Test Rainbow Six : Lockdown sur Xbox
10 20
- Frame-rate imperturbable
- Graphismes médiocres
- Character design au bout du rouleau
- Gameplay massacré
- Doublages français dignes de Cosby Show
- Level design peu inspiré
Longtemps réservé à l'élite du Tactical-FPS chez Bill Gates, la griffe Rainbow Six continue son opération séduction sur le monolithe de Sony. Après un Rainbow Six 3 de luxe qui avait permis aux fanatiques du genre de passer un agréable Nöel 2003, on s'attendait à ce que son successeur rende un peu plus plaisante la rentrée scolaire 2005-2006. Il n'en est rien, et pour une fois, les élèves auront une très bonne raison de garder leur nez dans les cahiers.
Il y a des pierres qu'il est préférable de ne pas tailler, et de laisser à l'état brut pour ne pas leur faire perdre leur charme minier. Tom Clancy's Rainbow Six : Lockdown en fait partie, et à trop vouloir le rendre accessible à un public plus large, Red Storm a fini par altérer son caractère tactique qui constituait pourtant la quintessence de la série. Pour les néophytes, vous incarnez Ding Chavez, chef de fil d'une équipe de SWAT qui a pour but de mener des phases d'infiltration complexes. Ici, on n'entre pas dans une pièce comme chez Maxime (NDMaxime : t'as cru que j'habitais dans le 9-3 comme toi ?), et il faut au préalable choisir les membres de sa team, leurs armes, définir une stratégie qui va permettre de neutraliser l'ennemi en un minimum de temps et avec un maximum d'efficacité... Bref, savoir se servir de sa matière grise est plus important que savoir appuyer sur la gachette. Dans un souci de clarté, d'accessibilité et de prise en main rapide, Ubisoft avait choisi de supprimer du téléviseur ces grandes phases de planification qui auraient pu en rebuter plus d'un. Ce chanboulement des habitudes prises au clavier et à la souris ne s'avérait pas trop gênant, Rainbow Six 3 continuant à faire honneur à ses grands frères avec ce goût toujours aussi prononcé pour la tactique.
First Person Boucher
Autant vous le dire tout de suite, Tom Clancy's Rainbow Six : Lockdown fait fi des lois qui régissent l'art cérébral, et laisse place à un bourrinage de boucher qui donne aux fusillades une ambiance très Time Crisis. Réputée pour mettre le joueur dans le coma avec une seule balle, la saga fait désormais preuve d'une générosité surprenante au niveau de la jauge d'énergie. Les missions se noient dans une linéarité mortelle malgré la possibilité d'incarner de façon ponctuelle le tireur d'élite Weber, pour des séquences au snipe qui ne sont pas sans rappeler celles de Silent Scope. Avec des partenaires qui se chargent de nettoyer les lieux comme des chefs tout en ressortant intacts de leurs affrontements, la possibilité de leur donner des ordres devient rapidement anecdotique. La pilule serait sans doute plus facile à avaler si l'intelligence artificielle ne s'inspirait pas des mollusques. Les terroristes font preuve d'une désorganisation admirable, visent comme des pieds, et ne bougent pas d'un iota alors qu'un de leurs équipiers se fait trucider par les Rainbow dans un boucan d'enfer.
Bye bye Bambino
La réalisation n'est pas non plus au rendez-vous, avec des cinématiques qui nous renvoient aux débuts de la PlayStation, et des bugs de collision honteux. Les expressions faciales des protagonistes ne sont vraiment pas crédibles, et la médiocrité du level design surligne le manque d'inspiration des développeurs. On appréciera néanmoins le frame rate qui reste à un taux stable, même lorsque les explosions et les ennemis se multiplient à l’écran. Ce rare bon point que l’on a réussi à attribuer est rapidement balayé par les voix françaises qui baignent dans l’humour à deux balles, sans compter les différents bruitages assez mal reproduits et les thèmes musicaux dignes d’un film de série B. On pourra toujours se réfugier dans le mode multi du jeu que certains apprécieront pour ses modes et autres options customisables.
A Tom Clancy’s Rainbow Six : Lockdown, il ne reste que le nom de ce qui était il y a encore quelques années la référence en matière d’infiltration. Une fois l’aspect tactical du jeu enlevé, il ne reste plus que le FPS. Et comme il n’est pas le meilleur du nouveau genre auquel il appartient, il aurait mieux fait de rester à sa place !