Test Red Dead Redemption : un portage sur Nintendo Switch exemplaire, les jeux Pokémon en PLS
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- Un portage exemplaire
- Pas de clipping
- Framerate stable
- La Switch est capable de faire tourner des open world de qualité
- N'a rien perdu de sa superbe
- La B.O. toujours phénoménale, ça n'a pas bougé
- Undead Nightmare compris dans le jeu
- Red Dead Redemption dans le creux d'une main quoi...
- Certaines animations qui ont mal vieilli
- Aurait pu être vendu moins cher en effet
Deux générations de consoles séparent la version d'origine de Red Dead Redemption et ce portage sur Nintendo Switch, et c'est sans doute cet écart technologique qui rend d'ailleurs les choses aujourd'hui possibles. Car si Red Dead Redemption peut se jouer sur une console portable en 2023 sans la moindre concession, c'est bien parce que le titre de Rockstar Games peut tout à fait être géré par le hardware de la machine de Nintendo, généralement pointée du doigt pour la faiblesse de ses performances. Adapter des jeux gourmands sur Switch n'est pas une mince affaire, mais il est tout de même de bon ton de rappeler que la console portable est capable de certaines prouesses. La sortie récente de Zelda Tears of the Kingdom est la preuve formelle que bien maîtrisée la machine hybride de Nintendo est capable de gérer des open world de grande envergure, plus détaillés et plus complexes que les derniers Pokémon Arceus, Ecarlate et Violet. On s'est longtemps posé la question de savoir si la Switch était vraiment une machine faite pour les jeux à monde ouvert, tant elle semble suffoquer et toussoter à l'idée d'afficher des vastes étendues, même avec des graphismes simplistes. Rockstar Games nous apporte la preuve que si les open world sont aussi médiocres technologiquement parlant sur la Nintendo Switch, c'est bien parce que les développeurs n'ont pas fait les efforts nécessaires. On a aussi une pensée pour la version Switch de The Witcher 3 proprement dégueulasse elle aussi. Après 10h de jeu sur cette version Switch de Red Dead Redemption, on peut vous confirmer que le hardware tient parfaitement la route. Pas de clipping et de popping honteux, pas de chute de framerate calamiteuse, un rendu visuel fidèle au jeu de 2010, on a affaire ici à un portage d'une propreté presque étonnante. Alors évidemment, il est plus facile de travailler sur le portage d'un jeu vieux de 13 ans plutôt qu'un open world flambant neuf (et encore...), mais le premier Red Dead Redemption met tellement à la rue certains titres actuels que la comparaison reste valable. Double Eleven a bien travaillé, sans doute aussi parce que certains d'entre eux ont travaillé sur Red Dead Redmption lorsqu'ils travaillaient encore chez Rockstar Games.
POKÉMON EN PLS
Evidemment, en plus de la qualité du portage, c'est toute une nostalgie qu'on retrouve en jouant au premier Red Dead Redemption cinq ans après un deuxième épisode mémorable. Cela permet évidemment de raccrocher les wagons scénaristiquement parlant, de retrouver un John Marston habité par une soif de vengeance qu'on comprend bien mieux aujourd'hui, tandis que le sacrifice de certains membres du gag Van der Linde est encore plus un crève-coeur (ou un gâchis, c'est selon) quand on sait ce qui s'est passé dans Red Dead Redemption 2. On était déjà assez persuadé, mais on a profité de notre nouveau run sur le jeu pour essayer de trouver des indices sur l'existence d'Arthur Morgan, mais rien... Le personnage a bel et bien été inventé de toutes pièces pour les besoins de la suite-séquelle, mais sa philosophie a quand même déteint sur la personnalité de Marston. Evidemment, jouer au premier Red Dead cinq ans après un Red Dead Redemption 2 qui reste visuellement intestable, c'est aussi faire un bon de 13 ans en arrière. Alors certes, face aux productions Nintendo, le titre de Rockstar Games est exemplaire, mais certains aspects du jeu ont quand même pas mal vieilli. On pense à certaines animations comme la course et le saut de John qui jurent un peu, mais le jeu possède d'autres qualités (l'animation des chevaux par exemple, la richesse des environnement, le souci du détail, l'ambiance globale), toujours impeccables aujourd'hui qu'on est prêt à fermer les yeux. Par contre, pas d'aliasing, que ce soit dans les environnements ou même les ombres, ce portage Switch se permet même de reprendre les effets météo du jeu d'origine pour apporter toujours plus de crédibilité à un monde dépaysant et captivant.
On s'est longtemps posé la question de savoir si la Switch était vraiment une machine faite pour les jeux à monde ouvert, tant elle semble suffoquer et toussoter à l'idée d'afficher des vastes étendues, même avec des graphismes simplistes. Rockstar Games nous apporte la preuve que si les open world sont aussi médiocres technologiquement parlant sur la Nintendo Switch, c'est bien parce que les développeurs n'ont pas fait les efforts nécessaires. On a aussi une pensée pour la version Switch de The Witcher 3 proprement dégueulasse elle aussi.
A L'ANCIENNE, MAIS TOUJOURS D'ACTUALITÉ
D'aucuns seront ravis de retrouver les vitesses d'animation du jeu, loin du gameplay lourd et tank du deuxième épisode (qui est pourtant l'une des ses grandes forces), en totale osmose avec le côté ultra réaliste que Rockstar Games a volontairement insufflé au jeu. De fait, les gunfights paraissent évidemment plus souples, plus réactives aussi, mais aussi plus "jeu vidéo" quelque part. On rappelle d'ailleurs que l'efficacité des armes repose sur des critères précis, comme la cadence de tir, la puissance ou bien encore le temps de rechargement. La capacité du chargeur peut également s'avérer cruciale au moment de faire appel au Sang Froid (ou Dead Eye) de John Marston. D'ailleurs, ça n'a pas changé, mais le point fort du titre reste incontestablement sa capacité à proposer une richesse dans les tâches à accomplir. Non, on ne parle pas forcément des parties de poker, du lancer de fer à cheval, du jeu du couteau, des duels à l'ancienne à la sauce Dead Eye, ou bien encore du concours du bras de fer ; on pense plutôt à toutes ces missions annexes qui renforcent l'immersion et étoffent le contenu de Red Dead Redemption. Cela permet non seulement de se remplir les poches, mais aussi de soigner la "Réputation" et "l'Honneur" de John Marston, deux jauges qui définissent l'orientation prise par le héros au cours de l'aventure. De toutes les façons, on ne va pas vous refaire le test du jeu de 2010, le contenu étant identique, mais retenir une fois encore que Double Eleven a abattu le travail nécessaire pour que le lancement de Red Dead Redemption premier du nom sur Nintendo Switch se fasse sans heurt ni polémique.
KINDER SURPRISE
Sur les 11.6 Go que pèse le jeu sur Nintendo Switch, il faut aussi prendre en compte le DLC "Undead Nightmare", sorti 6 mois plus tard à l'époque. Une façon comme une autre de prolonger l'expérience du jeu, en retrouvant le cadavre putréfié de John Marston. Beaucoup avaient espéré jouer avec le fils de ce dernier, mais c'est bel et bien notre cow-boy en version mort-vivant qu'on retrouvait dans une aventure inédite. C’est en effet dans un univers totalement inédit et décalé qu'on nous proposait de découvrir avec Undead Nightmare. Si les environnements restent les mêmes, on se surprend à les apprécier de manière différente. Les villes sont pour la plupart du temps déserts et le brouhaha ambiant a laissé place à un silence de mort quand ce ne sont pas des hurlements qui viennent perturber ces instants de solitude. Ce DLC permettait donc de prolonger l'histoire d'une dizaine d'heures de jeu supplémentaires et le plaisir de retrouver ce monde surréaliste était d'ailleurs le petit bonbon dont on avait oublié presque le goût. Un retour de 13 ans en arrière et un plaisir non dissimulé surtout.