Test également disponible sur : PC

Test Penumbra : Black Plague

Test Penumbra : Black Plague
La Note
note Penumbra : Black Plague 11 20

Balade semi-contemplative, Penumbra : Black Plague est un intrigant machin, à la fois effrayant et barbant. Seul, faible, et franchement à l’ouest, Philip erre dans des corridors sales sur lesquels planent constamment les ombres d’Alien, de Silent Hill et de Lovecraft. Autant de références passées  au mixeur de l’aventure en vue subjective, ce sans réel souci de cohérence. Bien terne et finalement assez mal fichue malgré une prise en main inventive, cette expédition sacrément linéaire et peu gratifiante dans un environnement oppressant se laisse pourtant jouer non sans un certain plaisir… sans doute un brin masochiste.


Les plus
  • Ambiance oppressante
  • Moteur physique et possibilités d'interaction
Les moins
  • Très court
  • Pas bien beau
  • Trame obscure
  • Intérêt limité
  • Sous-titrage à revoir


Le Test

Passé du statut de simple démo technique à celui de jeu à part entière, Penumbra : Overture conjuguait les défauts des deux mondes. Courte, ultra-linéaire et peu passionnante, la première production de Frictional Games posait toutefois les bases d’un univers angoissant et offrait une prise en main d’un rare réalisme. Deuxième épisode d’une saga qui se clôturera avec un Requiem prévu pour la fin de l’été, Penumbra : Black Plague corrige certains des défauts de jeunesse de la trilogie. Mais pas tous.


Aux confins d’un Groenland pas encore franchement métamorphosé par le réchauffement climatique, une mine transformée en complexe de recherche ne donne plus aucun signe de vie depuis quelques temps. Répondant tardivement à une invitation de son père, Philip brave le danger et débarque en ces terres désolées. Une base coupée du monde perdue dans un environnement glacé, les cinéphiles reconnaîtront sans peine un bon gros clin d’œil au The Thing de Carpenter, référence totalement assumée par les développeurs,  parmi beaucoup d’autres.

 

Lovecraft au Groenland

 

Frictional Games pioche en effet avec allégresse dans les univers conçus par d’autres, qu’il s’agisse d’écrivains, de cinéastes ou de studio de développement. Il y a du Alien dans ce Penumbra : Black Plague, mais également du Resident Evil, du Lovecraft et du Silent Hill, voire même du D et du Martian Gothic pour ceux qui ont bonne mémoire ! Claustrophobie, paranoïa et troubles mentaux divers, épidémie virale, mutations, expérimentations sauvages, théorie du complot, cette très brève expédition septentrionale brasse large, au risque de s’y perdre un peu. Difficile en effet d’aborder intelligemment tous ces thèmes en  cinq heures de jeu. L’intrigue, pas toujours limpide, se construit au fil des discussions de Philip avec son hôte mental – Clarence, envahissant symptôme de la contamination du héros par le virus local -, des lectures de notes et de brefs entretiens avec les très rares êtres humains survivants de la base. On apprend ainsi que des fouilles organisées dans la mine attenante ont permis d’exhumer un antique tombeau, sépulture d’où s’est échappé le virus fatal. L’affection a peu à peu transformé les individus exposés en créatures agressives, photophobes et animées, si l’on en croit les paperasses collectées, d’une véritable intelligence collective. Dans le complexe, cet esprit de ruche peine toutefois à prendre corps, puisque vous ne côtoierez pas plus d’un infecté à la fois, et que son comportement se limitera à vous courir après pour vous éclater le crâne. Habitué comme vous l’êtes à fracasser du zombie, cette attitude convenue ne vous étonnera guère. La vraie surprise réside dans votre totale incapacité à rendre la pareille. Toute confrontation directe tournera à votre désavantage puisque Philip ne combat pas. Jamais.

 

La peur au ventre

Et c’est bien dommage, puisque Penumbra : Black Plague offre un moteur physique et une prise en main qui permettait bien des excès si le titre avait été pensé comme un FPS, et non comme un jeu d’aventure à énigmes. Vous pouvez en effet vous emparer de bien des éléments de votre environnement : des caisses (original !), des planches (encore mieux !), voire des bidons (si, si !) et jouez à Monsieur Bricolage. L’innovation réside évidemment ailleurs : pour manipuler chaque objet, vous devez effectuer à l’aide de la souris le mouvement adéquat. Une valve à ouvrir ? Cliquez dessus et effectuez des mouvements circulaires avec la souris. Une planche à tirer ? Cliquez sur la partie dont vous voulez vous emparer (vous ne la déplacerez évidemment pas de la même façon selon que vous tenez l’objet par une extrémité ou par son centre) et tirez ! C’est  extrêmement immersif, assez rigolo et plutôt intuitif, même s’il est parfois nécessaire de se positionner comme le jeu le souhaite, non comme le joueur le désire, pour effectuer un mouvement. Evidemment, avec cette chouette interface, il serait autrement plus distrayant de pouvoir s’emparer des chaises et de les abattre dans de grands mouvements de souris désordonnés sur les êtres décharnés qui veulent votre peau. Mais à la différence du gamer sanguinaire lambda, Philip semble doté d’une bonne dose d’humanité. Il est également extrêmement nerveux, et la vision d’une seule de ses créatures le met dans tous ses états. Ce sentiment de peur s’accompagne de troubles de la vision et de légères difficultés de déplacement, vite soignés à l’aide de calmants. L’extrême vulnérabilité du héros contribue grandement au charme oppressant de ce second épisode. Sans être le jeu le plus effrayant jamais paru, Penumbra : Black Plague fait son petit effet, particulièrement si vous y jouez dans de bonnes conditions, c'est-à-dire dans le noir et à volume sonore décent. Bruitages menaçants, thèmes musicaux répétitifs et inquiétants, le sentiment d’isolement ressenti doit énormément à une bande-son particulièrement réussie. L’expérience souffre toutefois d’un moteur graphique bien vieillot, le côté PS2 étant assez rebutant, et d’un intérêt assez limité. La progression se fait sans encombre, mais n’est pas franchement gratifiante. Poser une planche sur deux étagères pour ne pas déclencher une alarme, casser une valve d’où s’échappe du gaz, dégivrer la commande d’un pont mobile, les actions à mener ici ne sont pas à la hauteur de l’univers. Pour un jeu qui se réclame de tant de chefs d’œuvre, Penumbra : Black Plague manque finalement cruellement d’envergure.





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