Entre Super Street Fighter IV 3D Edition, Les Sims 3 ou encore Super Monkey Ball 3D, le line-up de la nouvelle 3DS de Nintendo rassemble un bon nombre d'adaptations ou de déclinaisons de jeux déjà parus sur d'autres portables ou machines de salon. Ce n'est donc pas vraiment une surprise de voir revenir Rayman 2 du côté d'Ubisoft, maquillé d'un "3D" qui va sûrement devenir un ajout récurrent à la suite du nom de beaucoup de titres. Un gage d'amélioration ? Pas forcément.
Reprenant donc la trame de
Rayman 2,
Rayman 3D oppose le héros aux membres fantômes à des Robots-Pirates dont l'occupation journalière est de tenter de réduire à néant toute source de vie dans la Croisée des Rêves. Une tâche quasiment réussie avec la capture d'un grand nombre d'habitants de cet univers et la destruction du Coeur du Monde, source de l'équilibre de la Croisée.
Rayman va alors devoir retrouver quatre masques magiques dans le but de remettre de l'ordre après cette agression robotisée. Un scénario relativement classique qui permet pourtant de développer une certaine motivation et de pousser le joueur à aller de l'avant pour venir en aide aux différents peuples enfermés par les pirates. Possédant chacun une manière de réagir décalée et un design très différent, des Ptizêtres à SSSSSam (sic) en passant par le gélifié Globox, ces personnages se révèlent rapidement attachants et donnent une vraie vie à l'univers dans lequel le joueur évolue. Un contexte agréable qui permet aux plus jeunes de s'immerger facilement dans une aventure par ailleurs plus accessible grâce à une courbe de progression revue, qui ne saute pas vraiment aux yeux malgré quelques passages un peu mieux balisés. Ce qui attire l'attention en revanche, c'est bien entendu l'effet 3D ajoutant de la profondeur à des environnements qui en tirent assez bien parti, notamment lors des passages de poursuite ou de course. Plaçant la caméra proche du joueur, ces derniers permettent de mettre à profit un horizon suffisamment lointain pour donner une impression d'éloignement plutôt convaincante. Néanmoins, la présence de la 3D reste purement cosmétique, souffrant souvent d'une caméra à l'ancienne qui passe allègrement au travers des éléments proches du décors les faisant donc apparaître en gros plan au milieu de l'écran. Un problème qui se montre démultiplié avec l'effet 3D qui fait ressortir cette gêne visuelle de façon encore plus handicapante, ces obstacles étant justement mis en avant pour conserver l'effet de profondeur. En revanche, ce portage de la version Dreamcast de
Rayman 2 se montre très propre graphiquement, conservant des des zones de jeu aux environnements variés et des personnages bien animés et expressifs. Un enrobage de jeune premier qui cache toutefois difficilement les rides d'un jeu qui a tout de même vieilli et manque désormais de surprise, voire d'assurance, que ce soit dans son level-design ou ses mécaniques de jeu. Les joueurs découvrant la série avec ce volet commenceront effectivement avec l'un de ses meilleurs représentants, mais les habitués des jeux de plates-formes 3D resteront peut-être sur leur faim avec un déroulement et des parti pris qui sentent bien le 12 ans d'âge. D'autant que si certains éléments, comme l'accessibilité ou la gestion de la 3D ont visiblement été au centre de cette adaptation, d'autres plus importants, comme par exemple la gestion de la caméra n'ont pas bénéficié d'autant d'attention. Le repositionnement parfois approximatif derrière
Rayman d'une pression sur "L" est une chose, le fait de diriger le point de vue avec la croix directionnelle en jouant avec le stick en est une bien plus gênante. Un ensemble de défauts imputables à une certaine vétusté qui n'empêchent pas
Rayman 3D de rester dans l'absolu un jeu bien ficelé et loin d'être désagréable à parcourir, mais qui auraient mérité une vraie remise à jour plus qu'une séance de
make-up.