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Assimilable au jeune cousin qui serait le seul à rigoler à la réunion de famille de Nintendo, Paper Mario Sticker Star suit la logique de ses aînés et met en avant un style visuel fort associé à un humour de qualité, ce qui n'est pas si souvent le cas. Tentant une nouvelle manière ingénieuse d'appréhender l'interaction avec le décor via le principe des stickers, le jeu d'Intelligent Systems réussit son pari de ce versant-ci mais s'en sort moins bien du côté pur RPG et platformer. Épuré jusqu'à l'extrême, Paper Mario Sticker Star en devient effectivement très efficace et accessible, mais perd un peu de vie dans la manœuvre. Trop simplifié, il devient également un peu terne et laisse échapper du goût. Et en cherchant au fond de sa boîte de stickers, Mario ne trouve plus celui en forme d'histoire et l'autre, là, en forme de surprise. Ils pensait pourtant les avoir bien rangé.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Paper Mario Sticker Star
- Le concept des stickers
- Un système de combat qui fonctionne très bien
- Parti-pris visuel charmeur
- Beaucoup d'humour
- Une bande-son travaillée
- Efficace et accessible...
- ...un peu trop
- Souvent plat
- Histoire kidnappée
- La course aux stickers pénible
- Un gameplay qui n'évolue pas au fil du jeu
- Très peu d'activités annexes
Let's Stick Together
Guerre ouverte contre Bowser oblige, ses troupes sur le terrain cherchent en priorité à casser la progression du plombier moustachu. Les affrontements sont donc la manière la plus sûre de régler ce différend et c'est là que Paper Mario Sticker Star montre son flanc à la cruelle lance d'un défaut majeur, celui du manque de rythme. Les combats en eux-même sont intéressants, reprenant une bonne partie des acquis RPG du premier épisode et de sa suite. Ils impliquent donc non seulement de déclencher une attaque définie à chaque tour mais aussi d'appuyer cette dernière en pressant sur le bouton correspondant avec le bon timing. Une implication dans l'action constante, qui donne une pèche unique aux duels de Paper Mario Sticker Star. D'autant plus que chaque sticker a sa particularité. Il est d'ailleurs possible d'enchaîner plusieurs assauts d'affilée en jouant à une sorte de machine à sous avant chaque rixe, qui peut débloquer jusqu'à trois attaques successives en cas d'alignement d'un trio de figures identiques. Plus le joueur mise d'argent, et plus les roues tournent lentement. Un pousse-au-crime qui peut également être repoussé en cas de grande confiance en soi ou d'une envie de corser l'expérience. Un principe qui ne vous permettra en revanche pas d'économiser les précieux autocollants, disparaissant de la réserve une fois utilisés. Et même si l'album évolue au fil du jeu avec l'ajout régulier de pages où disposer les stickers, il n'est pas rare de devoir partir faire le tour d'un niveau pour fouiller et en dénicher quelques uns une fois à cours d'attaques.
Une implication dans l'action constante, qui donne une pèche unique aux duels de Paper Mario Sticker Star"
Une limitation un peu pénible, qui pousse à éviter des combats qui de toute façon ne rapportent que des pièces d'or et aucun XP. Mario n'évoluant que via la découverte de coeurs spéciaux qui lui ajoutent des points de santé, à la Zelda. Une simplification qui donne une grande efficacité à Paper Mario Sticker Star, doublée d'un côté user-friendly qui en fait un RPG-découverte haut de gamme. Une définition qui colle aussi à sa dimension plateforme, les phases de sauts se réduisant au strict minimum en terme de prise de risque. Une épure qui n'est prise en défaut que par l'ennui qui résulte de cette absence du moindre pic de difficulté, longue ligne droite, bordée d'arbres magnifiques, mais désespérément plane. Les oscillations viennent ici de la direction artistique axée collage parfois limite surréaliste, juxtaposée à un univers mille-feuilles coloré, et d'une écriture de grande qualité, laissant de grandes latitudes à un humour décalé et juste. Avec Paper Mario Sticker Star, Intelligent Systems a fait le choix de l'évidence plus que celui de l'évolution. Il en reste un jeu agréable, fin et attachant qui malgré tout sera oublié aussitôt terminé par son manque de houle dans un voyage tellement organisé qu'il ne donne plus de place à la surprise. Décidément une habitude chez le moustachu.