16 20
Malgré cela, l’exceptionnelle expérience vidéoludique apportée par Project Zero II : Crimson Butterfly est telle qu’il serait dommage de passer à côté d’un tel jeu, capable de hisser le jeu vidéo au même rang que le septième art dans sa faculté à nous procurer des sensations d’angoisse et de peur. Amateurs de sensations fortes, je vous mets au défi de jouer à Project Zero II : Crimson Butterfly seul et dans le noir le plus complet !
- Le jeu le plus flippant du moment
- L’ambiance angoissante voire malsaine
- Un scénario hautement ficelé
- Aucune amélioration graphique
- Déplacements toujours aussi lents
- Vue subjective anodine
- Durée de vie moyenne
- La difficulté exagérée du dernier Boss
Fraîchement débarqué dans le petit monde du jeu vidéo, le survival-horror est officiellement né avec l’avènement de Resident Evil sur consoles. Si certains titres tels que la série des Silent Hill ont réussi à transcender le genre, le survival-horror a tendance à se répéter en se contentant de s’appuyer sur des codes déjà bien établis. De son côté, Tecmo a réussi à se faire une belle place au soleil avec les deux épisodes de Project Zero, devenus une référence en la matière pour mal de joueurs. Presque 10 mois après la mouture PS2, c’est au tour de la Xbox de percer le mystère des deux jumelles Mio et Mayu. Frissons assurés !
Contre toute apparence, Project Zero II : Crimson Butterfly n’est en aucun cas la suite scénaristique du premier volet sorti il y a maintenant deux ans. L’histoire se déroule en effet une vingtaine d’années avant les événements de la demeure Himuro et il est désormais question de sacrifice rituel où jumeaux et jumelles tiennent un rôle primordial. Egarée dans une forêt en compagnie de votre sœur jumelle, vous allez devoir enquêter sur le lourd passé d’un village à l’apparence trop calme. Très vite, vous allez vous apercevoir que votre présence n’a rien d’anodine et que le hasard n’est qu’un prétexte pour vous enfoncer dans les méandres de la folie. D’autant plus que Mio, votre sœur jumelle, a tendance à disparaître régulièrement et à se comporter de façon fort étrange. Ses multitudes disparitions iront de pair avec le secret qui enveloppe ce village. Ses agissements inquiétants et ses paroles douteuses vont rapidement vous mettre la puce à l’oreille et il vous faudra aller jusqu’au bout de l’aventure pour percer la vérité. Ca ne tiendrait qu'à moi, je prendrais la poudre d'escampette illico presto.
Histoires de fantômes japonais
Si vous êtes friand de films d’horreur japonais, vous n’avez certainement pas pu passer à côté de l’œuvre de Hideo Nakata The Ring, sorti en France en 2001 et repompé par bon nombre de cinéastes américains à grands renforts de remakes en tout genre. Project Zero II : Crimson Butterfly lorgne du côté de l’ambiance malsaine établi par le réalisateur nippon grâce à son atmosphère angoissante et ses spectres tous aussi torturés les uns des autres. Ici, point de shotgun ni de lance-roquettes pour venir à bout des fantômes, votre seul attirail sera une simple lampe torche ainsi qu’un appareil photo dont les clichés repousseront les spectres les plus redoutables. Pour ce faire, vous allez devoir apprendre à manier votre appareil et choisir la pellicule adéquate pour chasser du fantôme le plus efficacement possible. Tout au long de votre périple, vous trouverez différents types de pellicules dont le pouvoir d’exorcisme diffère selon le modèle sélectionné. Si jamais il arrivait que vous soyez à court de pellicule, les concepteurs ont eu la savante idée d’intégrer une pelloche inépuisable mais au pouvoir d’exorcisme très faible, il fallait s’en douter. Mais au fur et à mesure de votre progression dans le jeu, vous pourrez upgrader votre appareil pour lui affecter plus de puissance, notamment grâce aux ajouts de globes.
Hors de question d'y jouer seul la nuit
Ceux qui n’ont pas eu la chance de jouer au premier Project Zero II, risquent d’être quelque peu perturbés par la lenteur des actions. Pas vraiment adeptes du sprint de 100 mètres, nos deux héroïnes ont également la particularité de prendre leur temps pour dégainer leur appareil photo. A cette lenteur d’action s’ajoute une ambiance très pesante appuyée par des placements de caméra totalement glauques. L’horreur est loin de s’arrêter là puisque les apparitions de fantômes arrivent pour la plupart du temps là où l’on s’y attend le moins. Et c’est à grands renforts de vibrations dans la manette et au lancement d’une musique inquiétante que le joueur sera pris par de grosses sueurs froides. N’ayons pas peur des mots, Project Zero II : Crimson Butterfly est certainement le jeu le plus flippant qui soit à l'heure actuelle. Le jeu se déroulant toujours dans une pénombre omniprésente et avec une Mio qui ne cesse de détaler à la moindre apparition de papillons rouges et vous voilà une fois de plus seule à déambuler dans un village au décor bien morbide. La peur est telle qu’il est même parfois difficile de jouer seul en soirée dans le noir complet. Les développeurs de Tecmo ont donc réussi le pari d’imposer leur patte grâce à ce gameplay qui tranche radicalement avec les autres productions du genre.
La peur au bide
Bien que les nouveautés par rapport au premier volet ne soient pas franchement légions et que les différents allers et retours dans une même demeure puissent irriter le joueur, le voile mystérieux qui entoure l’histoire se révèle petit à petit, donnant envie au joueur de continuer l'aventure et de découvrir la suite de ces événements étranges. Les environnements lugubres et difficilement visibles (malgré la présence de votre torche) sont fortement appuyés par une bande-son d’une grande efficacité. Les murmures et autres grincements de portes vous rappelleront que vous êtes seul à vous aventurer dans ce décor empreint de mysticisme asiatique. Vos nerfs seront mis à rude épreuve et la moindre vibration de votre manette ou le simple bruit du feuillage porté par le souffle du vent sera l’occasion de vous faire sursauter sur votre fauteuil. Le principal défaut du titre réside dans sa durée de vie relativement moyenne (une douzaine d’heures de jeu) pour le genre.
Follow the red butterfly
Pour palier aux mois qui séparent les versions PS2 et Xbox, Tecmo a entrepris d'affubler au titre la mention Director's Cut. Mais ne vous réjouissez pas trop vite car contrairement aux films, Project Zero II : Crimson Butterfly n'en sera pas plus long ni ne proposera de fin alternative. Non, cette édition spéciale présente en fait un tout nouveau mode de vue en subjective, la même utilisée lorsque vous dégainez votre appareil photo. Evidemment, les sensations sont encore plus prononcées puisqu'on se retrouve en plein coeur des événements. Toutefois, la lenteur des déplacements et le besoin systématique d'avoir une vue d'ensemble pour repérer les lieux font de cette vue un ajout totalement anecdotique. Sans compter que ce choix s'exécute avant de vous lancer dans une nouvelle partie et qu'à aucun moment du jeu, il est possible de switcher vers la vue originale. Cette version Director's Cut ajoute en sus un mode Survie inédit où la difficulté a été augmentée, tout en apportant de nouvelles fonctionnalités à votre arme pelliculaire. Bref, rien de bien excitant mais il faut savoir que le jeu se suffisait déjà à lui-même.