Test Shellshock Nam '67

Pour la simple et bonne raison que les bottes des G.I. américains ont déjà souillé leur sol et qu’ils ne comptent pas se laisser diriger par des valeurs inconnues à leurs yeux. Mais faisons fi de la polémique qu’a pu engendrer cette guerre et intéressons-nous à l’histoire de Shellshock Nam '67. Vous incarnez donc un soldat américain, envoyé en mission histoire de tâter le terrain très malléable des forêts vietnamiennes. Après avoir assimilé les différentes possibilités de mouvements de votre soldat (marcher, courir, s’accroupir, ramper), on rentre directement dans le vif de l’action avec une soudaine attaque de Vietcongs cachés entre les hautes herbes et les fougères. Le chaos s’installe rapidement et il faut bourriner dans le tas avant que le nombre d’ennemis sur le front ne croît démesurément.

Search & destroy, that’s all folks !

Bourrin, voilà le mot qui semble le plus adapté à Shellshock Nam '67. Depuis son annonce en début d’année, le titre développé par Guerrilla a réussi à se démarquer des autres jeux ayant pour background la Guerre du Vietnam, via l’illustration de ses images chocs. Tout comme le hors série du magazine Entrevue, Guerrilla et Eidos Interactive ont opté pour une diffusion massive de clichés montrant la barbarie sauvage que peut engendrer une guerre. Décapitation, membres mutilés, scènes de torture, restes humains, le but est de choquer pour mieux s’en rappeler. Le pire, c’est que ça marche. Preuve en est avec les premières interrogations que l’on se posait une fois le jeu arrivé au sein de la rédaction : "alors, c’est gore ? ça charcle bien ?" Réaction primaire je vous le conçois mais somme toute normale, étant donné que le produit était vendue comme tel. A cette question que l’on se pose tous, le oui peut se lire sur nos lèvres. Les têtes explosent, les membres se font déchiqueter et les impacts de grenades ou autres mortiers ne font pas dans la dentelle. On se croirait presque dans une partie d’Unreal Tournament ! Bien sûr j’extrapole un peu (beaucoup même ?) mais on est loin d’un Vietcong de Take 2 où il fallait évoluer à petits pas de loup pour ne pas éveiller les soupçons des cocos ou pour ne pas se prendre un de ces foutus pièges posés sournoisement là où l’on ne l’attend pas. Alors oui, Shellshock Nam '67 compte son lot de pièges à rats que l’on pourra désamorcer si l’on a un tant soi peu compris le système de déminage. L’incroyable résistance aux balles du héros principal mais aussi de ses co-équipiers, la présence relativement nombreuse de kits de soins nous poussent donc à jouer de façon agressive en fonçant dans le tas puisqu’on est quasi certain de ne pas se faire trouer dès la première ou la seconde balle. On est d’autant plus jamais à court de munitions (malgré le fait qu’une seule arme lourde est autorisée) étant donné qu’il est possible de récupérer l’arsenal laissé par l’ennemi.

Pas assez fin mais ça se mange sans faim

Dommage car le level design a été développé de façon à pouvoir se mettre à l’abri des tirs nourris des Vietcongs. Troncs d’arbres, rochers, carcasses d’hélicoptères ou de véhicules, tunnels à rats etc, bref tout ceci porte à croire que les développeurs avaient pour objectif, non seulement de reproduire le plus fidèlement possible l’environnement vietnamien mais aussi de permettre au joueur de varier quelque peu sa façon de jouer. Shellshock Nam '67 se rattrape néanmoins par son ambiance plutôt réussie et les cris de souffrance ou le son des mouches volant près des cadavres apportent encore plus de crédit à cette barbarie sans nom. La bande-son n’a également pas été bâclée et comme tous les films de guerre hollywoodien, le bon vieux rock des années 70 a de quoi stimuler les troupes. Entre chaque mission, un détour vers le camp militaire américain s’impose et ce moment de répit vous permettra de vous renseigner auprès de vos supérieurs ou bien encore faire un brin de causette avec les infirmières ou autres soldats en repos. Durant les combats, différents objectifs principaux vous seront demandés afin de mener à bien votre mission. Ils sont simples et suffisamment variés pour ne pas s’ennuyer un seul instant (trouver du matériel caché par les communistes, rendre la liberté à des otages, retrouver un journaliste perdu ou bien encore défendre votre territoire des assauts nocturnes perpétrés par les Vietcongs). Terminons ce test par la réalisation technique du jeu qui s’en sort relativement bien dans sa globalité. Certes, les textures manquent encore de finesse, le clipping fait acte de présence lors des décors extérieurs mais ces défauts mineurs sont rattrapés par une ambiance somme toute appréciable.