Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Shellshock 2 : Blood Trails sur PC

Test Shellshock 2 : Blood Trails
La Note
note Shellshock 2 : Blood Trails 7 20

Mais quelle mouche a bien pu piquer Eidos ? Profiter de la gloire d'une licence autrefois juteuse pour refourguer un nouvel épisode bancal à des fans en manque est une méthode que l'on connait, qu'on désapprouve mais qu'on peut comprendre d'un point de vue strictement commercial. En revanche, quel intérêt d'aller déterrer Shellshock, qui n'a laissé de bon souvenir ni aux joueurs ni à la critique ? Une chose est sûre : avec Blood Trails, Rebellion ne fait pas mieux que Guerilla en son temps avec 'Nam 67. Heureusement qu'avec Killzone 2, l'histoire a prouvé qu'une équipe de bras cassés peut se transformer en studio talentueux pour peu qu'on lui laisse le temps et les moyens. Il ne reste plus qu'à espérer que les choses se répètent.


Les plus
  • Le Vietnam
  • Des zombies
  • Pas de multi (oui, c'est positif...)
Les moins
  • Court
  • Peu maniable
  • Mal ficelé
  • Assez moche
  • les QTE


Le Test

Alors que les FPS ayant pour cadre la Seconde Guerre Mondiale pullulent littéralement, ceux privilégiant la Guerre du Vietnam se font trop rares. On se souvient encore avec émotion de Battlefield Vietnam, mais il s'agit d'un titre exclusivement destiné aux amateurs de joutes en ligne. Vietcong et Vietcong 2 ont leurs fans, mais leur finition approximative laisse immanquablement un arrière goût amer au joueur élevé aux Call of Duty. Quant à ShellShock : Nam '67, il s'agissait peu ou prou d'un bien mauvais jeu. Quid de sa suite ? Disons qu'elle respecte les traditions familiales...


Alors que le premier volet défendait une vision assez réaliste de la guerre du Vietnam, Shellshock 2 : Blood Trails emprunte des chemins de traverse et injecte dans le scénario un virus dévastateur, capable de transformer les soldats US et les combattants asiatiques en zombies pur jus. Cet élément fantastique rebutera certainement les plus férus d'histoire, mais il faut bien reconnaître qu'en  matière d'ambiance, on ne peut que s'en réjouir. C'est le double effet Kiss Goule : à l'horreur quotidienne de la guerre s'ajoute une bonne dose de tension et de gore, façon survival-horror. Le gameplay y gagne aussi puisqu'une fois zombifiés, les soldats n'adoptent plus le même comportement et n'utilisent plus le même armement. Les combats au corps à corps sont naturellement privilégiés, et les déplacements alternent entre l'apathie de bon aloi et le brusque réveil, synonyme de course rapide et de saut à la gorge. De quoi pimenter légèrement une recette assez exécrable par ailleurs...

 

La guerre, c'est moche...

Passons rapidement sur les piètres performances du moteur 3D, qui affiche des graphismes datés, des textures assez quelconques, et se permet même à l'occasion quelques ralentissements malvenus. Certains visages affichent suffisamment de détails pour tirer leur épingle du jeu, mais c'est à peu près tout ce qu'il y a à sauver d'un point de vue esthétique. Dans le même ordre d'idées, le design des niveaux manque singulièrement de génie. Alors que certains FPS linéaires font oublier l'effet couloir inhérent au genre grâce à quelques astuces architecturales et un sens certain de la mise en scène, l'équipe de Rebellion se prend les pieds dans le tapis. Les chemins à emprunter sont trop évidents, les effets de surprise tombent à plat (à l'exception d'un ou deux surgissements impromptus de zombies), les cinématiques s'enchaînent mal avec l'action du joueur, on se retrouve parfois trop longtemps à court de munitions, il n'est pas possible d'emmener plus d'un fusil à la fois... Nul besoin d'être membre du jury de La Nouvelle Star pour déceler de gros problèmes de rythme ! Comme dirait l'ami André : "Le swing, c'était un swing de je-ne-sais-pas quel pays, mais pas du pays du swing". Dans ces conditions, on ne s'étonne même pas de devoir faire avec une maniabilité approximative, handicapée de surcroît par l'impossibilité de sauter. Certes, l'absence de Bunny Jumping pourrait se justifier au nom d'un certain réalisme. Mais lorsqu'on se retrouve dans la jungle face à un piège vietnamien à déclenchement pédestre, sans même la possibilité de l'enjamber, notre fierté de héros en prend un sacré coup. Notre zénitude également, puisqu'il faut se résoudre alors à passer l'épreuve "à l'aide" de Quick Time Events, également utilisés pour simuler certains corps à corps. Passable sur consoles, le procédé devient proprement insupportable sur PC puisqu'il demande de répéter une séquence basée sur les touches Z, Q, S, et D. C'est bien plus difficile qu'on ne peut l'imaginer au premier abord, et symptomatique du manque de professionnalisme des développeurs : il aurait suffit d'une signalétique à base de flèches (↑, ←, ↓, →) pour que le joueur appuie instinctivement sur les bonnes lettres. Pour l'anecdote, terminons en évoquant la pauvreté de l'ambiance sonore, si famélique par moments que certains sons semblent carrément manquer à l'appel. Ou encore l'usage abusif d'apparitions sauvages d'ennemis par vagues incohérentes. Résultat des courses : on se réjouit sincèrement de l'absence d'un quelconque mode multijoueur, tant celui-ci aurait à coup sûr fait peine à voir face aux standards du genre. Reste donc un mode solo assez pitoyable, qui a tout de même le bon goût de ne pas torturer trop longtemps le joueur puisqu'il se boucle en moins de 8 heures. Un temps qu'on pourra employer à meilleur escient en se repassant Apocalypse Now, Good Morning, Vietnam, Full Metal Jacket et Platoon.





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