Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Overlord II sur X360

Test Overlord II
La Note
note Overlord II 15 20

Véritable suite, Overlord II parvient à se hisser en se servant de l'aide de son aîné sans jouer l'arriviste. Contenant toujours des défauts pas vraiment pénalisants mais qui auraient dû être corrigés et amenant une orientation un peu plus action parfois déconcertante pour le joueur et pour le jeu lui-même, le soft de Triumph Studios reste solide. Amarré dans un humour anglais très bien senti, regorgeant d'idées sympathiques et proposant une expérience variée s'étalant sur une grosse vingtaine d'heures, Overlord II est typiquement une suite réussie, sachant rebondir sans se dégonfler.


Les plus
  • Un humour ravageur
  • Des dialogues bien écrits
  • Une expérience renouvelée, pleine de bonnes idées
  • Des environnements enchanteurs
  • Des phases de jeu variées
  • Une suite bien exploitée
  • Musicalement réussi
  • Un gameplay solide...
Les moins
  • … malgré quelques imprécisions
  • Des personnages secondaires moches
  • Un manque de fluidité
  • Un scénario trop haché
  • Un mode multi un peu gadget
  • La caméra trop proche de l'action
  • Les répliques des larbins tournant en boucle


Le Test

Imaginez un Seigneur des Anneaux soumis aux impératifs de notre quotidien. La fin de semaine arrivant, Gandalf va se faire rafraîchir la barbe, Aragorn part camper en Ardèche, Legolas profite de ses RTT pour aller pêcher et Gimli décide de lire l'intégralité de Kant en format poche. Le quatuor de hobbits, quant à lui, tente une virée entre potes afin de décompresser. Reste alors Sauron, seul, un peu désemparé. Comme tout un chacun, s'embêtant un dimanche pluvieux, il décide de mettre le monde à sa botte. Mais tranquillement, sans pression ni impératif de temps. Overlord II c'est un peu ça, mais aussi un parfait manuel du mal agir en société.


Testé à partir des versions PlayStation 3 et Xbox 360

Offrant une ambiance à mi-chemin entre l'œuvre de Tolkien et celle de Pratchett – la présence de sa fille Rhianna aux commandes de l'histoire n'étant pas innocente à cette impression –, Overlord II suit scrupuleusement le schéma de son prédécesseur. Dans les faits, cela se résume par une quête avec pour seul objectif l'extension d'un Mal, plus ou moins absolu, sur l'ensemble des terres présentes dans le jeu. Le tout avec un humour alternant le « nonsense » et le second degré, donnant à cette aventure purement amorale un cynisme attachant et empêchant la moindre assimilation à de la méchanceté sans fondement. Overlord II est aussi cruel et étonnant que le vénérable Dungeon Keeper, renversant les valeurs habituelles et parfois trop timides de l'épopée Heroic-Fantasy, peuplée d'Elfes sages et de guerriers vertueux pour en montrer un versant noir aux codes également très établis bien que plus expéditifs. Car, élevé dans la haine de son statut de magicien et rejeté par tout un village, le jeune et nouvel Overlord ne vivra désormais que dans la vengeance et le mal. Poussé dans cette voie par les larbins, sortes de Gremlins bavares et hyperactifs, l'anti-héros attend patiemment de prendre le contrôle du monde. Comme dirait le conseiller de l'Overlord : "La vengeance est un plat qui se mange froid... et en criant". 

Larbins de première classe

Fier d'un gameplay qui avait su charmer ceux qui s'y étaient essayé dans le premier opus, Overlord II continue sur cette lancée sans toucher aux bases du concept, tout en modifiant quelque peu l'expérience de jeu. Sorte de Pikmin apocalyptique, le titre de Triumph Studios place le joueur aux commandes de l'Overlord, seul habilité à commander une troupe de larbins composée de quatre types de créatures différents : les bruns, très à l'aise au corps à corps, les rouges résistant au feu et lançant des boules incandescentes, les bleus pouvant traverser des zones inondées et se rendre invisibles et enfin les verts disposant d'une immunité au poison. Bien entendu, le jeu fonctionne en majeure partie sur le principe de la complémentarité et vous demandera le plus souvent de jongler entre vos larbins dans le but de résoudre des énigmes pas foncièrement corsées mais demandant un sens de l'observation aiguisé. Une qualité qui sera toutefois moins sollicitée que dans le premier volet, Overlord II n'hésitant à chercher un renouveau du côté de l'action. D'où la multiplication de phases de destruction à grande échelle ainsi que des emprunts forcés de véhicules et d'armes lourdes. Vous pourrez en effet utiliser à plusieurs reprises des balistes et des catapultes afin de propulser les légionnaires de l'Empire vers des hauteurs que ne renierait pas Obélix. De même, de par la présence d'un bateau personnel – prompt à briser tout ce qui aurait le malheur de croiser sa route et de montures pour les larbins leur permettant d'acquérir quelques nouvelles capacités –, Triumph Studios montre clairement son intention de dynamiser le gameplay dans le but de contrer l'aspect laborieux décrié du premier Overlord.

Bien entendu, le jeu fonctionne en majeure partie sur le principe de la complémentarité [...] Une qualité qui sera toutefois moins sollicitée que dans le premier volet, Overlord II n'hésitant à chercher un renouveau du côté de l'action."

Si ce choix permet effectivement d'entrecouper certaines missions longuettes de coups de fouet salvateurs, il révèle également un problème d'équilibrage auparavant plutôt discret. Même s'ils obéissent toujours servilement et rapidement, les larbins ont parfois du mal à s'organiser et à suivre un pathfinding logique dans le feu de l'action, surtout face à plus de trois ou quatre ennemis. Certains restent immobiles tandis que d'autres privilégient des cibles lointaines, ne réagissant pas lorsque un adversaire passe dans leur dos. Un défaut peu handicapant mais qui montre tout de même les limites du gameplay dans un changement d'orientation pas totalement abouti. Profitant des nouveautés de cet Overlord II, comme l'invisibilité des larbins bleus ou encore les possibilités de saut des bruns chevauchant des loups, les énigmes restent toutefois la part la plus importante du jeu. Loin d'être retorses mais obligeant à de nombreux contournements et dérivations avant d'arriver au but, elles disposent d'une variété empêchant la lassitude de s'installer et d'une construction louable. Mais là encore, une nouveauté amène à relativiser la qualité de ces phases de réflexion. Si l'utilisation des montures apporte une dose de stratégie bienvenue dans les batailles, leur gestion durant les énigmes reste plus problématique. La faute incombe à une prise en main trop nerveuse ou un peu trop lâche suivant les types de créatures qui les empêchent de se sentir à l'aise dans le cadre d'un maniement précis. Assez approximatif également, le transport d'artefacts ou d'objets divers vous demandera souvent de réitérer votre demande à vos larbins, ayant quelques problèmes de coordination dans ce genre de situation. Rien qui n'empêche réellement le système de jeu globalement très réussi de fonctionner, mais des imperfections décevantes dans un contexte d'ambition grandissante. Peut-être un peu trop.

L'Overlord est mort, vive l'Overlord !

A l'inverse, des ajouts intéressants montrent que Overlord II a su se renouveler malgré un empressement propice aux faux pas. Outre la diversification des activités, le titre amène des « à côté » qui augmentent encore l'impression de découverte s'étendant au fil des heures. Par exemple, le fait de pouvoir prendre le contrôle d'un larbin sous certaines conditions pour se glisser dans des interstices exigus avec une troupe réduite, donne lieu à des phases de jeu différentes, plus tendues du fait de l'absence de la sécurité que représente l'Overlord. Rien de révolutionnaire, mais une partie réussie d'une volonté de ne pas stagner, s'étendant sur l'ensemble du jeu et faisant d'Overlord II une véritable suite plus qu'un complément greffé. Dans la même optique, l'arrivée des maîtresses, touches féminines dans une Tour des Tréfonds (qui manque d’ailleurs de décoration ou encore de la possibilité de ressusciter des larbins défaits en opérant quelques légers sacrifices) viennent grossir une gestion de QG soumise à de nombreux chargements mais assez addictive et très complète. C'est également de ce lieu peu engageant que vous partirez en mission, ces dernières pouvant être choisies dans n'importe quel ordre, tout en sachant que vous aurez parfois besoin d'un type de larbin précis. Par la bande, Overlord II vous oblige donc à parcourir suffisamment longtemps la quête principale avant de vous lâcher la bride dans votre entreprise de destruction. Une destruction qui peut désormais se métamorphoser en soumission, l'Overlord disposant d'un pouvoir permettant d'asservir ou d'exécuter les villageois des cités occupées selon votre bon vouloir, et surtout selon la dose d'énergie envoyée dans le corps de ces pauvres hères. L'avantage de la manipulation mentale est de pouvoir ensuite aller se servir dans les coffres de la ville, remplis amoureusement par les travailleurs convaincus avec votre sens de la persuasion et avec des éclairs. Un pécule qui vous servira par la suite à vous forger un équipement de plus en plus digne de votre rang et d'améliorer vos larbins. Et si par hasard votre soif d'annihilation se trouvait tarie malgré ces quêtes annexes et la gestion de votre Tour, un mode multi local et/ou online répond à l'appel de la mode actuelle. Proposant quatre modes de jeu, deux en coopération et deux en affrontement direct, ce dernier reste très classique, enchaînant des variantes du Deathmatch ou de la domination de zones sans grande inspiration. Seule le mode intitulé Butin sort un tantinet du lot, du moins dans son concept. Amusante durant quelques parties, cette partie sociale d'Overlord II ressemble plus à un ajout contrant les habituels cris de désespoir dus à l'absence de mode online que d'une réelle volonté des développeurs.

Beau comme un elfe sous la lune

Réalisé avec soin, particulièrement au niveau du travail sur les environnements (rappelant par ailleurs fortement Fable II pour la plupart d'entre eux), Overlord II s'avère nettement plus abouti que son grand-frère. Si la modélisation des personnages secondaires semble surgir d'un lointain passé, la gestion des contrastes, la conception des ambiances propres à chaque région et la direction artistique font preuve d'une maturité évidente. La caméra bien trop proche de l'action et ce même dans son éloignement maximal empêche malheureusement d'embrasser d'un seul coup d'œil la réussite de certains panoramas. L'autre fauteur de trouble dans ces moments contemplatifs reste la fluidité très relative. A l'image du premier épisode, le titre souffre souvent de ce problème et certaines situations semblent vraiment faire souffrir la pauvre Xbox 360 qui n'en demandait pas tant. Soutenu par une bande-son très mélodieuse, rappelant parfois des thèmes d'Elfman et par un souci artistique évident, Overlord II – sans faire fi, bien entendu, de ses défauts techniques – parvient à plonger le joueur dans des ambiances fortes, des lieux magiques comme Fable II ou Star Ocean 4 ont su le faire avec le même genre de soucis. Et c'est en sachant se servir de son caractère, de son humour et de toutes ses petites idées que Overlord II réussit, sans révolution, à marcher sur le territoire de son aîné et à prouver que le potentiel de cette série n'était pas un coup de chance.




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