Test également disponible sur : PC

Test Painkiller Resurrection

Test Painkiller Resurrection PC
La Note
note Painkiller Resurrection 6 20

Fallait-il vraiment ressusciter la licence Painkiller ? Manifestement, non ! Le concept du FPS bourrin ne souffre pas l'approximation, car le moindre temps mort dans l'action trahit irrémédiablement le manque d'intérêt du jeu en dehors des combats. Et ici, les temps morts sont légion. Lorsque le joueur ne retrouve plus son chemin ou se bat avec la touche de saut pour franchir un obstacle, lorsque les monstres courent à l'infini dans les murs ou que les boss se bloquent dans les décors, lorsque le jeu plante et nous renvoie sous Windows... A bien y réfléchir, peut-être ce dernier point est-il un signe des dieux pour nous signifier que le démineur est plus intéressant que Painkiller Resurrection ? En tout cas, il est bien mieux réalisé...


Les plus
  • Le système de mise à jour
  • Les rares moments de fun
  • La musique tendance metal
Les moins
  • Niveaux pas du tout adaptés à l'action
  • Ennemis totalement stupides
  • Retours Windows et autres bugs
  • La non intégration du mode coop'


Le Test

A mi-chemin entre Quake et Serious Sam, Painkiller avait su séduire les foules au moment de sa sortie. En revanche, les différentes extensions et suites qui ont vu le jour depuis n'ont jamais atteint le niveau de qualité de leur modèle. Fidèle à son sous-titre, ce nouvel épisode sera-t-il vraiment celui de la résurrection ? Sachant que le studio de développement s'appelle Homegrown Games ("les jeux faits à la maison") et qu'il a pour slogan "fan made product" ("un produit fait par des fans"), rien n'est moins sûr...


Dès l'introduction, le jeu sent en effet l'amateurisme à plein nez. L'histoire nous est racontée sous forme de bande dessinée, façon Max Payne, le talent d'écriture et le sens de la mise en scène en moins. Sans même parler de la grossière faute d'orthographe présente dès le premier écran, la narration relativement bancale semble avoir souffert de la traduction. Ou peut-être sont-ce les dialogues originaux qui manquent de punch et de clarté. Après tout, cela n'a guère d'importance car le scénario n'est qu'un prétexte au charcutage de monstres à la chaîne. Il détaille les péripéties de William Sherman, un tueur à gages décédé dans une explosion qu'il a lui-même provoqué. Wild Bill a non seulement provoqué sa propre mort ainsi que celle de la bande de gangsters qu'il visait, mais il a également rayé de la carte des dizaines d'innocents qui ont eu la malchance de prendre le mauvais bus au mauvais moment. Le tueur au grand cœur a tout fait pour protéger ces innocents, mais en vain. Ce dernier geste de bonté lui donne tout de même une chance de se racheter. Quelque part entre le Ciel et l'Enfer, il doit abattre des centaines de créatures agressives afin d'avoir droit à l'absolution ultime. Nous sommes loin de Molière ou de Shakespeare mais après tout, peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ! Le jeu profite ainsi de l'héritage de Painkiller, à commencer par certaines armes dont l'efficacité n'est plus à prouver. Ca tranche, ça brûle, ça perfore, ça explose... De ce point de vue, le contrat est correctement rempli. Avec ses polygones bien nets, le moteur graphique accuse clairement son âge, mais il suffit pour se défouler. Dans le domaine du FPS bourrin, la fluidité de l'action prime sur l'esthétisme. Les nostalgiques de Quake seront heureux de pouvoir se déplacer rapidement dans tous les sens et d'effectuer des "rocket jumps" impressionnants. De temps à autre, les vagues effrénées d'ennemis engendrent même quelques poussées d'adrénaline dignes d'un Serious Sam. Mais ces quelques qualités ne suffisent pas à compenser la longue liste de défauts.

Ca fait pain à voir...

Si l'on fermera les yeux sur les apparitions magiques d'ennemis, bien pratiques pour les développeurs en manque d'imagination, on n'excusera guère leur bêtise artificielle. C'est bien simple, tous les monstres semblent obéir à une seule et unique routine de comportement : foncer droit sur le joueur. Vraiment tout droit, et en toutes cirsconstances ! Comprenez par là qu'il n'est pas rare de voir des monstres bloqués par un élément de décor placé entre eux et vous. Ils s'agglutinent alors contre l'obstacle et ne pensent même pas à le contourner. Quelquefois, les tirs de ceux placés à l'arrière viennent carrément frapper et abattre leurs collègues situés à l'avant. C'est assez rigolo à voir, surtout quand on n'a pas payé le jeu tout du moins. Ceux qui ont vidé leur porte-feuille pour se le procurer risquent de faire grise mine face à un tel spectacle. Même certains boss souffrent de ce problème, à un détail près : du fait de leur taille imposante, ils ont tendance à traverser partiellement les obstacles, ce qui ajoute encore au ridicule. Ces bugs viennent compléter une collection déjà très fournie par ailleurs. Ainsi, il arrive également au joueur de se retrouver coincé dans les décors, bien malgré lui. Dans ce cas, la seule solution consiste à recharger une partie. Le jeu prend parfois des initiatives encore plus radicales et nous balance sans ménagement sous Windows (message "Fatal Error" et autres joyeusetés). A ces soucis d'ordre technique viennent s'ajouter quelques problèmes plus conceptuels. On pense notamment à l'architecture maladroite des niveaux. Manifestement désireux d'éviter l'effet couloir, les développeurs nous ont concocté des maps sans queue ni tête, dans lesquelles on se perd parfois et qui multiplient les obstacles inopportuns. Appuyer dix fois sur la touche de saut avant de réussir à grimper sur un rocher ou voir les ennemis buter misérablement sur le moindre élément de décor un peu bas n'a franchement rien d'agréable.

Si l'on fermera les yeux sur les apparitions magiques d'ennemis, bien pratiques pour les développeurs en manque d'imagination, on n'excusera guère leur bêtise artificielle. C'est bien simple, tous les monstres semblent obéir à une seule et unique routine de comportement : foncer droit sur le joueur."

Pire encore, les développeurs et l'éditeur font carrément des promesses de politiciens aux joueurs. Le dos de la jaquette indique en effet qu'on peut parcourir le jeu en coopératif. Une lueur d'espoir dans une nuit de bugs ! Mais en réalité, il n'en est rien. L'option n'est carrément pas intégrée au jeu et le manuel n'indique absolument pas comment en profiter. Seul un message présent sur les forums anglais du jeu nous informe de la manipulation à effectuer. A base de déplacements de fichiers et de création de serveur dédié à l'aide d'un outil annexe, elle n'est pas vraiment à la portée du commun des mortels... On peut tout de même espérer la sortie prochaine d'un patch pour régler le problème. Le jeu bénéficie d'ailleurs d'un système de mise à jour automatique plutôt malin, un message impossible à manquer s'affichant en surimpression de l'écran de jeu si l'on ne possède pas la dernière version en date. A croire que les créateurs ont parfaitement conscience de sortir un produit buggé jusqu'à la moelle. Pour terminer sur une note plus positive, nous tenons à rassurer les chevelus/barbus, ainsi que l'ami Florian : la musique lorgne inexorablement vers le metal et fait la part belle aux guitares électriques. Nous sommes tout de même à des années-lumières de l'excellence de la fabuleuse bande son du succulent Brütal Legend créé par le génialissime Tim Schafer, mais il faut bien se consoler avec quelque chose...




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