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Ce qui devait arriver arriva ! Reservoir Dogs, le premier long et film culte signé Quentin Tarantino n’est autre qu’un ramassis de défauts techniques et de choix scénaristique qu’on aurait aimé ne pas croiser sur son chemin. Reste alors une bande-son à l’ambiance 70’s tonitruante qui nous donnera envie de s’enfiler le DVD une énième fois. Peut-être le seul point positif du jeu…
- Une bande-son qui décoiffe
- Prise en main facile
- Une réalisation bas de gamme
- Gameplay ultra répétitif
- Modélisation des persos assez risible
- Pilotage des voitures à revoir
- Une I.A. inexistante
- La prise d'otage qui ne sert à rien
Il y a des films qui paraissent inadaptables sur le papier. Et pourtant… Après l’agréable surprise du jeu Le Parrain d’Electronic Arts, c’est au tour d’Eidos Interactive de se lancer dans le créneau très lucratif du jeu de gangsters. Histoire de se faire remarquer par le grand public, l’éditeur anglais a eu la bonne idée de s’attaquer à un monstre du Septième Art, considéré pour de nombreux cinéphiles comme étant un film culte. Après réflexion, on se demande maintenant si l’idée de base était bonne…
L’histoire de Reservoir Dogs le film est simple. Six truands en costard décident de braquer une banque pleine de bijoux. Par malchance ou plutôt trahison, nos gangsters sont cueillis par les forces de l’ordre et le hold-up se termine dans un bain de sang à l’intérieur d’un hangar désaffecté. Un scénario certes classique mais mis en scène par un Tarantino survolté, transpirant de génie et alignant des dialogues désormais cultes, le tout appuyé par un montage qui restera dans les annales. Tout comme Le Parrain lors de son annonce, l’adaptation vidélodique de Reservoir Dogs paraissait donc mission impossible. C’était sans compter sur l’imagination débordante de Volatile Games qui, pris d’excitation soudaine, a décidé de s’accaparer le film de Tarantino et le remodeler à leur sauce.
Le réservoir est vide
Là où Electronic Arts avait réussi à nous surprendre grâce à une réalisation convenable et une certaine fidélité dans son jeu de gangsters, Eidos Interactive et Volatile Games se plantent royalement en prenant le parti pris de compléter les zones d’ombre qu’avait laissé volontairement en suspens Tarantino. Une grave erreur à la limite même du blasphème que les fans du film décrieront corps et âme dans les forums de la toile. Car il faut bien l’admettre que Reservoir Dogs est avant tout destiné à cette catégorie de joueurs, ceux qui connaissent et ont apprécié cette péloche sortie dans les salles il y a déjà 14 ans ! Mais passons le choix scénaristique des concepteurs et regardons de plus près la réalisation et le gameplay du jeu. Mélangeant le jeu d’action à la troisième personne et le jeu de courses façon Burnout, Reservoir Dogs reste en fin de compte une expérience ludique bâclée. A commencer par la modélisation des acteurs, loin très loin des gueules de voyous de Tim Roth, Harvey Keitel, Michael Madsen ou bien encore Steve Buscemi. Les visages sont méconnaissable et leur élégante allure évaporée dans la nature. A ce propos, seul Madsen est le seul à avoir participé à la modélisation et au doublage du jeu. Et malgré sa présence dans le générique, le résultat reste affligeant.
Si la simplicité de la prise en main s’avère être un avantage pour le jeu, la linéarité et l’ultra-répétitivité des actions lui font cruellement défaut. C’est simple, à pieds, le joueur passe son temps à déambuler dans les ruelles après s’être échappé de la Karina's Wholesale Diamonds. Bien évidemment, avant d’arriver à bon port, il va falloir se frayer un chemin entre les squads de policiers armés jusqu’aux dents mais malheureusement dénués de toute intelligence, même artificielle. L’adepte du gunfight virtuel ne trouvera donc aucun problème à franchir les lignes ennemies, l’arme au poing et se dispensera de la prise d’otage, élément pourtant insistant du gameplay. Le choix du rentre-dedans étant plus efficace que la diplomatie, il ne faudra pas plus de 10 minutes pour boucler chaque niveau. Entre deux missions dans la peau de l’un de nos truands, le joueur pourra se "délecter" de séquences de conduite au volant de véhicules incontrôlables. Proches plutôt de la savonnette que d’un véhicule, les voitures de Reservoir Dogs passent le plus clair de leur temps à glisser sur la route. Ce n’est donc pas l’adversaire à battre qui est le plus gênant dans ces séquences mais davantage la gestion du pilotage, à des années lumière d’un jeu de courses potable. Bref, inutile de tartiner davantage sur un jeu dont les défauts remplissent un cahier entier. Reservoir Dogs est un jeu à éviter de toute urgence.