Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Silent Hill Downpour sur PS3

Test Silent Hill Downpour
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La Note
note Silent Hill Downpour 14 20

Mal pensé dans son interface, accusant des tares techniques difficilement concevables et proposant un système de combat binaire, voire frustrant, Silent Hill Downpour était bien parti pour se perdre dans le brouillard. Pourtant, malgré cette finition défaillante, Vatra Games a compris les rouages d'un bon survival horror, a saisi les codes de Silent Hill, réinjectant dans les décors et les situations des clins d'oeil malins et intelligents. Le jeu propose une descente difficile dans les tréfonds de la bourgade psychologique, avec des énigmes malines, une peur de l'inconnu qui fonctionne idéalement et des moments marquants. Autant pour leur mise en scène que pour l'idée qui les soutient. Un travail sur certains points remarquable qui rend encore plus frustrant ces lacunes sur ce qui était finalement le moins attendu au tournant. Mais dans ce contexte de mort du survival horror, Silent Hill Downpour est ce petit "bip" qui redonne confiance sur un électrocardiogramme plat.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Silent Hill Downpour


Les plus
  • Une atmosphère oppressante
  • Une histoire bien écrite et cohérente
  • De vrais moments forts
  • La bande-son de Daniel Licht réussie et raccord
  • Des énigmes bien conçues
  • Le côté ville ouverte
  • Les "quêtes" annexes originales et intéressantes
  • Travail sur le son convaincant...
Les moins
  • ...selon les endroits
  • Réalisation très irrégulière
  • Saccades, freezes et tous leurs amis
  • Système de combat très mal pensé
  • Les armes se brisent trop vite
  • Sauvegarde automatique mal gérée
  • Le design des ennemis


Le Test

Telle la ville dans laquelle se déroulent des événements passant aléatoirement du morbide au cauchemardesque, la licence Silent Hill connaît une tendance à la décrépitude. Après un épisode 4 original mais qui ne savait pas trop où aller (assénant des allers-retours autant ludiques que stylistiques) et le passage à la production occidentale qui a, selon les fans, détruit en partie l'esprit de la série, Silent Hill Downpour arrive dans un climat électrique. Comme l'étranger un peu louche qui arrive dans une tranquille bourgade, le jeu de Vatra Games est regardé de travers, avec le soupçon que le prochain accident sera son entière faute. Mais à trop juger hâtivement, il est parfois difficile de reconnaître au contraire un homme simple qui revient sur ses terres de naissance. C'est justement ce que fait Silent Hill Downpour dans l'indifférence générale. Un retour qui mérite un accueil chaleureux ? Réponse dans notre test.


Il n'y a pas à dire, Silent Hill c'est quand même très brumeuxJeu relativement correct, Silent Hill : Homecoming avait eu deux grosses épines dans ses pieds mal assurés : la licence de Konami et une vision du survival horror un peu biaisée, où seul le manque était le moteur de l'inquiétude. Coincée entre une tentative de respect un peu maladroite et une volonté de faire évoluer la série vers un modèle plus accessible, la production de Double Helix contenait tout de même les germes d'un évolution saine, avec un travail intéressant sur la narration. Des bases qu'a repris Vatra Games, tout en y incluant une réflexion sur ce qu'est un survival horror, les codes, les impératifs, les pistes vers une mutation non pas brutale mais logique. Parabole crasseuse sur la vengeance, Silent Hill Downpour s'appuie cette fois-ci sur le principe de la ville ouverte, cher à Silent Hill 2, cachant dans chacun de ses recoins des occasions de progresser, que ce soit dans l'histoire principale ou les divers scénarios annexes. Contrairement aux derniers épisodes, la curiosité est ici payante, source à la fois de mauvaises rencontres et de découvertes de petites fulgurances. S'étalant sur une durée variable, de quelques minutes à une sorte de fil rouge sur l'ensemble de la trame, ces quêtes secondaires prennent parfois la forme de scènes indépendantes. Toujours inscrites dans une sorte de mythologie, de légende urbaine plus ou moins malsaine, elles disposent d'une écriture très axée Nouvelle, rappelant les Contes de la Crypte. Autant dans leur postulat cynique que dans leur conclusion souvent loin d'être rassurante. Un soutien original à un travail de retour du sens, qui s'opère à tous les niveaux.  Silent Hill Downpour travaille dans le détail et pétrit le game design pour en tirer des axes forts, comme la présence d'énigmes très bien pensées demandant autant d'observation que de réflexion. Complexes mais inventives, elles tempèrent l'avancée intelligemment sans jamais apparaître inopportunes.

Silent Hill : Donwpour est pourtant ce qui se rapproche le plus d'un vrai bon survival-horror depuis l'arrivée de la génération actuelle de consoles"

Les passages dans l'autre-monde peuvent se révéler très déstabilisantUne cohérence qui prouve la présence d'un travail sur la mise en place de codes propres à Silent Hill, et plus globalement au S-Horror. En tant que quasi dernier représentant de son espèce,  Silent Hill : Downpour perpétue la tradition des atmosphères oppressantes à travers une confusion qui prend à la gorge dès l'arrivée dans Silent Hill. Les repères se perdent dans le brouillard, les créatures surgissent à la dernière seconde, et rien n'est rassurant. Tout file à un moment où un autre entre les doigts, laissant le joueur seul, sans direction. Un point particulièrement mis en avant dans les glissements vers l'autre monde, dans lequel la fuite en avant est la seule alternative. L'environnement se résumant à des pièges qui renvoient Murphy au plus profond de ses souvenirs et dans des pieux. Constellé de quelques moments mémorables, le jeu de Vatra Games aurait pu mettre fin à l'hémorragie sans une réalisation qui le condamne au même destin qu'un certain Deadly PremonitionSilent Hill Downpour est un festival : saccades, freezes, tearing et problèmes de collision, un ensemble de lourdes défaillances qui n'auraient jamais dû quitter la salle de Contrôle Qualité, si elle avait existé. Un manque de finition qui se ressent également lors des combats, particulièrement binaires, qui demandent d'adopter une sorte de contre-rythme très désagréable. Surtout face à des ennemis assez agiles qui peuvent mettre le joueur à terre très facilement. Avec en sus des armes qui se cassent au bout de deux coups, la fuite opère son grand retour. Certains duels étant malgré tout obligatoires, au grand dam de la prise en main. Mutilé par cette partie technique qui le condamne à un rejet en bloc de nombreux joueurs,  Silent Hill Downpour est pourtant ce qui se rapproche le plus d'un vrai bon survival horror depuis l'arrivée de la génération actuelle de consoles. Même  si ceux qui attendent encore le successeur de Silent Hill 2 risquent de laisser l'averse passer.




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