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Profitant d'un univers attachant et d'un principe de base efficace, Overlord : Les Larbins en Folie avait quelques éléments intéressants pour se construire un squelette sympathique et montrer sous un autre angle le quotidien des larbins. Pour le coup, il aurait été préférable à Climax de proposer une reconnaissance du stylet précise et un gameplay largement plus inventif. La notion même de divertissement n'y a pas survécu.
- Quelques énigmes bien pensées
- Un gameplay sympathique dans le fond
- Imprécision du stylet
- Graphiquement limité
- Une direction artistique pas engageante
- Un pathfinding horrible
- Manque cruel de rythme
- Bande-son tournant en boucle
- Aucune identité
Succès surprise du premier opus aidant, la série Overlord s'est vue adaptée sur les deux machines phares de Nintendo dans des versions simplifiées. Si l'épisode Wii s'en tire plutôt bien, respectant le ton humoristique habituel et proposant un gamelay agréable, cette version DS se rapproche au plus près de l'essence même du concept : faire le mal. La petite subtilité étant que ce sont les joueurs qui deviennent les cibles des Larbins.
Laissant de côté le monumental et casqué Overlord, Overlord : Les Larbins en Folie s'attarde – comme son titre l'indique assez bien – sur les créatures de main du maître du Mal, à savoir les Larbins. Sans gant de fer pour être dirigés, ces derniers se trouvent sous le commandement de Biscornu et forment un groupe de quatre individus aux capacités complémentaires. Reposant sans grande surprise sur un principe à la Lost Vikings, à savoir une progression par niveau/énigme impliquant de s'adapter aux situations rencontrées en tirant parti des spécificités de chacun des larbins, le titre de Climax partait sur de bonnes bases. Une fois écrémé du manque d'inventivité d'un concept déjà présent de manière sous-jacente dans les épisodes sur console de salon bien entendu. Mais avec de l'humour, une réalisation correcte, quelques pointes d'imagination, il reste accessible de faire passer cette vision réduite au statut d'expérience ludique sympathique offrant un léger complément au background de base de la saga. Il ne reste plus qu'à tourner la phrase au conditionnel.
Le Mal bêta
Scindé en plusieurs chapitres eux mêmes déclinés en zones, Overlord DS n'offre aucune exploration. Bien au contraire, il fonctionne sur un enchaînements d'énigmes entrecoupées d' un scénario incarnant le rôle de l'élément liant le tout afin de donner une certaine justification à votre avancée. Le problème étant que cet acte de bonne volonté se transforme rapidement en un leitmotiv pénible car secondé par des artworks au design proche des dessins animés américains bas de gamme du début des années 80 et un bavardage inintéressant. Il vous est heureusement possible de couper net ces passages, le titre poussant tout de même le vice jusqu'à vous permettre de les revoir dans un mode théâtre de fait dispensable. Overlord : Les Larbins en Folie se focalise essentiellement sur son gameplay, tant est si bien que la licence ne semble être présente que dans un souci de visibilité. En effet, aucune des composantes pourtant représentatives de la série ne sont présentes dans cet épisode. L'humour ne se manifeste que par quelques hoquets poussifs pas foncièrement drôles, le cynisme dû à l'utilisation du mal pour arriver à ses fins fait preuve d'une timidité énervante et l'espèce de jubilation s'exhalant d'un Overlord II se noie ici dans une apathie immuable. A l'image du gameplay. Certes, un titre axé sur la stratégie et la résolution d'énigmes n'est pas a priori propice à des éclats de rire et à des montées d'adrénaline. Mais à la vision de jeux comme Trine ou encore The Lost Vikings, il est évident qu'avec une volonté de proposer au joueur une expérience réflexive - tout en cherchant la différence, l'idée neuve voire simplement une notion de plaisir - il est possible de créer une véritable émotion ludique. Ce qui fait justement défaut à cet Overlord réduit. Si certaines énigmes font preuve d'originalité, tout comme des associations assez malines entre deux ou trois larbins, le soft s'avère terriblement monotone et classique. Un statut qui aurait pu se suffire à lui-même dans une certaine limite, le joueur ne cherchant pas obligatoirement la nouveauté à tout prix, mais qui s'écroule à cause d'une jouabilité très approximative. La reconnaissance du stylet est imprécise, ce qui suffit souvent à saborder des situations comme le port/dépôt d'objets, l'activation de certains mécanismes ou encore les combats préalablement brouillons. Dans le même temps, le fait de ne pas pouvoir rameuter un larbin perdu hors de l'écran en association avec un pathfinding déficient crée un mélange qui rappelle parfois le vénérable Secret of Mana, l'intérêt et la réussite en moins. Confisqué de l'ambiance qu'appelle son titre, dénué de caractère et soporifique, Overlord DS est un corps vide simplement soutenu par des sursauts de bonnes idées. Il n'y a plus de quoi rire.