Test Project X Zone 2 : la fusion est-elle enfin réussie ?

Project X Zone 2 reprend donc quasiment à l’identique le schéma de son prédécesseur. Quelques années après les évènements racontés dans ce dernier, voilà que la Shinra fait à nouveau face à une situation de crise. L’organisation criminelle Ouma tente encore de chambouler l’espace-temps, bien aidé par le syndicat Shadaloo de M. Bison. Les mondes et les époques entrent en collision. On ne va pas vous faire l’affront de vous expliquer plus précisément le scénario du jeu : c’est un tel bordel qu’on le met rapidement de côté. Même les développeurs semblent d’ailleurs s’en amuser durant certains passages. Tout cela n’est, comme dans le premier, qu’un prétexte pour aligner d’un côté les héros issus de prestigieuses licences Capcom, SEGA, Monolith ou Bandai Namco et leurs fameux antagonistes de l’autre. Au fur et à mesure des missions, votre équipe va donc s’enrichir de noms aussi prestigieux que Jin Kazama et son père Kazuya Mishima de Tekken, Zero et X de Mega Man, Dante et Vergil de Devil May Cry ou encore Axel de Streets of Rage et Chun-Li de Street Fighter. Des petits nouveaux comme Ryo de Shenmue font également leur apparition. Tout ce petit monde se répartit en équipes de deux, certains personnages solo pouvant être attribués librement à tel ou tel duo comme troisième larron.
 

BLABLABLA 

Le ressort essentiel du jeu tourne donc autour de ce fan-service évident. Des personnages qui n’ont rien à faire dans le même univers se rencontrent, engendrant des séquences plutôt cocasses, qui plus est avec la traduction française de qualité. Cette dernière réussit même à retranscrire correctement les vannes et autres allusions graveleuses ainsi que les phrases à double sens. A quelques détails près, le travail a été fait et bien fait, et on profite en sus des voix japonaises. En revanche, on n’était loin d’avoir besoin d’autant de blabla, surtout vu l’épaisseur du scénario. Les séquences de dialogue, avant et après chaque mission, sont terriblement longues et franchement sans intérêt. Les protagonistes ne cessent de se poser 500 fois les mêmes questions – "Mais que cherche à faire Ouma ? Mais à quoi servent ces mystérieuses chaînes en or qui apparaissent dans les différentes dimensions ?" – avant finalement de se décider à se foutre sur la tronche. Il faut bien avouer que ça tape sur le système en même temps que ça casse le rythme d’une aventure déjà en manque de liant. Alors oui, le jeu est long, mais il faut savoir que ces dialogues agaçants constituent une bonne partie de sa durée de vie.

TACTICAL SOFT 

Côté gameplay, là encore, ce deuxième opus n’innove pas des masses. Nous sommes toujours face à un tactical-RPG dont la dimension tactique n’est pas franchement essentielle. Les personnages ne meurent pas (tout du moins jamais définitivement), l’utilisation d’objets de soin ou de compétences ne coûte pas de tour d’action et les zones de mouvements sont particulièrement permissives. Il s’agit essentiellement de répartir ses personnages intelligemment : en cas de combat, une équipe à proximité peut vous prêter main forte ; de plus, vos héros font plus de dégâts en attaquant un ennemi sur le flanc ou par derrière. Les zones de jeu étant relativement vastes et fort peu contraignantes, les héros étant nombreux, tout cela demeure assez facilement gérable. D'autre part, l'équipement et la personnalisation de votre petite armée demeure secondaire et assez mal fichue. L’essentiel du challenge se trouve ailleurs. Il réside encore une fois dans le timing de vos trois attaques au moment de la résolution des combats, des attaques qu’il faudra combiner idéalement avec celles de vos alliés et qu’il faudra lancer avec précision pour ne pas laisser la cible toucher le sol.
 

 Si vous avez l’habitude du genre, ou simplement après quelques heures de jeu, vous devriez trouver le niveau de difficulté plus qu’accessible.

Mais le challenge réside aussi et surtout dans l’utilisation que vous allez faire de vos PX et de vos PC. Les premiers se cumulent en enchaînant les combos. Ils permettent au choix de balancer une attaque spéciale ou de défendre en partie, voire d’annuler totalement les dégâts d’une attaque adverse. Les PC quant à eux se dépensent en utilisant des compétences ou en lançant une contre-attaque suite à une offensive ennemie. Il faut donc envisager un voire deux coups d’avance pour ne pas se faire avoiner bêtement et se débarrasser rapidement de plusieurs unités. Si vous avez l’habitude du genre, ou simplement après quelques heures de jeu, vous devriez trouver le niveau de difficulté plus qu’accessible. Les héros sont nombreux. Les attaques des sous-fifres ennemis ne sont pas dangereuses, et contrer systématiquement est une stratégie plus que payante, d’autant que les compétences sont un peu superflues. Il suffit alors de garder à chaque fois assez de PX pour annuler les coups des personnages les plus dangereux pour passer tranquillement au travers des mailles du filet.