Diablo III : la bêta décortiquée

Premier contact inévitable avec le jeu : le choix du personnage. On dénombre cinq classes, chacune étant déclinable en version masculine ou féminine. Le barbare privilégie les attaques physiques et le combat rapproché, le chasseur de démons excelle dans la pose de pièges et les attaques à distance, le moine maîtrise les arts martiaux et les sorts de guérison, le féticheur (witch doctor dans la version originale) aiment les sorts offensifs et d'invocation, tandis que le sorcier se destine aux amateurs de boules de feu et autres sorts à effets de zone. Rien que du classique, pensez-vous ? Et bien, pas tant que ça puisque tous n'utilisent pas l'habituelle mana. Ainsi, le barbare et le moine doivent enchaîner les attaques pour faire monter une jauge spécifique (respectivement de rage et d'esprit). Quant au chasseur de démons, il doit carrément gérer deux ressources de magie différentes : la haine, qui se régénère rapidement, et la discipline, qu'on récupère plus lentement. Autre changement subtil et néanmoins notable : la moindre importance donnée aux potions de vie. Elles existent toujours, mais un temps de recharge empêche de les boire les unes à la suite des autres.

L'absence d'arbres de talents ou de points à répartir lors des changements de niveau d'expérience pouvait laisser crainte une simplification excessive des mécaniques de jeu. Mais à l'usage, on ressent surtout une plus grande efficacité du gameplay."

Pour compenser, on peut récupérer des orbes de vie lâchées par les ennemis lors des combats. Ce système, qui inquiétait certains joueurs depuis des mois, fonctionne en réalité très bien. Et à vrai dire, il en va de même pour quasiment tous innovations apportées par ce nouvel épisode. L'absence d'arbres de talents ou de points à répartir lors des changements de niveau d'expérience pouvait laisser crainte une simplification excessive des mécaniques de jeu. Mais à l'usage, on ressent surtout une plus grande efficacité du gameplay. Sans rentrer dans les détails du système de sorts, précisons qu'un certain sens stratégique reste requis pour qui veut optimiser ses attaques. Il n'y a peut-être plus d''embranchements à choisir, mais la limitation des raccourcis de sorts oblige à faire une sélection drastique parmi tous ceux disponibles, et à privilégier autant que possible des effets complémentaires. L'action se fait également plus fluide, puisque les incessants retours en ville ne sont plus nécessaires. Le chaudron de Jordan transforme nos vieux objets en or tandis que le cube de Nephalem les disloque pour en récupérer les matériaux de base. Matériaux qu'on pourra naturellement "crafter" chez le forgeron par la suite. Les fameux portails de téléportation se voient quant à eux remplacés par une pierre de rappel unique, qu'on transporte toujours avec soi.

Que le diable vous emporte !

Toujours dans un souci d'efficacité, il n'est plus nécessaire de cliquer sur les tas d'or pour les ramasser, mais seulement de passer près d'eux. Merci Torchlight ! D'ailleurs, un peu à la manière de ce qu'on peut trouver dans le titre des créateurs du premier Diablo (Torchlight, donc, pour les deux du fond qui ne suivent pas), on dispose d'animaux familiers récolteurs. Il ne s'agit pas de chiens sympathiques ou de chats mignons auxquels on s'attache, mais de serpents, cafards, scorpions ou chauve-souris qu'on invoque temporairement à l'aide de parchemins. Leur petite taille ne leur permet pas de ramasser les objets, mais ils sont tout de même bien pratiques pour ne plus avoir à s'occuper du tout de la récolte des pièces tombées à terre. On note également le retour des compagnons d'armes, qui permettront aux joueurs solo de profiter aux aussi d'une compagnie presque humaine. Voilà pour les fonctionnalités les plus importantes. En ce qui concerne l'aspect technique, nous avons affaire à du pur Blizzard. A savoir des graphismes relativement simples et légèrement cartoon, qui ne demandent pas un PC de compétition pour fonctionner. Mais la sauce prend quand même, car les animations sont aussi convaincantes que détaillées. De plus, l'introduction d'un véritable moteur physique enrichit clairement le jeu. Non seulement pour les pièges que cela autorise (faire tomber un lustre ou un pan de mur sur une grappe d'ennemis par exemple) mais aussi pour l'immersion.

En donnant un coup de hache circulaire sur un squelette sortant de terre, la pierre tombale qui se trouve tout près tombe elle aussi en morceaux. Pour le moment, on ne regrette qu'une chose : l'absence de zoom libre, la caméra étant étrangement limitée à deux hauteurs prédéfinies. Mais toutes ces considérations sont en réalité bien futiles face à la seule question qui compte réellement : avons-nous affaire à un véritable Diablo ? Vous pouvez pousser un soupir de soulagement, la réponse est positive. Les graphismes colorés n'empêchent pas l'ambiance d'être très sombre, les bruitages et animations des combats offrent de bonnes sensations de puissance, la musique rappelle bien des souvenirs et, surtout, le début du jeu multiplie les références au premier épisode. En guise de références, il s'agirait presque de redites car on retourne dans la fameuse cathédrale, on y délivre Deckard Cain (toujours doublé par le même acteur) et le premier boss que l'on affronte n'est autre que le roi Leoric en personne. Le test sera peut-être l'occasion de soulever quelques points noirs (l'obligation de jouer en ligne, l'hôtel des ventes fonctionnant avec de l'argent véritable...) mais, pour l'heure, Diablo III s'annonce clairement sous les meilleurs auspices. Dites monsieur Blizzard, on pourrait connaître la date de sortie maintenant ?