13 20
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Papo & Yo
- Un sujet peu abordé et traité de la meilleure des façons
- Des puzzles accessibles
- Les musiques sud-américaines planantes
- La direction artistique originale
- Une gestion des collisions approximatives
- Des graphismes juste corrects
- Une durée de vie riquiqui…
- …à cause d’une difficulté quasi-absente
- Le peu d’empathie que provoque finalement l’histoire
Papo & Yo, c’est d’abord un fil d’Ariane, une aventure qui joue le rôle de garde-fou pour nous mener tout droit vers le propos autobiographique et cathartique de son directeur, Vander Caballero. Rien n’est vraiment expliqué, beaucoup d’éléments du jeu sont sous-jacents et demandent une seconde lecture pour les comprendre. Sans le savoir, on comprend donc au bout de quelques minutes que l’on contrôle Quico, un jeune garçon probablement brésilien, dans son voyage à travers son propre esprit, ses propres souvenirs. Le but de ce périple est encore obscur et l’on va devoir guider Quico à travers des décors de favelas complètement vides et éthérées pour le découvrir. L’expérience est assez planante, les musiques sud-américaines sont de grande qualité et ajoutent à l’ambiance cotonneuse du soft. Mais malgré une direction artistique plutôt inspirée, l’aspect visuel demeure juste correct, la faute à une gestion des collisions sommaire et à un clipping récurrent.
Chico & Roberta
Le jeu se décompose donc en énigmes à résoudre pour progresser, agrémentées de quelques phases de plateformes. Evidemment, rien n’est réel, tout est permis. Les décors s’ouvrent, les maisons se déplacent ou s’envolent grâce aux mécanismes dessinés à la craie sur les murs. Très rapidement, d’autres personnages rejoignent Quico : son robot Lula et surtout Monstre, une énorme et plutôt effrayante créature orange qui va constituer le cœur du voyage (mais nous préférons ne pas vous en dire plus). Papo & Yo prend alors un air de Majin & The Magic Kingdom : pour avancer, vous aurez besoin de déplacer Monstre sur certaines plates-formes, en l’attirant grâce aux noix de coco dont il raffole ou avec de grosses grenouilles qui attisent sa curiosité. Les premières le feront s’endormir une fois rassasié, pour mieux pouvoir utiliser son ventre comme trampoline, tandis que les deuxièmes le mettront dans une rage folle s’il a le malheur d’en avaler. Toutes les énigmes du jeu seront donc basées sur ces éléments : l’activation de mécanismes et les capacités de Monstre. Le level design est plutôt astucieux et utiliser le décor comme une simple surface que l’on peut choisir de découper, tourner, modifier à l’envie est une idée bien trouvée pour un puzzle-game. Pour un néophyte, Papo & Yo se montre extrêmement accessible, Quico n’ayant pour seuls mouvements que sauter et ramasser/lancer des objets. Le robot Lula lui permet bien de planer quelques secondes, mais c’est la seule subtilité. Les puzzles se montrent également assez simples à résoudre, d’autant que des boîtes à indices décrivant la marche à suivre ont été disposées tout au long du jeu. On aurait apprécié de pouvoir chercher quelques minutes avant de pouvoir y accéder. Car la difficulté peine à décoller, et la durée de vie en pâtit (à peine trois petites heures). L’expérience est agréable certes, mais l’électroencéphalogramme reste plat jusqu’à la fin de l’aventure. On attend le pic émotionnel ou ludique qui finalement n’arrive jamais. Traiter des douleurs de l’enfance est certes original, le transposer dans un jeu grâce à des métaphores l’est tout autant, mais malheureusement la sauce peine à prendre et l’histoire peine à toucher.