Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Rise of the Argonauts sur X360

Test Rise of the Argonauts
La Note
note Rise of The Argonauts 9 20

Dommage, pourrait-on se dire après des heures passées en compagnie de Jason et de ses Argonautes. Bourré de bonnes idées et détenteur d'une histoire passionnante dans ses fondements,  Rise of The Argonauts avait de sérieux atouts pour donner au joueur ce qu'il y a de plus important dans un média basé sur l'imagination, à savoir l'aventure. Mais assommé par des défauts techniques effarants, un gameplay limité, un système d'allers-retours insupportables et un prix bien trop élevé pour ce qu'il est, le titre de Liquid Entertainment se perd en chemin. Espérons qu'un autre studio moins pressé remette un jour le nez dans ce passage fantastique de la mythologie grecque.


Les plus
  • Un scénario bien construit et intéressant
  • Le système d'évolution de Jason
  • Les dialogues à choix multiples
  • Le background mythologique
  • La bande-son de Tyler Bates
Les moins
  • Un système de combat pas assez peaufiné
  • Réalisation totalement datée
  • Level-design calamiteux
  • Doublages français peu concernés...
  • ...et au son étouffé
  • Des allers-retours à foison
  • Certaines mécaniques de jeu laborieuses


Le Test

Passage-clé de la mythologie grecque, la quête de la Toison d'Or est une sorte de pot-pourri de héros de récits légendaires tous plus connus les uns que les autres. Entre Héraclès, Castor et Pollux, Augias, Thésée ou encore Orphée, l'imagination vagabonde déjà à la simple évocation de ces noms illustres. C'est donc avec une base solide et ambitieuse que part à l'aventure Rise of The Argonauts, dernier né de chez Liquid Entertainment. Mais si le titre est à mi-chemin entre Mass Effect et God of War, il devrait savoir que le secret n'est pas foncièrement dans la recette, mais dans le goût.


Bénéficiant de son aura mythologique propice à l'immersion, Rise of The Argonauts débute de fait sur une tragédie : la mort d'Alcème. Promise au roi Jason, cette dernière subit l'assaut d'une divinité inconnue, dirigeant un sombre groupe : les Langues Noires. Rongé par la tristesse, la colère et le désespoir, Jason décide de tout faire pour ramener sa belle du royaume des morts comme Orphée l'avait tenté bien avant lui. Ayant perdu sa foi en Zeus, protecteur de sa belle île d’Iolcos, c'est auprès d'Hermès, d'Athéna, d'Arès et d'Apollon que notre héros à la belle barbichette va trouver aide et réconfort. Poussé par ces Dieux à l'apparence miséricordieuse, Jason va devoir retrouver la Toison d'Or, artefact magique censé lui permettre de ressusciter sa chère et tendre. C'est dans ce cadre motivant mais pour le moins différent de l'histoire originale qu'évolue Rise of The Argonauts, qui tente par ailleurs de donner de l'ampleur à son sujet avec les moyens du bord.

 

 

La toison dort

 

 

Les premières impressions lorsque l'on se lance dans la quête effrénée de Jason restent particulièrement négatives, tant l'impression de se trouver devant un titre datant de 5 ou 6 ans saute aux yeux. Affichant des textures pauvres, une animation à la raideur stupéfiante et des effets graphiques qui sont aux jeux vidéo ce que les rochers en plastique des films de série Z sont au cinéma, Rise of The Argonauts peine à convaincre de prime abord. Le problème étant que cette impression se transforme en certitude au fil des lieux traversés et sape complètement l'ambiance, transformant une épopée à la force symbolique profonde en un cheminement sans contemplation ni véritable émotion. Et pourtant, en parcourant les dessins préparatoires et tout simplement en prenant bien soin à l'environnement des diverses îles parcourues, il est aisé de se rendre compte de la qualité de la direction artistique. Elle donne d’ailleurs une image juste et conforme en de nombreux points aux images que l'imagination peut créer, lorsque des lieux comme Delphes ou Mycènes sont mentionnés. De même, l'architecture des bâtiments – et notamment des temples – a bénéficié d'un soin très précis et il est plus qu'agréable de déambuler dans des lieux monumentaux, exhalant une ambiance à la fois magique et "archéologique". Cette dernière ne survivant que peu de temps face à l'assaut d'un rendu terne et horriblement lisse.

 

Affichant des textures pauvres, une animation à la raideur stupéfiante et des effets graphiques qui sont au jeux vidéo ce que les rochers en plastique des films de série Z sont au cinéma, Rise of The Argonauts peine à convaincre de prime abord."

 

Cette bonne volonté, voilée par un amoncellement de déceptions et d'erreurs de conception difficilement croyables aujourd'hui, se retrouve dans le système de jeu en lui-même. Basé sur le concept éculé de la bonne arme face au bon type d'ennemi, Rise of The Argonauts propose tout de même le choix entre trois outils offensifs, échangeables à tout moment d'une simple pression sur RB ou R1, amenant un dynamisme intéressant et des combinaisons d'attaques assez jouissives. La lance, l'épée et la massue seront donc vos plus fidèles alliées, vos amis les Argonautes étant assez « relativement » efficaces. Dans la même veine, vous pouvez bénéficier d'augmentations de statistiques ou de pouvoirs spéciaux en offrant certains haut-faits aux Dieux vous ayant gratifié de leur confiance. Ces attaques spéciales basées le plus souvent sur des ajouts élémentaires (feu, foudre, etc) à vos assauts peuvent également prendre la forme d'une propension plus grande à briser des bouclier, ou encore à renverser vos adversaires entre autres petites modifications. Un principe d'évolution digne d'intérêt, agrémenté qui plus est d'une possibilité de gestion de l'équipement de votre personnage malheureusement uniquement disponible dans son bateau : l'Argos. Une tâche quelque peu visible qui se remarque d'autant plus à la lueur de la mollesse impressionnante des combats. Imprécis et au final redondants dans leur déroulement, ces derniers sont la faute à un manque d'attaques diversifiées. Les affrontements plombent eux aussi de manière très dommageable un terreau pourtant fertile. Jason n'est peut-être pas fait pour le combat.

 

 

La parole est d'or

 

 

Plus à l'aise devant un interlocuteur que sur le champ de bataille, Jason adopte le système de dialogues de Mass Effect dans un anachronisme de bon aloi, tant les échanges s'avéraient naturels et fluides dans le titre de Bioware. A l'image de ce dernier, les discussions de Rise of The Argonauts peuvent modifier, non pas directement le scénario, mais la psychologie de Jason et surtout ses affinités avec tel ou tel Dieu suivant les réponses données. Bien évidemment la direction divine que vous prenez est définitive et vous ne pourrez reparler à la même personne dans l'espoir de vous attirer les faveurs d'un autre Dieu. Tout en sachant dans le même temps que chacun d'eux vous gratifiera de capacités spécifiques (différentes des pouvoirs ou des augmentations de statut) sur le long terme, comme une meilleure défense du bouclier dans le cas d'Apollon, associé à une résistance générale accrue, ou à un maniement de la lance sans pareil avec Athéna par exemple. Il est donc important de bien faire attention à vos réponses, si tout du moins vous désirez évoluer dans un sens particulier. L'épreuve véritable étant encore une fois de supporter le pire pour apercevoir au loin le meilleur. En effet, les phases de dialogues sont aussi animées qu'une bûche de bois un jour sans vent et il faudra la meilleure volonté du monde pour accepter d'écouter les longues litanies – pourtant pertinentes – des différents NPC rencontrés au fil du jeu. C'est durant ce type d'événements que l'on se rend compte du vrai potentiel du jeu.

 

Plus à l'aise devant un interlocuteur que sur le champ de bataille, Jason adopte le système de dialogues de Mass Effect dans un anachronisme de bon aloi, tant les échanges s'avéraient naturels et fluides dans le titre de Bioware."

Sorte de brouillon à la qualité de finition incompréhensible (d'autant que le titre devait être repoussé dans un premier temps début 2009, ce qui lui aurait fait le plus grand bien), Rise of The Argonauts est la définition même du titre attachant. Souligné d'une bande-son de qualité, regorgeant de bonnes idées et d'une histoire prenante il aurait pu s'imposer aisément avec ses relents de KOTOR ou de Mass Effect comme une alternative à tous les jeux d'action brute sortis ces derniers mois. On aimerait y croire à chaque minute, on aimerait se laisser envahir par les aspirations épiques de la quête de la Toison d'Or, mais tout arrête le joueur. De l'aspect graphique daté aux ralentissements, en passant par les temps de chargement longuets jusqu'au level-design totalement soporifique (à base de longs couloirs dans lesquels il est facile de se perdre à cause d'une carte illisible et peu ergonomique), rien ne peut permettre à l'immersion de vraiment prendre son envol. Jason veut la Toison d'Or mais Rise of The Argonauts veut sa peau.





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