Test également disponible sur : Xbox

Test R : Racing Evolution sur Xbox

La Note
note R : Racing 12 20
 

Les plus
  • La jauge de pression psychologique
  • Les licences officielles
  • La modélisation des voitures
Les moins
  • Les ralentissements
  • Les graphismes
  • Le réalisme limité
  • Le mode Carrière inintéressant


Le Test

Surnommé sauvagement Ridge Racer 6 par les aficionados de la franchise, R : Racing Evolution semble vouloir se démarquer de ses prédécesseurs avec un penchant prononcé pour la simulation.


En 1997, Rage Racer avait déjà amorcé la révolution en nous proposant des véhicules customisables moyennant finances. Le dernier opus de la série pousse le vice encore plus loin, puisqu'il est désormais possible de régler la compression des amortisseurs, la répartition du freinage avant et arrière, ou bien encore la flexibilité des ressorts. Bref, le spectre de Gran Turismo plane au-dessus des circuits de R : Racing Evolution, et la présence de quelques rallyes ne fait qu'accentuer la vague ressemblance entre le titre de Namco et celui de Polyphony Digital. Reste à savoir si ce Ridge Racer sixième du nom made in XBox est à la hauteur de nos espérances.

Un tableau bien fade

Depuis R4 : Ridge Racer Type 4, sorti sur Playstation il y a maintenant quelques années, nous n'avons pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Et même si Ridge Racer V a su rameuter les nerveux du volant sur la 128 bits de Sony, le jeu en lui-même n'était pas exceptionnel. En effet, le moteur graphique de la version arcade n'avait subi aucun lifting pour son arrivée sur Playstation 2. Avec un aliasing affreux et des effets utilisés maladroitement, Ridge Racer V se payait un peu la tête du monde. R : Racing Evolution a-t-il su rectifier le tir ? Pas vraiment !

Si la qualité visuelle du jeu n'est pas en deçà de celle du cinquième volet, certains détails viennent tout de même écorcher la rétine. L'aliasing ne lâche toujours pas le morceau, et la consistance de certains décors n'est vraiment pas convaincante. Seule la Principauté de Monaco s'en tire à bon compte, avec un tracé qui respecte au millimètre près le relief de l'original. Avouons-le, c'est un véritable régal de piloter à bord d'une Audi TT 1.8 avec pour paysage les balcons qui bordent la piste princière. C'est l'un des rares bonheurs offerts par R : Racing Evolution qui n'hésite pas à retomber immédiatement dans ses travers, avec des ralentissements tout simplement honteux. Ces derniers peuvent rapidement devenir meurtriers, car ils présentent la particularité d'intervenir à des moments où, théoriquement, il ne devrait pas y en avoir ! Si la XBox ne peut même plus gérer, sans se racler la gorge, une colline, quelques arbres et du bitume qui défile à l'écran, nous allons finir par ramener les fils de fer...! Lorsque l'on se retrouve dans le bac à sable parce que le jeu a ralenti sans raison au moment où l'on s'apprêtait à attaquer un virage, la pilule est plutôt difficile à avaler. Cadenassée à une fréquence de 60 images/seconde, l'animation est loin d'être parfaite. Vous l'aurez sans doute compris, l'oeuvre de Namco n'est pas un délice pour les yeux. Aucune texture, aucun effet charmeur ne vient égayer cette peinture bien terne.

Heureusement que la modélisation des différents véhicules du jeu a fait l'objet d'un travail d'orfèvre. Les squatteurs du Salon de l'Auto vont certainement apprécier les formes des bolides qui les rendent plus vrais que nature. Avec des jantes fidèles à leurs modèles, et une carrosserie qui a sans doute du recevoir un bon coup de polish pour être aussi reluisante sous les rayons de soleil, les Ford Focus, Peugeot 206 et consorts ont de la gueule. Ouf...!

100 % simulation

Au risque de provoquer une cassure profonde avec les volumes précédents de la marque Ridge Racer, R : Racing Evolution a choisi de jouer la carte du réalisme. Mais même avec cette dernière entre les mains, le gameplay du jeu est loin d'être aussi exigeant que celui d'un Gran Turismo. La faute à Namco qui, finalement, semble avoir du mal à se séparer d'une recette qui avait la cote auprès des amoureux de l'arcade. Il est clair qu'avec des collisions qui ne pénalisent pas trop le joueur, des virages en épingle abordables à 100 km/h, et des véhicules "prêt à conduire", le développeur nippon ne se mouillait pas trop jusqu'à présent. Le hic, c'est que ce gameplay basique convient essentiellement aux bornes d'arcade. Une prise en main facile permet d'apprécier rapidement un jeu que l'on va quitter à contrecœur au bout de quelques minutes. En ce qui concerne les consoles de salon, les ingénieurs doivent se creuser un peu plus les méninges pour que la jouissance dure plusieurs mois, voire des années.

Dès lors, R : Racing Evolution nous propose un gameplay plus réaliste, plus technique qui nous oblige à freiner avant chaque virage pour ne pas sortir de la piste, ou se fracasser le front contre un mur. La notion d'accélération à la sortie de la courbe fait également son apparition. On se surprend même à rechercher avec obstination la trajectoire idéale afin de larguer les concurrents ou rattraper celui qui se trouve juste devant nous. Bref, même si l'arcade représente le meilleur moyen de ne pas se prendre la tête pendant des heures pour apprendre à conduire, il faut tout de même reconnaître que l'aspect réaliste rajoute du piment au jeu. Pouvoir régler son bolide dans les moindres détails est un véritables régal.....qui connaît cependant des limites.

En effet, nous serions tentés de dire que certaines optimisations de la voiture comptent pour du beurre. Nous avons tenté l'expérience avec les freins et les amortisseurs notamment. Nous n'avons relevé aucune différence avant et après les modifications sur l'engin. Namco aurait-il cherché à nous rouler dans la farine avec, entre autres, un blabla soporifique accompagnant chacune des rubriques customisables pour faire "style" ? Pas impossible... Néanmoins, il réussit plus ou moins à masquer son business en nous jetant aux yeux quelques trompe l'oeil comme ce mode Carrière très peu crédible, mais qui a le mérite de faire passer le temps un samedi après-midi. L'héroïne, Rena Hayami, exerce quotidiennement ses talents de pilote à bord d'une ambulance, jusqu'au jour où elle croise le chemin de Stephan Garnier qui décide de l'engager immédiatement dans sa team. Rien que le début de ce conte de fée fait pouffer de rire (NDRC : en effet, je pouffe !). On vous laisse découvrir le reste à travers les 14 chapitres qui composent cette girl story.

Tout comme dans Rage Racer, il est possible d'engranger des Points R qui permettent, par la suite, d'acheter différents goodies présents dans le jeu. Cela va du simple achat de la voiture à sa customisation (motorisation/allègement), en passant par les mini défis qui s'avèrent plutôt coriaces à dompter. L'attribution des Points R se fait selon des critères bien précis : classement, dépassement, sortie de piste... Finalement, la meilleure trouvaille de Namco pour son R : Racing Evolution est la fameuse barre de pression psychologique. Elle permet de mesurer l'influence qu'exerce le joueur sur les sbires du CPU en les draftant. Bleue au départ, la jauge passe ensuite au jaune pour virer au rouge clignotant lorsque la torture mentale devient insupportable. Le concurrent perd alors le contrôle de sa voiture et se retrouve souvent dans le gravier en poussant un cri de victime. Sympatoche.

Des décibels couci-couça

Nous sommes à des années lumière de ce que Namco nous avait offert avec R4 : Ridge Racer Type 4, sur Playstation ! A l'époque, les titres Pearl Blue Soul, Naked Glow, Your Vibe, Burnin' Rubber ou bien encore Ridge Racer - One More Win avaient frappé un grand coup dans le genre de la course automobile. Sur la 32 bits de Sony, le premier opus de WipeOut avait traumatisé les tympans de la même façon, avec des artistes tels que The Prodigy et The Chemical Brothers. R : Racing Evolution fait de son mieux avec des titres faits maison. Comme d'habitude, il s'agit de morceaux plutôt rythmés, pas forcément techno mais baignant tout de même dans l'électro. C'est mignon sans pour autant être exceptionnel.

Durant la course, Stephan Garnier intervient régulièrement pour donner des conseils sur la conduite à adopter selon les situations rencontrées. Tantôt il parle pour ne rien dire, tantôt il reste muet comme une carpe alors que l'on vient de prendre un virage à l'arraché. Ce n'est pas très propre, surtout si l'on ajoute à cela le fait que, parfois, les commentaires ne sont pas synchros avec les événements qui se produisent sur la piste. Les doublages en eux-mêmes ne sont pas médiocres. Ceux des pilotes sont en tout cas de bonne facture, avec des répliques banales mais qui donnent vie aux courses. C'est déjà ça...!

Avec des graphismes moyens, un gameplay moyen, et une bande son moyenne, R : Racing Evolution est logiquement un jeu moyen. Très moyen. Même si le titre de Namco comporte quelques bonnes idées qui auraient pu faire la différence s’ils avaient fait l'objet d'un travail plus profond, les bévues et maladresses sont trop pesantes pour passer inaperçues. Alors qu'il prône l'évolution, le jeu n'apporte justement rien de bien nouveau, et l'on a plutôt l'impression d'avoir affaire à un R : Racing Régression qui tient encore à cuisiner dans les mêmes casseroles rouillées de ses prédécesseurs, en ajoutant. Sur les 6 modes de jeu, seul le mode Défi peut s'avérer intéressant. N'oubliez pas de faire également un petit tour sur les rallyes pour faire passer plus facilement ce goût amer.




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