital pour un titre de ce genre, on aurait quand même apprécié, sans arriver à un background aussi riche qu'un Metal Gear Solid, pouvoir suivre une histoire un poil plus prenante. Cela dit, Cullen Gray et ses acolytes parviennent avec beaucoup plus de succès à nous entraîner sur le champ de bataille, et à transmettre leur volonté de (presque) tout faire péter. Dans les faits, SOCOM : Special Forces ne fait pas dans la grande originalité. Le but du jeu est de venir à bout de 14 niveaux linéaires, qui vont de la ville dévastée à la jungle luxuriante, tout en remplissant des objectifs où il faudra se frayer un chemin en éliminant les insurgés, ou alors détruire des points stratégiques. Du grand classique donc, mais le jeu de Zipper Interactive arrive a attirer l'attention grâce à la progression dans les différents niveaux, qui se montre un plus intéressante que chez la concurrence. Ainsi, comme l’exige la tradition des jeux SOCOM, une escouade (ici de quatre personnes) ne cesse de suivre le joueur durant les opérations, et il est possible de leur assigner diverses directives. Coller Gray de près, aller à tel emplacement ou tirer sur tel ennemi, l'ensemble demande un certain temps d'adaptation mais se montre cohérent, à condition de faire preuve d’un minimum d’implication. Dès lors, il devient plus efficace de miser la carte de la stratégie, plutôt que de foncer dans le tas en vidant son chargeur.

SOCOM ça !

La petite approche tactique prônée par le titre fait son petit effet, et le level design qui offre plusieurs embranchements n'est pas étranger à tout ça. Bien sûr, tout n'est pas totalement rose et il peut arriver de pester sur les alliés qui se mettent à couvert du mauvais côté d'un obstacle par exemple, mais globalement, l’I.A. s’en tire plutôt bien, notamment lorsqu'il s'agit de porter secours à un partenaire qui agonise sur le sol, après s’être pris quelques balles dans les gencives. En sus, quelques missions axées sur l'infiltration nous mettent dans les bottes du soldat 45, une jeune asiatique pleine de ressources. Dans ces phases nocturnes, elle agit seule et la moindre alerte est quasiment synonyme de mort assurée. Du coup, il vaut mieux la jouer fine avec le fusil sniper et et les éliminations silencieuses. Vraiment bienvenues, ces séquences apportent un peu de fraîcheur à l'ensemble, et permettent de souffler entre deux niveaux classiques. Bien sûr, on peut toujours pester sur quelques invraisemblances (on devient presque indétectable en rampant, certains ennemis parviennent à voir travers les murs), mais heureusement, 45 offre une expérience bien agréable et assez prenante. En termes de prise en main, SOCOM 4 répond également présent, grâce notamment au PlayStation Move intelligemment exploité. Concrètement, on se déplace via le Navigation Controller et tout ce qui est relatif au tir est alloué à la télécommande. Assez réticent au départ, on s'est finalement laissé aller à un type de contrôle qui permet davantage de précision dans les tirs, et une immersion accrue. On enchaîne les headshots avec une aisance déconcertante, et on se plaindra juste d'une I.A. qui aurait sans doute mérité un plus grand soin, et d'une caméra souvent mal placée. Bien sûr, les allergiques du PlayStation Move pourront toujours faire parler cette bonne vieille DualShock 3, histoire de retrouver leurs repères plus facilement.