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Fidèle à sa réputation indéfectible, le Professeur Layton nous offre avec la Boîte de Pandore une suite telle qu’on l’attendait. Reprenant à la lettre une formule gagnante, le soft s’avère toujours aussi agréable à suivre, distillant de nombreuses énigmes dans un scénario au moins aussi bon que celui de l'Etrange Village. Servi par une réalisation et une direction artistique encore plus charmantes, Professeur Layton et la Boîte de Pandore ne fait malheureusement pas preuve du même génie dans les énigmes imposées par l’histoire. Malgré tout, une très bonne localisation et une durée de vie plus solide que celle de son illustre aîné en font un des cartons assurés des douze prochains mois. En toute logique, il le mérite.
- Plus long que le premier volet
- Les énigmes additionnelles
- Travail artistique remarquablement plus fourni
- Scénario touchant, au sens japonais
- Quêtes annexes plus fournies
- Localisation de très bonne qualité…
- … mais dommage que tous les acteurs ne soient pas dans le ton
- L'effet de surprise est passé
- Un peu fastoche au départ
- Certaines énigmes un peu trop récurrentes
Sortis indemnes du bourbier de Saint-Mystère, Layton et son apprenti Luke ne tardent pas à faire leur retour aux affaires. Pour enlever notre duo de leur retraite temporaire, il fallait évidemment qu’un gros coup se trame. Un coup qui impliquerait une connaissance, un intime. Fidèle aux bonnes manières qui le caractérisent, Layton ne pouvait décemment pas ignorer la requête d’Andrew Schrader, son mentor dont l’existence est menacée par le Coffret céleste. S’il devait lui arriver quelque chose, il faudrait alors que Layton prenne la suite de ses recherches sur cet artéfact. A en croire la funeste réputation qui le précède, sa simple possession entraînerait un danger de mort. Comme vous pouvez le deviner, le vieil homme ne tarde pas à perdre la vie, frappé par la malédiction de cette Boîte de Pandore, surnom donné à tort dans les milieux avertis. Laissant derrière lui pour seul indice un billet du Molentary Express, un train pour le moins mystérieux, Schrader oblige Layton et Luke à mener leur enquêtes vers des destinations incertaines, qui prendront la forme de deux villes en plus des quelques wagons qui leur servent de folklorique carrosse sur le chemin de la vérité. Ce second opus de la première trilogie du Professeur Layton gagne ainsi un univers aéré, moins confiné que les quelques ruelles de Saint-Mystère. Un excellent point.
Rien ne Layton
De manière générale, on pourrait même dire que c’est tout le travail artistique entreprit sur ce nouvel épisode qui se montre plus riche qu’auparavant. Outre la visite de ces deux cités et du train qui les lie, la galerie de personnages intervenant ici se montre plus large, plus variée et même plus vivante que dans Professeur Layton et l'Etrange Village. L’ajout d’innombrables doublages y est pour beaucoup. Les scènes animées ne sont désormais plus les seules à bénéficier du travail de comédiens, les passages clés du scénario ayant également droit à l’ajout de voix. Une superbe nouvelle légèrement ternie par des prestations – désormais – françaises à la qualité oscillante, même s’il faut reconnaître que le tout se montre d’aussi bonne facture que la localisation en général. Les partitions musicales sont également dans le ton et suivent cette même tendance d’enrichissement. On retiendra tout particulièrement le thème final iris ~Shiawase no Hako~ de Salyu qui ponctue de la plus belle des manières une histoire, qui bien que reprenant certains thèmes de son prédécesseur, se montre peut-être plus jolie, plus touchante. Etrangement, c’est sur la marque de fabrique de la série que Professeur Layton et la Boîte de Pandore se montre le moins inventif. L’effet de surprise n’étant plus qu’un agréable souvenir, les nombreux adeptes de notre gentilhomme à la coiffe impeccable déjoueront très vite les énoncés subtilement alambiqués et les faux casse-têtes de matheux. Durant deux bons gros tiers de l’aventure, cette suite n’offre une résistance que toute relative que l’ajout de nouveaux types d’énigmes ne parvient à combler. Les problèmes de jeu d’échecs, les déclinaisons du solitaire ou de la tour de Saigon sont même un peu trop récurrentes pour véritablement nous prendre en défaut. Quand on sait en plus qu’il suffit de tâtonner pour réussir ces épreuves sans encombre, on se dit alors que notre pactole de pièces S.O.S. peut dormir sur ses deux oreilles. Comme les habitués le savent trop bien, Professeur Layton se veut proche d’un point’n click dans sa représentation. Touché directement un personnage permet de lui adresser la parole, tandis que passer au peigne fin les décors sert à mettre la main sur de la monnaie que l’on peut échanger contre un indice en cas de blocage. Les moins persévérants seront ravis d’apprendre que ces derniers se montrent particulièrement efficaces ici, au point parfois de nous livrer la solution de manière à peine voiler.
Layton Hewitt
Tout aussi linéaire que son aîné, le concept de la série l’exigeant, Professeur Layton et la Boîte de Pandore est cela dit parsemé de quelques à-côtés qui permettent de s’écarter de temps à autre des prises de chou, qu’il nous impose durant la grosse treizaine d’heures qu’il exige avant le clap final. Au nombre de trois très exactement, ces quêtes annexes renvoient quoi qu’il arrive toujours sur les énigmes puisqu’elles nécessitent l’acquisition d’items que seule leurs résolutions nous permettent d’obtenir. Luke devra par exemple élaborer des petits parcours pour que son hamster obèse retrouve son poids de forme. En posant astucieusement divers bricoles qui vont de la pomme à la piscine, le petit rongeur sera obligé de multiplier les pas, ce qui aura pour effet de le faire maigrir. Une fois au top, il nous aidera ainsi à débusquer les pièces S.O.S. disséminées un peu partout. La reconstitution d’un appareil photo débloque de son côté des séquences de type “jeu des sept erreurs”, où l’on doit comparer deux clichés quasi identiques afin d’aboutir sur une énigme. Enfin, une dernière quête nous demande de trouver différentes recettes de thé et de les servir à bon escient lorsqu’un PNJ en a besoin. Pas bien passionnante, elle approfondit néanmoins l’univers dans lequel on évolue. Pis, de toute manière, les joueurs qui trouveront ces ajouts superflus pourront toujours se retourner vers le menu Extra et ses petits problèmes bien corsés, ou attendre la mise en ligne des énigmes hebdomadaires pour mettre leurs neurones à rude épreuve. Pris dans sa globalité, Professeur Layton et la Boîte de Pandore se pose donc en digne successeur. Peut-être sans surprise d’un point de vue ludique, il offre néanmoins une richesse artistique plutôt bienvenue et un scénario qui rend la compagnie du professeur et de Luke toujours aussi agréable.