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Le lifting graphique dû à l'Unreal Engine 3 fait son petit effet, et les atouts du jeu d'origine répondent toujours à l'appel. Rapide, défoulant et amusant, Painkiller n'a rien perdu de ses qualités intrinsèques, parmi lesquelles on compte des niveaux plutôt vastes, des boss gigantesques, et des ennemis très nombreux. Mais on se demande tout de même à qui s'adresse cette version Hell & Damnation. Les fans de l'original pesteront en constatant que de nombreux niveaux de leur titre fétiche sont passés à la trappe. Et ceux qui souhaiteraient découvrir la série peuvent toujours se procurer la vieillissante mais respectable Black Edition, un peu moins belle que cette réédition HD mais plus complète et plus cohérente en matière de scénario.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Painkiller : Hell & Damnation
- Fun et bourrin
- Boss gigantesques
- Musiques métal
- Petit prix
- Niveaux décousus
- Scénario guère compréhensible
- Campagne solo courte
- Pas forcément préférable à l'original
Voilà du moins ce que promet l'argumentaire du jeu situé au dos de la boîte. Mais il suffit de se pencher quelques secondes de plus sur le sujet pour comprendre que quelque chose ne tourne pas vraiment rond au pays de Daniel Garner. On nous annonce en effet que notre héros pourra parcourir une petite quinzaine de niveaux. Hors, à eux deux, Painkiller et Battle ouf of Hell en comptabilisaient à l'époque le double. La messe est dite : la moitié des niveaux sont tout simplement passés à la trappe. Pour rendre les choses plus confuses encore, l'histoire de Hell & Damnation fait suite à celle de Painkiller, même si elle se déroule dans les mêmes niveaux ! Sur le fond, le jeu en lui-même n'a donc pas changé, mais les scènes cinématiques, oui. L'ensemble manque donc singulièrement de cohérence, et les joueurs qui ne connaissent pas déjà la licence ne comprendront absolument rien au scénario. Quant aux habitués, ils ne pourront que tiquer devant l'absence de lien pour unir les différents niveaux qui, compilation et changement d'histoire obligent, s'enchaînent de manière totalement décousue, voire absurde. Même les boss arrivent trop tôt dans le jeu en raison des coupes drastiques. Et puisque nous avons entamé ce test par les choses qui fâchent, signalons au passage qu'il est possible de boucler la campagne solo en moins de quatre heures. Pas de quoi sauter de joie, même si le prix de vente raisonnable (moins de 30 euros, y compris pour la version collector) aide à faire passer la pilule. Mais alors, ce Painkiller : Hell & Damnation doit-il être voué au gémonies ? Hé bien non, pas du tout ! Car dans l'absolu, il reste un très bon jeu avec lequel on s'amuse vraiment, surtout à l'heure où les jeux de tir se veulent accessibles au plus grand nombre. Retrouver en 2012 les sensations d'un "fast FPS" à l'ancienne est véritablement plaisant.
De l'enfer au paradis
Le personnage se déplace rapidement, les niveaux sont vastes, les ennemis déboulent par centaines, les tirs font mouche instantanément et les boss mesurent vingt mètres de haut. Autrement dit, c'est bourrin, fun et défoulant. Et les zones secrètes réellement bien planquées raviront les perfectionnistes désireux de retourner le jeu de fond en comble. Le contexte infernal autorise de plus la présence d'armes délirantes, dont les sensations surpassent très largement celles des FPS basés sur le monde réel. C'est un véritable plaisir que de retrouver le lance-pieux, le fusil à pompe dont le tir secondaire gèle les ennemis et, bien sûr, les lames acérées du Painkiller, croisement improbable entre un grappin et un hachoir électrique. On a même droit à une toute nouvelle arme, appelée Soulcatcher. Son tir principal lance une scie circulaire, qui rentre dans les ennemis comme dans du beurre et les démembre joyeusement. Le tir secondaire extrait directement les âmes des adversaires, ce qui évite d'avoir à les récupérer sur leurs cadavres. Rappelons aux nouveaux venus que le fait de ramasser 66 âmes transforme le héros en démon surpuissant pour quelques instants. Le système de tarot répond lui aussi à l'appel. En réalisant certains exploits, le joueur peut débloquer des cartes et en sélectionner quelques-unes pour les niveaux suivants. Il n'aura alors plus qu'à appuyer sur une touche pour déclencher la combinaison de pouvoirs choisie pendant quelques secondes. Bref, tout ce qui faisait le sel du premier Painkiller fonctionne toujours aussi bien. Et naturellement, tout cela est sublimé par le passage à l'Unreal Engine 3, justification initiale de cette réédition. Même si le résultat n'atteint pas la maestria graphiques des jeux les plus récents, les progrès par rapport à la version de 2004 sont clairs et nets. L'aspect sonore est également particulièrement savoureux, puisqu'il fait la part belle à des musiques métal très efficaces. Découper du monstre à la chaîne, c'est bien, mais c'est encore meilleur quand on le fait sur fond de guitares saturées. Signalons que Painkiller : Hell & Damnation se dote d'un aspect multijoueurs un peu plus abouti que le jeu original, notamment grâce à la présence d'un mode coopératif. Tout cela est-il suffisant pour acheter cette réédition quand on est déjà un adepte de la série ? Pas sûr. Les novices doivent-ils se jeter sur cette version remise au goût du jour ? Pas sûr non plus, puisqu'ils peuvent profiter de deux fois plus de niveaux en se procurant la Black Edition sortie en 2005 et regroupant Painkiller et Battle out of Hell. Mais s'ils craquent, les uns comme les autres passeront à coup sûr du bon temps.