17 20
Certes, il ne révolutionne pas la série, mais Ratchet & Clank : Opération Destruction n'en est pas moins un jeu d'action / plates-formes exceptionnel. Il combine à merveille action débridée, séquences de plates-formes jouissives, réalisation à la hauteur des capacités de la console, humour déjanté et jouabilité impeccable. Difficile de trouver vraiment quelque chose à redire, si ce n'est qu'on espère qu'on aura pas trop longtemps à patienter pour la suite !
- Réalisation bluffante
- Jouabilité impeccable
- Humour efficace
- Gestion des armes très motivante
- Excellente utilisation du Sixaxis
- Quelques soucis de caméra
- Pas de grands changements
- Un petit mode coop' pour la prochaine fois ?
A l'heure où la Wii fait son insolente avec un Super Mario Galaxy exceptionnel, la PlayStation 3 a déjà trouvé sa réponse, et de taille : Ratchet & Clank. Parce que si le père Mario est un plombier hors pair, les deux zigotos sont aussi les rois du boulon...
6 novembre 2002. Insomniac Games, que l'on connaissait alors pour Spyro : Le Dragon, série gentillette mais pas inoubliable, lance un nouveau jeu de plates-formes : Ratchet & Clank. Sur le papier, pas de quoi sauter au plafond. On se dit que les aventures d'un pseudo-rongeur et d'un petit robot, ce sera encore pour les enfants. Seulement voilà, c'était sans compter sur la détermination de l'équipe à vouloir rivaliser avec les plus grands, d'entrer dans le club très fermé des Mario, Sonic et autres Rayman. Sans compter sur son talent pour y arriver, aussi, car la volonté ne suffit pas toujours. Cinq ans plus tard, la série est devenue culte, un véritable chef de file du genre sur PlayStation 2 qui ne s'est autorisé qu'un seul écart : une spin of multijoueur : Ratchet : Gladiator, plutôt médiocre et un peu hors-sujet. Alors autant dire que le premier volet version "nouvelle génération" était attendu de pied ferme. Et désolé de vous ruiner le suspense dès les premières lignes, mais on n'est pas déçu !
Destruction massive
Car autant vous le dire de suite, une fois la manette en mains, vous ne la lâcherez pas avant d'avoir vu la fin, ou alors vous ne la poserez que le temps d'une pause pipi, parce que parfois, ça s'impose. Mais les développeurs ont su nous offrir une aventure prenante de bout en bout. Pas tant par son scénario (on sauve la galaxie des griffes d'un tyran ridicule et de petite taille) que par son rythme infernal. Et oui, bonne nouvelle, la série conserve sa qualité principale : elle mêle à la perfection action et plates-formes. On va de planètes en planètes sur lesquelles de nombreux obstacles vous barrent la route. Il faut donc rider des rails, sauter de plate-forme en plate-forme, utiliser un grappin, planer et voler grâce à Clank qui vous sert de sac à dos multifonctions... On contrôle d'ailleurs ce dernier lors de quelques séquences dans lesquelles vous pouvez donner des ordres à des petites créatures très serviables. Mais le coeur de la série reste assurémment les combats contre les ennemis, nombreux, très nombreux. Qui a dit que sauver la galaxie était de tout repos ? Les sbires du big boss peuplent tous les lieux que vous visiterez, plus ou moins gros (ça va du petit robot minable au dinosaure ronchon, par exemple) et plus ou moins armés. Ratchet a beau avoir une bonne droite, il a bien besoin d'un arsenal conséquent pour s'en défaire.
Car c'est bien dans ce domaine que la série a toujours brillé, et brille encore. On commence avec quelques armes de base, mais l'intérêt, c'est d'en acheter de nouvelles régulièrement grâce aux boulons que vous récoltez en tuant les ennemis et en détruisant pas mal d'éléments du décor. Et là, Insomniac s'est lâché. Bah oui, marre des mitrailleuses, des fusils, des guns vus, revus et archi revus ! Ici, on retourne aux sources du jeu vidéo : le fun, le délire, l'imagination. Alors préparez-vous à lancer des tornades contrôlables avec le Sixaxis, à demander de l'aide à un petit robot, à projeter des disques tranchants, à lancer des boules à facette pour faire danser vos adversaires, à les transformer en pingouin, à leur envoyer des centaines d'abeilles tueuses... Et bien sûr, en plus de tout ça, on a quand même des engins plus classiques mais qui font toujours dans la démesure avec des missiles ultra puissants, des tirs multiples etc. La plupart des armes sont même upgradables, et ce de deux façons. La première consiste simplement à les utiliser : plus on s'en sert, plus elles gagnent en expérience, franchissent des niveaux et donc gagnent en puissance. Une fois le cinquième et dernier niveau atteint, on a même droit à une petite fonction supplémentaire. La deuxième méthode est plus classique : vous pouvez dépenser le raritanium que vous amassez (comme les boulons, mais c'est beaucoup moins abondant) pour acheter diverses améliorations. Autant dire qu'au final, on dispose d'un sacré choix ! Et si on peut finir le jeu en jouant les radins et en achetant le moins possible, on a quand même tout intérêt à se faciliter la vie en agrandissant régulièrement sa collection. Si bien qu'avec une talle palette, deux joueurs n'auront pas le même équipement : à chacun de trouver les engins qui lui font plaisir et qu'il estime être le plus efficaces. Et rassurez-vous, si vous êtes du genre à vouloir tout essayer, une fois l'aventure terminée, vous pouvez recommencer en conservant tout votre matériel. Le jeu devient alors plus généreux en boulons, et vous pouvez donc acheter ce qu'il vous manquait et même découvrir encore de nouvelles armes. A noter que les boulons vous permettent aussi d'acheter des armures rendant Ratchet plus résistant aux attaques ennemies.
Du rire aux armes
Rien de follement nouveau par rapport aux précédentes versions, direz-vous. Et ce n'est pas faux, Insomniac n'a pas voulu révolutionner sa série mais bel et bien lui apporter le petit souffle nouvelle génération suffisant à susciter à nouveau notre intérêt. Et ce souffle est matérialisé par deux caractéristiques. La première, c'est l'utilisation des fonctionnalités de la manette Sixaxis. Plutôt que d'en abuser, les développeurs ont su en tirer partie uniquement à certains moments et de façon très efficace. Ainsi vous devez remuer la manette quand Ratchet fait de la chute libre et plane, ou encore vise les points faibles d'un mur avec un laser pour créer une ouverture. Quant au piratage de systèmes électroniques, il vous demande d'incliner un plateau afin de déplacer une bille destinée à assurer le passage d'électricité dans tous les circuits. Le Sixasis est donc régulièrement, pas trop fréquemment, sollicité pour apporter un plus très appréciable. Et c'est sans doute la meilleure utilisation à en faire, tant on se rend compte que baser une jouabilité entière dessus se révèle souvent vain (qui a parlé de Lair ?). Mais l'autre témoin du passage à la PlayStation 3 de la série est assurémment la réalisation. C'est bien simple : c'est magnifique. Dès les premières secondes, on se rend compte qu'on a changé de génération : les décors sont bourrés de détails, animés de partout, colorés, le tout animé à la perfection. C'était déjà le cas, dans une moindre mesure, avant, mais HD oblige, on est bluffé par tant de richesse. Combiné au design toujours aussi sympathique des personnages, on a parfois l'impression d'être devant un film signé Pixar, toutes proportions gardées. Pas de doute, avec Ratchet & Clank, ont tient une excellente démo technique des capacités de la machine. On n'ose imagine la tête d'une éventuelle suite dans un ou deux ans...
Ah, jusqu'ici tout paraît tellement réussi qu'on se demande bien où peut-être la faille. Alors on pourra toujours pester sur la caméra qui part parfois en sucette, mais c'est assez peu fréquent. Du coup, on se rabat sur ce que nous avons évoqué un peu plus, avec peut-être le manque de réelles innovations. Passer sur PS3 aurait peut-être du être l'occasion de renouveller le gameplay. On aurait bien vu un vrai mode coop', le duo de héros s'y prête... Mais on s'amuse tellement qu'on reste tout de même très indulgent sur ce point. Reste alors la durée de vie. Au premier abord, une dizaine d'heures suffit à voir le bout de l'aventure. En l'absence de tout mode multijoueurs, ça peut paraître court, mais il y a deux nuances à apporter. Tout d'abord, durant ces dix heures, on visite un nombre très important de décors, on fait beaucoup de rencontres, on ne s'ennuie jamais, en somme. Durant ces dix heures, on progresse en permanence, il n'y a pas de passages à s'arracher les cheveux pour ralentir le joueur artificiellement. Autrement dit, ce sont dix vraies heures de jeu et mine de rien, ce n'est pas si souvent le cas... Ensuite, nous vous disions qu'une fois le jeu terminé, on pouvait le recommencer. Avec de nouvelles armes à acheter, une quête aux morceaux d'un arme top secrète que vous n'aurez probablement pas terminée à la première partie et des passages que vous avez forcément oubliés, ou qui n'étaient pas accessibles avant, il y a de quoi se motiver pour replonger. Si bien que finalement, il y a tout de même de quoi s'occuper un moment !