Test PES 2015 sur PS4 et Xbox One sur PS3
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Ce n'est pas encore un "Oui" implacable, mais c'est tout de même un "Oui" qui vient du cœur pour le fan de football que je suis. Après des années de disette et de galère, PES 2015 propose à nouveau une véritable alternative à FIFA, une autre vision de ce que doit être le foot à travers un titre de qualité. Enfin. Servi par un gameplay au tempo quasi-parfait qui intègre au mieux la dimension tactique du jeu, qui offre des sensations grisantes dans la circulation du ballon, ce cru 2015 redevient jouable, kiffant, addictif. Certes, il manque des licences. Certes, la gestion des collisions pose encore problème. Certes, on attend encore un bon dépoussiérage visuel. Mais ça fait tellement plaisir de retrouver PES ! La communauté de joueurs peut enfin relever la tête : leur jeu est cette année un vrai bon jeu. (A noter que ce test est sujet à une mise à jour quand les serveurs ouvriront).
Retrouvez plus bas la suite de notre test de PES 2015
- Beaucoup mieux dans tous les domaines !
- Très suffisant en termes de quantité de contenu
- Le tempo réaliste sur le terrain
- Grisant pour ceux qui aiment passer la balle
- Riche tactiquement, oblige à la construction
- La variété dans les coups de pied arrêtés
- Un mode myClub qui vient concurrencer le FUT
- Visuellement très inégal
- Les collisions et contacts très aléatoires
- Les gardiens face aux frappes enroulées...
- Les commentaires toujours nazes
- Manque plus de stades et la Bundesliga
On ne va pas se mentir, voilà déjà plusieurs mois qu'on vous tease le retour en grâce de PES, après des années de disette et de traversée du désert. Loin de nous l'idée de vouloir faire un effet de manche : Laurely et moi-même avons émis certaines réserves mais globalement les différentes versions de PES 2015 qui nous ont été présentées nous ont vraiment agréablement surpris. Après un FIFA 15 carré et bien fini mais sans aucune originalité, on était donc beaucoup plus curieux de mettre les mains sur le challenger, qui semble enfin armé pour remettre en question la hiérarchie des jeux de foot qui existe depuis 2008. Alors, PES 2015, c'est de la bonne baballe ?
Vous étiez donc prévenus si vous avez suivi un petit peu le dossier, PES 2015 est enfin jouable, kiffant, prenant, avant d'être frustrant. Pour mémoire, c'était exactement l'inverse pour les cinq ou six derniers opus de la simulation de Konami, ce qui a permis à Electronic Arts de reprendre la main à force de travail. Seulement voilà, cette année, FIFA a laissé apparaître une faille, un manque de renouvellement, un manque d'idées, bref on s'est bravement reposé sur ses lauriers du côté du Canada. Dans le même temps chez les nippons, on a récupéré le FOX Engine de Kojima Productions et on a continué à bosser sur les bonnes bases des derniers opus ; des bases bien inspirées par l'ennemi FIFA. Oui, dans ce duel éternel, les deux licences s'abreuvent l'une l'autre pour progresser. Et voilà peut-être le moment où Konami revient enfin à niveau. Entrons dans le vif du sujet.
UN EMBALLAGE UN PEU VILAIN
Nous disions donc, progrès dans la réalisation. Incontestablement, PES 2015 a fait un grand pas en avant visuellement, notamment grâce au FOX Engine. Cependant, sur PS4 (puisque c'est la version que nous avons testée), ça reste très inégal et quand même un cran en-dessous de la concurrence. Le menu principal a subi un lifting nécessaire, bien repompé de FIFA certes, mais tout de même agréable avec son côté personnalisable. Le reste de l'interface est également en progrès mais demeure trop old-school, voire même un peu cheap. Sur le terrain, de nombreux visages bien connus sont vraiment photoréalistes (Totti, Sagna, Giroud entre autres), alors que d'autres donnent la sale impression que le moteur a mal digéré la photo qui lui a été soumise comme modèle... L'impact de la lumière sur certaines textures, notamment les maillots ou le terrain, est complètement irréel et on aurait aimé avoir droit à une pelouse plus soignée (là, honnêtement, ça fait un peu moquette). Mais il est à noter que l'impression de masse, de foule des spectateurs dans les gradins est beaucoup mieux rendue que dans FIFA 15, où on peut quasiment compter les supporters. Dommage qu'il n'y ait que 12 stades officiels, on aurait aimé en profiter davantage et découvrir d'autres enceintes à l'ambiance bouillante, même sans avoir leurs noms officiels. Le travail accompli sur les stades sud-américains est une bonne piste, qu'il faudra creuser à l'avenir si PES veut encore améliorer sa mise en scène. Le titre de Konami ne fait pas mieux qu'un FIFA pourtant médiocre sur ce point, y compris en matière de commentaires, le duo Margotton-Tulett réussissant presque à faire pire qu'Hervé Matoux et Franck Sauzée. Comme d'hab, lancez l'audio en anglais, vous y gagnerez.
MAIS OU EST PASSE KLOPP ?!
Ce qui nous amène naturellement à la question du contenu, inévitable à chaque nouveau PES. Face à l'ogre EA qui monopolise notamment la Premier League, Konami fait de son mieux, même si vous devrez repasser par le menu Modifier. Ce dernier est toujours aussi complet, mais il faudrait tout de même penser à ajouter des coupes de cheveux plus réalistes que les sempiternels sac de paille proposés chaque année. La Ligue des Champions et l'Europa League sont donc toujours au rendez-vous, tout comme la Libertadores et la Sudamericana et la Champions League asiatique. L'éditeur conserve également les droits de la Liga et de la Liga Adelante, de la Ligue 1 et de la Ligue 2, de l'Eredivisie, des championnats brésiliens et argentins, de la Serie A et de quelques sélections (dont la France, l'Allemagne, les Pays-bas, l'Italie et l'Espagne). Et le jeu propose tout de même sans les licences les deux premières divisions anglaises ou encore la ligue portugaise, ainsi que beaucoup d'équipes nationales. Grande absente de ce menu, la Bundesliga, qui n'est pas du tout représentée si ce n'est par Leverkusen et le Bayern Munich évidemment ; même le BVB, pourtant en Ligue des Champions, est écarté. Bon, ne pinaillons pas, il y a tout de même de quoi faire, d'autant que les joueurs des équipes absentes sont souvent jouables en Ligue des Masters. Vous pourrez donc parfaitement recruter Marco Reus pour votre effectif.
UN AMOUR DE PASSE
Mais vous devez vous en douter, si retour il y a pour ce PES 2015, cela doit passer par le gameplay et les sensations de jeu, qui ont davantage provoqué sa chute que le manque de licences. Et de ce côté-là, le titre de Konami est une immense surprise. Encore perfectible, mais une surprise quand même ! Basé sur le tempo bien plus calme et réaliste que développe la série depuis quelques épisodes déjà, ce nouvel opus est un véritable plaisir pour ceux qui voient le football comme autre chose qu'une succession de contre-attaques débridées et d'exploitations de failles de gameplay. Les appels judicieux et le placement en soutien des partenaires rendent la construction et la circulation de la balle réellement grisante, cohérente, et même nécessaire puisqu'il est difficile de faire la diff' avec un super joueur. Le jeu au sol, la conduite de balle et les transmissions sont maintenant particulièrement savoureuses, et ce grâce à une physique de balle enfin efficace. Et si vous maîtrisez assez a situation pour passer en commandes manuelles, vous réaliserez la marge de manœuvre énorme dont vous disposez. Mais n'allez pas croire que le tiki-taka soit votre seule option : les menus tactiques du jeu vous proposent de fixer vos consignes en détails, à la fois en phase offensive et défensive, de la hauteur du bloc à à la longueur des transmissions, en passant par le nombre de joueurs qui attaquent et qui défendent.
ALICE, CA GLISSE...
Si l'inertie très marquée des joueurs rend leurs déplacements plus réalistes et empêche globalement les excès, duels et collisions demeurent assez approximatifs. Si FIFA exagère régulièrement les contacts, quitte à provoquer coups francs et pénos WTF, PES 2015 se place à l'exact opposé. Là encore, il est important de préciser que la série est en net progrès ; il y a tout juste deux ans, elle ne disposait même pas d'un semblant de moteur physique... Pour cette nouvelle mouture, le résultat est assez aléatoire. Les duels sont parfois fort bien rendus, le porteur de balle plaçant son corps en opposition pour protéger le cuir. Mais dans de nombreux autres cas, on a l'étrange impression de voir les corps « glisser » l'un sur l'autre, sans vraiment de lutte athlétique entre les deux, le jeu décidant rapidement de celui qui remporte le ballon. Cet état de fait est la source de nombreuses imprécisions et contacts mal maîtrisés, le tout renforcé par le système de défense manuel qui demande toujours au joueur d'appuyer sur X pour tendre la jambe et tenter de choper le cuir. Plus de responsabilités et de réalisme certes, mais l'animation d'intervention est hélas un peu répétitive et old-school.
Les appels judicieux et le placement en soutien des partenaires rendent la construction et la circulation de la balle réellement grisante, cohérente, et même nécessaire puisqu'il est difficile de faire la diff' avec un super joueur
Autre point sur lequel Konami doit encore travailler : la trajectoire et le comportement des balles aériennes, qui manquent parfois de lisibilité (notamment à cause de certains jeux de lumière foireux, comme nous vous l'avons dit plus haut). De la même façon, on reste dubitatif face aux trajectoires des frappes qui manquent un peu de variété, variété qu'on retrouve cependant sur coup de pied arrêté. En conservant un indicateur de frappe, PES 2015 peut sembler archaïque mais permet au joueur de vraiment travailler sa frappe et d'obtenir quelque chose de très réaliste. Dommage que le tir enroulé ne soit pour le moment la principale alternative à une frappe coup de pied dans le cours du jeu... Ceci dit, c'est également une des rares failles des gardiens, qui sont étrangement mauvais quand il s'agit de faire face à un intérieur du pied, en plus de leur tendance à sortir comme des dingos dès qu'une balle traîne à l'orée de la surface.