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Alors que l'on ne l'attendait pas à un tel niveau, Punch-Out!! sur Wii s'impose d'emblée comme la référence de la boxe arcade. Reprenant les meilleurs ingrédients qui ont fait la force de ses prédécesseurs, ce faux remake se montre suffisamment intelligent pour corriger les petits défauts qui faisaient grincer des dents les trentenaires d'aujourd'hui, avec notamment une durée de vie revue à la hausse. Mais ce qui frappe le plus lorsque l'on pose les yeux sur le jeu pour la première fois, c'est la réalisation du titre qui impressionne lorsque l'on sait que la Wii n'est pas amoureuse de la haute-définition. Le jeu ne flirte pas pour autant avec la perfection, le mode deux joueurs en écran splitté se révélant anecdotique, au même titre que le Wii Balance Board beaucoup plus probant lorsque l'on parle fitness. Ces quelques ombres au tableau représenteront sans doute un excellent point de départ pour Nintendo, dans le développement du prochain volet que l'on ne verra pas avant quelques années. A coup sûr.
- Réalisation bluffante
- Gameplay accessible
- Toujours aussi technique
- Excellente ambiance sonore
- Durée de vie revue à la hausse
- Mode deux joueurs anecdotique...
- ...le Wii Balance Board également
- Pas assez de nouveaux personnages
Si la Wii est souvent considérée comme une console pour enfants, elle dispose tout de même de quelques titres qui remettent immédiatement les idées en place. Après avoir taquiné le portefeuille des joueurs avec une gamme Nouvelle façon de jouer un brin opportuniste, Nintendo a décidé de passer aux choses sérieuses en sortant de sa poche un Punch-Out!! sur Wii assuré de s'attirer les faveurs des anciens. Car Little Mac a toujours su s'imposer avec brio face à ses adversaires jusqu'à présent, aussi bien sur NES que sur Super Nintendo, et seul un cataclysme pourrait enrayer la dynamique de la série sur Wii. Et au bout d'une centaine de matches, le constat sonne comme une évidence : Punch-Out!! Wii est bien le champion du monde de la boxe arcade que l'on attendait.
Punch-Out!!, tout le monde connaît. Lorsque l'on a eu la chance d'avoir une NES à la maison, incarner le petit Little Mac relevait quasiment du devoir national. Pourtant, Punch-Out!! premier du nom n'affichait pas une réalisation du tonnerre, mais proposait un gameplay solide, cohérent et archi-addictif, ce qui rendait forcément les nuits beaucoup plus courtes. Une accoutumance qui s'expliquait surtout par le fait de devoir trouver le ou les points faibles de l'adversaire pour passer au match suivant. Cela pouvait ne prendre que quelques minutes pour les plus rageux, mais nombreux sont ceux qui ont buté des heures sur Soda Popinski, Super Macho Man ou bien encore Mr Dream pour ne citer que ceux-là. Avec le recul, on se demande encore comment on a pu galérer sur des piquets aussi rigides, mais force est de constater que la férocité de leurs attaques était beaucoup plus prononcée que sur Super Nintendo où Super Punch-Out!! donnait l'impression d'avoir perdu une testicule. Hormis les frangins Kruiser capables de briser une mâchoire rien qu'en fixant leur adversaire du regard, le jeu s'avérait nettement moins exigeant que son prédécesseur, avec des patterns facilement déchiffrables. Terrasser Gabby Jay en une vingtaine de secondes n'avait rien de surprenant, mais faire craquer Narcis Prince au bout d'un round sans sourciller alors que l'on combattait dans l'ultime ligue, ça faisait un peu désordre. En tout cas, la progression dans Punch-Out!! demeure semblable à celle des volets précédents, et il faudra donc donner de nouveau un coup de main à Little Mac pour devenir le plus grand boxeur de tous les temps. Pour y parvenir, il faudra franchir les différentes catégories (Mineur, Majeur, Mondial) du mode "Carrière", chacune abritant quatre concurrents à vaincre, sauf la dernière qui en regroupe cinq. Parmi les guests, on a droit naturellement à de vieilles connaissances telles que Glass Joe, King Hippo, Great Tiger et Don Flamenco, les développeurs s'étant surtout attachés à leur offrir un physique digne de leur réputation. Toutefois, un petit nouveau en la personne de Disco Kid fait son entrée dans le cercle fermé des vilains de la série Punch-Out!!. Pour être franc, on s'attendait à mieux en termes de combattants inédits.
"Ca s'passe comme ça chez le Mac"
Toujours est-il que Punch-Out!! gagne indéniablement en durée de vie par rapport à ses prédécesseurs, puisqu'il ne s'agit plus uniquement de mettre au tapis tour à tour ses ennemis, mais aussi de défendre son titre après avoir gagné la ceinture à la sueur de son front et à la force de ses poings. Les festivités ne s'arrêteront pas là, car on devra, enfin, castagner des challengers de façon aléatoire dans un mode "Ultime Défi" particulièrement musclé, pour éviter la retraite forcée. Le jeu introduit également un mode "Combat Rapide" dans lequel Little Mac doit relever un certain nombre de défis pour travailler ses réflexes, ou bien rencontrer en freeplay les adversaires qui lui donne du fil à retordre sur le circuit, afin d'étudier toutes leurs techniques de combat. On n'oubliera pas non plus de signaler la présence d'un mode deux joueurs en écran splitté, pas franchement terrible, où il s'agit d'incarner tour à tour un Giga Mac pour tenter de remporter la partie. Punch-Out!! est vraiment une petite tuerie, surtout pour les joueurs old school qui découvriront les méchants sous un autre jour. Même si certains d'entre eux ont conservé quelques techniques qui les ont rendu célèbres dans le milieu du "Noble Art", tous ont connu une mise à jour de leurs attaques spéciales, ce qui a le mérite de dérouter ceux qui pensaient achever le jeu en une après-midi. Le degré de difficulté n'est pas nucléaire, les deux premiers circuits se torchent même en un peu plus d'une heure si l'on ouvre bien les yeux, mais on commence sérieusement à serrer les fesses en Mondial où Super Macho Man et Mr Sandman les cassent sévère. Maintenant, il faut reconnaître que Punch-Out!! ne se montre pas toujours futé dans le classement de ses brigands. En effet, on va lutter un peu plus contre Great Tiger et rouler sur Don Flamenco, alors que ce dernier est censé être plus balèze que le fakir aux 10 000 illusions. Même constat lorsque l'on doit défendre sa ceinture, et que l'on se rend compte que Von Kaiser est plus coriace que Disco Kid. C'est vrai que ces petites incohérences permettent de gratter des matches gratuitement, mais elles frustrent énormément, tellement le jeu agit comme une drogue dure. D'autant plus qu'entre la conquête du titre et la défense de sa ceinture, les challengers reviennent à la charge avec des nouvelles intentions, et ce sont d'autres patterns qu'il va falloir décrypter. Ce ne sont pas des caprices en trompe l'oeil, mais de véritables coups inédits avec des priorités et un timing différents. Punch-Out!! réussit ainsi le tour de force à convaincre aussi bien les vieux de la vieille aux réflexes rodés, que les néophytes de la génération PlayStation.
L'autre point fort de Punch-Out!! est sa réalisation qui claque la rétine. Nintendo prouve de nouveau qu'il n'est pas indispensable de produire une machine compatible avec la haute-définition, pour afficher une animation supra-fluide et un style percutant."
L'autre point fort de Punch-Out!! est sa réalisation qui claque la rétine. Pour ceux qui ont connu les graphismes binaires du tout premier volet et les sprites améliorés de Super Punch-Out!!, le choc risque d'être violent, dans le sens positif du terme bien évidemment. Nintendo prouve de nouveau qu'il n'est pas indispensable de produire une machine compatible avec la haute-définition, pour afficher une animation supra-fluide et un style percutant. On ne crache pas à la figure de Fight Night Round 4 qui évolue sur une autre planète, mais Punch-Out!! n'a vraiment rien à envier à Facebreaker, aussi bien sur Wii que sur Xbox 360 ou PS3. Les développeurs ont mis les petits plats dans les grands, avec l'ajout de cut scenes qui donnent un plus non négligeable au jeu. Mais ce sont surtout ces milliers de petits détails qui font la différence sur le ring : Great Tiger et ses illusions dignes d'Ikki, Soda Popinski qui se refait une santé avec quelques gorgées de Vodka, King Hippo et sa plaque d'égout venue d'ailleurs, le public qui fait autant de bruit que les supporters du Stade Vélodrome, l'arbitre qui hésite au moment de désigner le vainqueur du match, les caméras qui changent constamment d'angle lorsque l'adversaire se trouve au sol, difficile de ne pas être séduit à cette refonte graphique de la saga. Et puis, comment ne pas penser à Mohammed Ali au moment d'affronter Mr Sandman, qui a clairement bouffé du stéroïde ces dernières années pour décocher des droites aussi fulgurantes. Ajoutons à cela les répliques des adversaires sur le ring ou pendant la pause, les blagues foireuses de Doc Louis ou les encouragements de la foule, et on obtient un Punch-Out!! à l'ambiance survoltée, alors que l'on n'en attendait pas autant du titre de Nintendo ; du moins pas à un tel niveau.
Sauvé par le gong
Le gameplay de Punch-Out!! reste, là encore, fidèle aux fondations posées par ses ancêtres, et offre une approche arcade de la boxe qui pourrait laisser croire qu'il baisse sa culotte devant le premier venu. C'est loin d'être le cas, le titre de Nintendo nécessitant une rigueur et des réflexes en titane pour espérer s'en sortir dans les tout derniers combats. Puisque l'on se trouve sur Wii, on peut opter pour une prise en main dédiée à la gloire de la Wiimote et du Nunchuk. Hormis le fait que les gauchers soient une nouvelle fois laissés au placard, il faut reconnaître que le jeu s'en tire plutôt bien, avec le stick analogique de la poire pour esquiver et bloquer les coups. Pour balancer quelques mandales, il faut agiter l'un ou l'autre appendice avec un minimum de classe pour ne pas avoir l'air ridicule devant sa petite amie. Malgré ces bonnes intentions, on préférera quand même tenir la télécommande à l'horizontale pour retrouver rapidement ses marques. Dans cette configuration, on se retrouve avec la croix pour contrôler son personnage, tandis que les boutons 1 et 2 servent à lâcher ses crochets. A et -, quant à eux, permettent d'exécuter une attaque plus puissante appelée Coup Etoile. Pour récolter une étoile justement, on devra veiller à placer un uppercut au bon moment, ou observer rigoureusement les tics de l'adversaire pendant lesquels on peut également recharger ses Coups Etoile. Contrairement à l'opus sorti sur Super Nintendo, il ne sera pas possible d'engranger plusieurs étoiles d'affilée dans le but d'enchaîner plusieurs Coups Etoile. En effet, lorsque l'on se retrouve avec trois étoiles en poche, Little Mac décoche son attaque la plus puissante, à condition de ne pas avoir reçu un coup juste avant ; auquel cas toutes les étoiles sont perdues. Autre changement : tous les Coups Etoile sont obligatoirement portés au visage du boxeur d'en face, alors que l'on pouvait viser les cotes dans Super Punch-Out!!. Notons également que l'on devra également veiller à l'état physique de Little Mac, qui ne peut plus donner de coups lorsque sa jauge de coeurs est au point mort, mais a la possibilité de regonfler sa barre d'énergie pendant que son adversaire fait dodo au sol. Enfin, alors que l'on est dans les cordes, au bord du K.O., on pourra toujours tenter de se remettre sur ses jambes en tapotant 1 et 2, même si ça ne marche pas à tous les coups. Basiques, toutes ces notions mises bout à bout tissent au final un gameplay ultra efficace dont on a du mal à décrocher. Electronic Arts et Facebreaker peuvent retourner à leurs études.