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Que dire de plus au sujet de Runaway 2 : The Dream of The Turtle ? L'attente fut longue certes, mais le résultat frôle la perfection. Une fois encore, les développeurs de Pendulo Studios ont frappé un grand coup et nous prouvent qu’ils sont bourrés de talents. Après un premier opus déjà considéré comme culte, Runaway 2 : The Dream of The Turtle confirme le statut du titre et élève la série au rang de point & click incontournable comme l'ont été Day of The Tentacle, Sam et Max ou encore Monkey Island en leur temps.
- Réalisation de qualité
- De délicieux dialogues
- Le ton, bien pertinent
- Le scénario bien mené
- Doublage français très réussi
- Une bonne durée de vie
- Un charme indéniable
- Aucune obligation de jouer au premier épisode
- Les cinématiques un peu trop longues
- Des actions tirées par les cheveux
Après s'être fait désirer durant trois longues années, le jeu d’aventure le plus attendu de l'année arrive enfin pour le plus grand plaisir des initiés et des autres. Si la sortie du premier opus intitulé Runaway : A Road Adventure avait fait l'effet d'une petite bombe dans le milieu du point & click, la sortie de sa suite risque bien de déclencher un séisme.
Depuis le premier Runaway, de l'eau a coulé sous les ponts pour Brian et Gina. Lorsqu’on a laissé nos deux tourtereaux il y a trois ans, Brian était un étudiant studieux en physique et Gina une ancienne strip-teaseuse baignée dans une sombre affaire en relation avec la Mafia. Aujourd'hui, Brian est un jeune homme au look branchouille coiffé avec un balai à chiotte. Gina quant à elle, est toujours aussi poisseuse. Sortis indemnes des griffes des Mafiosi, Brian et Gina ont décidé de se la couler douce et de prendre un peu de bon temps. Plus heureux que jamais, le couple passe d'agréables vacances sur l'île de Mala jusqu'au moment où...
Comme à son habitude, Gina a le chic pour se fourrer dans des situations pas possibles. Et une fois encore, Brian va en faire les frais. Alors que le couple roucoule tranquillement les doigts de pieds en éventail, Gina décide de visiter les îles de l'archipel. Pour se faire, elle embringue Brian à bord d'un hydravion piloté par un homme qui a probablement du faire les deux guerres mondiales. Peu rassuré Brian hésite, mais se laisse finalement convaincre par sa bien-aimée. Très vite, il se rend compte de sa bêtise. Quelques minutes après le décollage, le pilote de l'hydravion rend l'âme et plus personne ne maîtrise l'engin. Manque de bol pour nos deux héros, l'avion ne dispose que d'un seul parachute. Ni une ni deux, Brian équipe Gina et la pousse vers l'extérieur contre sa volonté. Elle atterrit quelques secondes plus tard dans un lac, tandis que Brian s'écrase en pleine jungle. C'est là que l'aventure débute pour vous. Au milieu de nulle part, vous découvrez les prémices du point & click. Seul et sans repère, vous devez vous sortir de ce pétrin et retrouver Gina le plus rapidement possible.
La isla de la tentación
Il n'y a plus une minute à perdre, il va maintenant falloir jouer du mulot comme personne pour visiter les lieux, récupérer un maximum d'objets, dialoguer avec les différents personnages. C'est à l'aide du curseur que vous allez guider Brian. Le clic gauche indiquant une direction ou un item à regarder, le clic droit permettant de réaliser une action (prendre ou utiliser). En terme de gameplay, on notera l'arrivée d'une nouvelle fonctionnalité offrant la possibilité de rallier un point à un autre grâce à un double clic. Cette option est très appréciable surtout lorsqu'il s'agit de retourner sur un lieu déjà visité pour récupérer un objet. Et des objets, vous allez en ramasser à la pelle, même si de prime à bord, certains d'entre eux vous sembleront complètement inutiles. Sachez qu'ils auront tous un intérêt à un moment ou à un autre. Bien entendu, certains objets ne seront pas toujours utilisés dans leurs fonctions initiales. Par exemple dans le chapitre 1, vous serez amené à ramasser des raquettes de randonnée qui vous permettront d'équilibrer le poids de Brian pour passer un pont en ruine. Tous les objets ramassés sont entassés dans un inventaire. Vous pourrez les utiliser quand bon vous semble, mais si Brian trouve votre idée complètement farfelue il n'hésitera pas à vous le faire remarquer et parfois de manière assez ironique. L'inventaire se trouve en haut de votre écran tout comme le menu principal. Pour les trouver, il suffit de passer le curseur sur le haut de l'image qui bascule soudainement en 16/9 pour proposer les menus. La navigation est fluide et se déroule sans encombre. Une fois dans l'inventaire, il est possible de faire interagir deux objets entres eux pour mener à bien une action. Du côté du menu, on trouve de nombreuses options audio et vidéo (réglage de la qualité des vidéos, activation des sous-titre, luminosité…) mais aussi un rappel en images du premier épisode. Même si avoir joué à Runaway : A Road Adventure n'est pas obligatoire pour jouer à sa suite. L'intention reste bonne.
Run Brian run !
En bon point & click qui se respecte, Runaway 2 demande une certaine agilité au niveau de la souris mais aussi une gymnastique du cerveau importante. Tout comme son prédécesseur, ce nouvel opus est un savoureux mélange d’énigmes abracadabrantesques et de logique. Parfois, tout coule de source et l'on progresse relativement vite et à d'autres moments, il est impossible de faire quoique ce soit. C'est là que ça se complique puisque l’on peut passer de longues minutes à scruter l'écran de haut en bas et de gauche à droite à la recherche du moindre indice. Autant vous dire qu'il faut avoir les nerfs solides. Les dialogues avec les personnages sont tout aussi importants que les objets. En effet, parfois pour débloquer une situation à laquelle on ne trouve pas de solution, il faudra passer quelques minutes à papoter avec les persos qui sont tous prêts à filer un coup de main à notre héros. Parmi les intervenants, on retrouve des têtes connues comme Joshua le génie fou ou Shusi la hackeuse, mais aussi de nouvelles têtes comme Knife le surfer australien, Koala son fils, Lokelami la collectionneuse d'hommes, Tarentula la beauté vénéneuse et Kordsmeierer le colonel corrompu. Les dialogues sont ficelés à merveille. Bourrés d'humour, un tantinet grossier mais tellement juste, ils donnent une identité toute particulière au titre. Pour coller un maximum à la réalité, les développeurs ont utilisé un langage familier et de nombreuses références à la vie de tous les jours comme un clin d'œil au jeu The Elder Scrolls IV : Oblivion, au célèbre plombier de Nintendo, Mario et au club de football du FC Lens, pour ne citer qu’eux. On soulignera le soin tout particulier apporté aux doublages qui reflètent la personnalité des protagonistes et les rendent attachants. Qu'ils soient longs ou courts, les dialogues sonnent comme une douce mélodie, par conséquent on les boit avec beaucoup de plaisir.
L'évolution donnée par Pendulo Studios aux décors et aux personnages est plus que réussie. Les développeurs ont su ajouter de nouveaux ingrédients tout en conservant le style du premier épisode. Ainsi, les 6 chapitres composant le jeu représentent 6 environnements différents. Les éléments de décors en 2D sont agréables pour la rétine et les objets en 3D s'y intègrent très bien. Le graphisme proche du dessin animé que l'on avait tant apprécié dans le premier volet est une nouvelle fois au rendez-vous. Ultra coloré et encore plus affiné, il est toujours aussi agréable et plaisant. Les bruitages sont remarquablement précis, le moindre petit bruit est audible, par exemple, lorsque Brian marche dans la neige on entend le bruit de chacun de ses pas. Les musiques qui accompagnent les cinématiques sont entraînantes et dynamiques, mais sans être soûlantes. Les cinématiques, même si elles sont très appréciées par les fans du genre, peuvent paraître un peu longues, et ce, surtout entre les chapitres. En tout et pour tout, on compte une bonne heure de cinématiques qui casse légèrement le rythme du jeu. Mais au final Runaway 2 est comme on l'imaginait : fun, drôle et avec un scénario qui tient la route. Bref, un vrai régal.