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test shadow complex sur X360

test shadow complex
La Note
note Shadow Complex 16 20

Excellente reprise du concept du jeu de plateforme 2D misant sur l'exploration, Shadow Complex marque non seulement par sa réalisation mais également par sa finition. Offrant un gameplay convaincant, un level-design intelligent et un pan recherche très important, il s'offre le luxe de bénéficier d'un rythme idéal et d'une progression finissant par une apothéose de puissance. Malgré tout, manquant d'un vrai background et de réelles suprises il reste dans le domaine des titres de grande qualité mais qui ne marqueront pas une génération. On ne peut pas tout avoir.


Les plus
  • Une réalisation exemplaire
  • Un level-design labyrinthique à souhait
  • Un aspect exploration très développé
  • Un gameplay bien pensé
  • Un challenge finement équilibré
  • Le sentiment de puissance dans les dernières heures
  • Une réutilisation de concept réussie et intéressante
Les moins
  • Un scénario improbable
  • L'aspect infiltration vite expédié
  • La visée en arrière-plan
  • De bons thèmes musicaux mais trop rares
  • Le manque d'originalité


Le Test

Développé par Chair Entertainment en collaboration avec Epic Games, Shadow Complex est l'histoire d'un homme. Jason Flemming, fils de militaire et amateur de randonnées en forêt va se trouver malgré lui au centre d'un complot armé aussi important que mal caché. C'est en effet lors de la disparition de sa fiancée dans une grotte que le jeune homme va pénétrer a son insu dans une base censée être ultra secrète. Un scénario à la James Bond auréolé d'un premier clin d'oeil (Ian Fleming) qui en amènera d'autres.


Conçu sur le modèle de la série Metroid, en particulier sur celui de Super Metroid – considéré par Donald Mustard (directeur créatif de Chair Entertainement) comme un chef d'oeuvre du game-design en 2D –, Shadow Complex est une sorte d'anti-Mega Man 9. Quand Capcom prend le pari de développer un titre à l'ancienne, doté des codes de gameplay originaux avec une technique à l'unisson, Chair Entertainment choisit d'adapter un ancien concept en tirant parti de l'histoire vidéoludique créée depuis la première sortie de Super Metroid, tout en l'adaptant aux attentes actuelles. Deux approches opposées qui aboutissent néanmoins à un même constat : quand la richesse et la compréhension des influences, le souci du détail et  la force d'un game-design travaillent de concert, peu importe la manière d'enrober le tout. La solidité de l'architecture ne fera pas défaut. Une fois les murs montés, il est temps de choisir le papier peint. Et il est ici des plus seyant.

No Complex

S'inspirant ouvertement de Super Metroid et des récents Castlevania (opérant sur le modèle du très bon Symphony of the Night), Shadow Complex s'aventurait sur le terrain glissant de deux titres forts, connus comme des modèles de conception de niveaux et de gestion du rythme. Mais dans un contexte où les studios occidentaux reprennent à leur compte des concepts japonais en les sublimant, la sérénité de Chair Entertainment tenait plus d'une confiance en soi certaine que d'un excès d'ego. Un sentiment de maîtrise du sujet qui s'étend tout au long du jeu, et ce à bien des niveaux. Choisissant une réduction du scénario à l'essentiel, à savoir une motivation et un but, Shadow Complex suit là encore le chemin tracé par ses inspirateurs. Peu de dialogues, un background à peine esquissé, ainsi qu'une action extrêmement soudaine forment un tissu sur lequel il est aisé de s'accrocher. Si la trame rivalise de clichés et paraît totalement improbable, elle n'est à aucun moment un frein à l'immersion. Car le fond de l'aventure est simplement de retrouver la jeune Claire, le complot mondial n'étant qu'un élément du décor. Le but est ici d'avancer, de survivre et de se confronter, non pas au grand méchant plus ou moins surprise, mais à un level-design très efficace, tout en arabesques.

Peu de dialogues, un background à peine esquissé, ainsi qu'une action extrêmement soudaine forment un tissu sur lequel il est aisé de s'accrocher."

A l'image de ses illustres "prédécesseurs", Shadow Complex est en effet centré sur la collecte de capacités, permettant au héros d'emprunter des voies auparavant inaccessibles, mais souvent parfaitement visibles depuis les premières minutes de jeu. Une recette très accrocheuse fonctionnant sur la frustration, poussant le joueur à revenir sur les lieux de sa découverte dès le sésame acquis. D'autant qu'à l'image de l'équipement s'étoffant au fur et à mesure, vos réserves de grenades, de vie et d'autres composantes essentielles à votre survie progressent également suivant vos recherches. Souvent bien dissimulées, ces améliorations – pas indispensables dans l'absolu – vous demanderont souvent de vous écarter de votre route initiale. Mais plus que de simples items habilement cachés, ces "recharges" sont surtout un excellent moyen de se plonger davantage dans la richesse du level-design. Moins labyrinthique que le château aux deux visages de Symphony of the Night, le complexe militaire du soft de Chair Entertainment permet en revanche d'appréhender une situation de deux manières différentes, notamment grâce à la présence de nombreux conduits d'aération et autres couloirs secrets que vous pourrez détecter grâce à votre lampe-torche. Son faisceau colorant dans une couleur bien précise certains éléments interactifs du décor. Dans les faits, une teinte particulière est directement en rapport avec l'une des vos armes. Par exemple, les plaques vertes nécessitent l'utilisation d'une grenade, tandis que les mécanismes violets vous demanderont de recourir aux munitions à mousse. Une idée très pratique, retirant l'aspect méticuleux d'un Super Metroid dans lequel le jouer devait fouiller le moindre recoin à l'aide de ses petites bombes sans indice, mais permettant au titre de rester plus accessible sans pour autant sacrifier l'excitation de l'exploration. Autre évolution dans le concept de base, il est possible de choisir deux types d'attaques face à l'ennemi, à savoir la méthode frontale en surgissant arme au poing dans le tas ou la manière plus douce de l'infiltration agrémentée de neutralisations en silence. Si cette distinction opère pendant la "première" partie du jeu, surtout à cause d'une I.A. ridicule rejoignant celle des gardes de Metal Gear Solid premier du nom, elle fonctionne bien moins une fois Jason équipé de plusieurs pièces d'armure. En effet, plus résistant, plus puissant mais pas vraiment plus discret, le héros devient une sorte de surhomme que rien n'arrête laissant malheureusement de côté l'aspect infiltration qui aurait pourtant pu donner davantage de poids à Shadow Complex. Il faut croire que les Américains ne résistent jamais longtemps à la mitraillette.

Hommage à la 2,5D

Relativement nerveux dans ses échanges de coups de feu, Shadow Complex comprend une localisation partielle des dégâts, le tir dans la tête étant en effet redoutable. Un ajout collant aux habitudes actuelles des joueurs de titres orientés action qui s'intègre bien dans cette vision de "remaniement" d'un ancien concept dans le but de l'enrichir de l'expérience du média jeu vidéo. Si la précision reste acceptable sur le plan 2D général du titre elle devient particulièrement douteuse dès qu'il s'agit d'ajuster son tir sur les ennemis en arrière-plan. Effectivement et même si l'ensemble de Shadow Complex se déroule sur un seul plan, certains adversaires utilisent la profondeur du décor et votre personnage a la possibilité de pivoter pour les éliminer. Le problème étant que la visée au stick, déjà un peu lâche, devient imprécise malgré le ciblage quasi automatique. Un mitraillage sans vraiment de direction sera donc souvent le seul remède à ces situations. Si ce problème n'est pas handicapant en soi, il pousse à se demander le réel intérêt d'un tel système, n'apportant rien de plus et se révélant pour le coup très perfectible. Cependant, la prise en main globale reste vraiment convaincante, notamment dans la gestion des sauts, plus qu'importante dans un jeu de plate-forme 2D. Autre point illustrant le soin apporté à une progression agréable, les salles de sauvegarde sont déployées avec intelligence, suffisamment espacées pour ne pas rendre l'expérience trop fade mais également assez proches pour ne jamais avoir à recommencer la traversée de plus de 9 ou 10 pièces. Un choix rendant l'expérience de jeu prenante, poussant le joueur à sans cesse progresser, sachant qu'il trouvera certainement une sauvegarde dans le quart d'heure suivant. De fait, il est facile de se faire prendre au piège du "encore un point de sauvegarde et j'arrête" se terminant par une session d'une heure de jeu supplémentaire. Un piège qui fonctionne grâce justement à ce gameplay carré, à une progression/exploration en allers-retours rapides et surtout à une ambiance accrocheuse, soutenue par une réalisation exemplaire. Les phases en extérieur arborent des décors magnifiques, tranchant avec l'austérité pourtant très "design" du complexe souterrain. Le simple fait de savoir qu'il est possible de revenir parfois à la surface peut être une source de motivation. En revanche, les animations s'avèrent assez raides et le ragdoll quelque peu fantaisiste. Rien cependant qui n'empêche d'admirer le travail qu'un studio talentueux peut fournir sur un "simple" titre Xbox LIVE Arcade.

Samus serrée dans son armure ?

Très prenant et des plus convaincants sur de nombreux points, Shadow Complex peut-il toutefois prétendre à une certaine "réinvention" du jeu d'exploration 2D ? En l'état, pas vraiment. La raison vient principalement d'un manque de profondeur, non pas dans le gameplay, mais dans ce que propose la base à visiter. Certes les lieux sont étendus, mais malgré des jeux de lumière sublimes et des ambiances à base de contre-jour très bien pensés, il est difficile d'avoir l'impression de vivre une grande aventure, d'expérimenter une excitation de la découverte. Un problème relayé par un manque flagrant de boss mémorables comme en contenaient Super Metroid ou Castlevania. En effet, le principe de base de ce genre de jeu est simple : La frustration de la recherche et de l'enfermement est compensée par des duels impressionnants avec des boss retors et imposants. Rien de tout cela ici, même si des araignées mécaniques géantes à la Ghost in the Shell et quelques hélicoptères viendront vous titiller une ou deux fois.  Le problème de Shadow Complex réside dans le fait qu'il n'étonne jamais vraiment. Passé ce cap, ce qu'il fait, il le fait très bien. Le titre de Chair Entertainment est en effet un soft captivant, réussissant à apporter à un genre plutôt rare des éléments nouveaux sans le trahir. Relecture intelligente des classiques, Shadow Complex est simplement l'un des meilleurs titres du Xbox LIVE Arcade, offrant une finition étonnante, un level-design ingénieux, un gameplay agréable et surtout une expérience de jeu à la fois profonde et ouverte. Mais sans doute pas assez pour y faire rentrer un peu de folie à la Gears of War 2 et un background plus étoffé.




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