Robocop Rogue City : violent et jouissif, déjà un plaisir coupable ? On y a joué !
Attendu sur PC, PS5 et Xbox Series le 2 novembre prochain, Robocop Rogue City est ce qu'on appelle une bonne petite surprise. Parce qu'on les connaît les jeux à licence qui misent tout sur leur nom et rien dans le gameplay. Une crainte d'autant multiplié quand on a appris que c'était le studio Teyon qui était aux commandes du développement, des Polonais pas vraiment connu pour la qualité de leurs jeux. Mais on a tous droit à des erreurs de jeunesse et se rattraper par la suite. C'est exactement ce qui est en train de se passer avec ce Robocop Rogue City. Visuellement pour commencer, le jeu affiche un rendu très correct, assez honnête même. Bien sûr, le titre n'est pas au niveau des standards des gros AAA habituels, et c'est bien normal, puisque le jeu se place dans la catégorie des AA. Malgré tout, graphiquement, Robocop Rogue City s'en sort pas mal, notamment lorsqu'on se balade dans la ville de Detroit, plutôt bien représentée. On voit que c'est sale, on ressent l'insécurité, il y a une ambiance assez froide qui correspond plutôt bien au Detroit dépeint dans le film de Paul Verhoeven. On observe aussi de jolis effets, l'éclairage est sympa, les textures sont propres, les PNJ pas dégueu, non c'est assez carré en vrai...
Au-delà de l'écrin, Robocop Rogue City surprend aussi dans son gameplay. Si vous pensez jouer à un fast-FPS à la DOOM, passez votre chemin, le propos est ailleurs, puisqu'il est question d'être le plus authentique possible à l'oeuvre originale. Robocop étant un robot qui se déplace lentement, le jeu assume ainsi ce côté lourd du personnage, quitte à perdre une catégorie de joueurs. Quand on voit le nombre de personnes qui ont abandonné Red Dead Redemption 2 parce qu'Arthur Morgan était trop réaliste dans ses déplacements et animations, on sait déjà que Robocop va diviser l'assemblée. Mais ça, non seulement les développeurs le savent, mais c'est aussi un part-pris artistique et surtout authentique. Parce que oui, ça n'aurait eu aucun sens d'avoir un Robocop qui puisse se déplacer rapidement. Il faut accepter la proposition et se dire qu'on n'a pas affaire à un FPS standard, mais l'exact inverse. Et justement, pour équilibrer les choses, les développeurs ont décomplexé leur jeu, le gameplay surtout, avec cette notion d'ultra violence qui permet à Alex Murphy de massacrer du voyou sans la moindre pitié. Comme son pistolet-mitrailleur est doté de munitions illimitées, bah on y va franco, on tire sans relâcher la gâchette et il se dégage alors un sentiment de surpuissance assez plaisant. Mais son pistolet n'est pas la seule arme qu'on aura dans le jeu, assez rapidement, on récupère un Uzi, une Kalashnikov, mais pour le coup, ces armes sont limitées en munitions.
Autre plaisir coupable, c'est que le jeu est complètement désinhibé sur la violence : on arrache des bras et des jambes, les têtes sautent, le sang explose partout, les corps tombent, le tout dans un fracas incroyable, ponctué de cris, de hurlements et des pas bien lourds de Robocop. Rajoutez à cela une gestion des décors qu'on peut plus ou moins détruire, générant des débris partout, une caméra qui se met à trembler quand on se fait tirer dessus, ainsi que des moments en slow motion pour rendre la séquence plus impactante, et vous avez un aperçu des intentions des développeurs. Robocop Rogue Cty offre de bonnes sensations, assez inattendues mêmen, avec un côté un peu viril, un truc plaisir coupable où le gameplay est certes assez limité, mais assez jouissif et c'est peut-être ça l'essence même d'un jeu Robocop. Nul besoin d'aller plus loin. En plus des gunfights, Robocop peut aussi donner des coups au corps-à-corps, enfin surtout une grosse patate de forain qui vous permet de vous libérer des ennemis qui vous collent un peu trop les baskets en ferraille. Notre flic peut aussi attraper des écrans d'ordinateur ou de télé, des chaises et des tables aussi pour les balancer sur les ennemis.
Autrement, le jeu prend le temps aussi de proposer des moments plus calmes, où il faut enquêter sur des scènes de crime. On scanne les lieux, les cadavres s'il y en a et on échange avec son partenaire s'il y en a un. Et en fait, le jeu est construit autour d'un système hybride. La plupart du temps, ce sont des missions couloirs, balisées avec des environnements assez fermés, mais il y a a aussi un monde semi-ouvert dans lequel il est possible d'explorer librement la ville pour accomplir des quêtes annexes. C'est assez cool. Autre élément appréciable : la présence de punchlines bien placées, qui retranscrit bien le Hollywood des années 80 et 90. En plus, l'acteur Peter Weller a prêté sa voix pour incarner Alex Murphy, son visage aussi. On reconnait aussi l'officier Anne Lewis, incarnée par l'actrice Nancy Allen, non vraiment, c'est très fidèle au matériau d'origine.