Test Outlast 2 : la peur et l'horreur à l'état brut !
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Fidèle au premier opus, Outlast 2 reste un véritable cauchemar vidéoludique et cristallise toute la perversité qui anime les développeurs Red Barrels. Multipliant les visions d'horreur les plus choquantes avec un goût revendiqué pour le gore absolu, le jeu se sépare un peu du recours abusif aux jump scares pour mieux nous plonger dans un environnement absolument insoutenable et très oppressant. Les niveaux un poil plus ouverts sont bienvenus, tout comme la variété des décors qu'il autorisent, d'autant que ces derniers sont un vrai régal à regarder grâce à l'Unreal Engine 4 et sa maîtrise imparable des jeux de lumière. On regrettera juste le Die & Retry qui transforme la boule au ventre en un sentiment de frustration légitime, ainsi que la nécessité de lire tous les papiers trouvés sur le sol pour comprendre l'histoire d'Outlast 2 (et les liens scénaristiques avec le premier épisode).
- Ambiance oppressante à souhait
- Effets lumineux de toutes beauté
- Graphismes améliorés
- Bande son insoutenable
- Environnement plus ouvert
- Histoire prenante...
- ...qui nécessite de lire tous les papiers pour être comprise
- Trop de Die & Retry
- Une aventure trop courte
- Pas de replay value
Disponible depuis le 14 juin 2014 et développé par les Canadiens de Red Barrels, Outlast offrait une plongée dans l'angoisse absolue en revenant aux codes les plus primaires du survival horror. Trois ans et une extension (Whistleblower) plus tard, le studio remet les couverts avec une suite pour traumatiser une nouvelle fois les joueurs avides de perversité. Outlast 2 s'annonce aussi crade et morbide que son aïeul, mais compte également ajouter pas mal de nouveautés censées accentuer la flippe. Allons-nous encore salir nos sous-vêtements comme ce fut le cas dans le premier opus ? Réponse dans notre test.
Exit les aliénés de l'asile Mount Massive. Même s'il conserve certains liens (ténus) avec son prédécesseur, Outlast 2 part sur de nouvelles bases, bien que l'on y incarne toujours un journaliste armé d'une caméra et de sa carte de presse. L'aventure s'ouvre dans un hélicoptère alors que la reporter Lynn Langermann, ainsi que son compagnon et cameraman Blake Langermann (le héros, donc) se rendent en Arizona afin d'enquêter sur une sombre affaire. En effet, une jeune femme du nom de Jane Doe a été retrouvée au bord d'une route, enceinte, couverte de saletés et murmurant des versets issus d'un livre inconnu, avant de se donner la mort par pendaison. Chargé d'enquêter sur l'origine d'un tel comportement, le couple n'a pas vraiment le temps de prendre ses marques puisque leur hélicoptère se crashe quelques minutes après le début du jeu. Après avoir recouvré ses esprits, Blake se rend compte que sa compagne a disparu. La seule chose encore présente sur les lieux est le corps du pilote, écorché vif et empalé sur une croix. Ambiance... Fidèle au premier épisode, Outlast 2 ne s'embarrasse pas de mécaniques trop complexes : le personnage n'est pas un surhomme, et il doit donc se cacher ou courir pour espérer survivre.
REPORTER DE L’EXTRÊME
On retrouve également la fameuse caméra qui, ici, va servir à réaliser un reportage en filmant certains points-clés et autres documents dignes d'intérêt. Elle dispose aussi d'un système à amplification de brillance qui permet de voir dans le noir, à condition de posséder des piles. Par rapport au premier Outlast, on note l'apparition d'un micro très puissant avec lequel il est possible de repérer les ennemis de loin grâce aux sons qu'ils émettent - ce qui fait osciller le Vu-mètre. La première chose que l'on remarque quand on pose les yeux sur Outlast 2, ce sont bien évidemment les graphismes dont la qualité a été rehaussée, Unreal Engine 4 oblige. Les décors sont mieux finis, les textures ont meilleur mine, et si le jeu n'offre pas le plus beau rendu de tous les temps, il s'offre néanmoins quelques effets de lumière qui feront date. D'ailleurs, l'utilisation de la caméra ajoute toujours ce filtre cradingue typique de la série, ce style vieille VHS popularisé depuis Le Projet Blair Witch. Annoncé comme particulièrement ouvert, Outlast 2 n'offre pas vraiment d'open world, et la progression se révèle presque aussi linéaire que dans le premier épisode. Les claustrophobes apprécieront néanmoins de pouvoir évoluer un peu plus à l'air libre, bien que les décors de cette sombre vallée de l'Arizona soient encore plus anxiogènes que les couloirs de l'asile psychiatrique de Mount Massive.
Fidèle au premier opus, Outlast 2 reste un véritable cauchemar vidéoludique et cristallise toute la perversité qui anime les développeurs Red Barrels.
Cette linéarité n'a qu'un seul but : servir le propos du jeu et faire flipper un maximum. Sur ce point, on est ravi de vous annoncer qu'Outlast 2 parvient à s'émanciper du premier opus en proposant (un peu) moins de jump scares. Un aspect qui est largement compensé par l'ambiance générale du jeu, devenue bien plus choquante et effrayante que dans le premier jeu. Les décors font littéralement froid dans le dos grâce à ce nouvel environnement ultra léché. Désormais, notre reporter de l'extrême va devoir faire face à des fondamentalistes chrétiens divisés en plusieurs sectes. La principale est le Testament du Nouvel Esechiel, dont fait partie 80% de la population de cet endroit ironiquement oublié de dieu. Dirigée par un gourou appelé Sullivan Knoth, ce clan se base sur une nouvelle bible écrite par le susnommé sieur. Sans trop vouloir rentrer dans les détails, le bouquin prophétise la venue du Diable en personne sous la forme d'un nouveau-né, ce qui pousse les autochtones à massacrer tous les nourissons ainsi que les étrangers (dont Blake fait partie) qui pourraient potentiellement engrosser leur femmes. Un scénario excellent, mais sur lequel Outlast 2 ne mise finalement que très peu, n'y dédiant presqu'aucune des trop rares cinématiques. Pour saisir toute la substance de l'histoire, il va donc falloir lire les moindres feuillets ramassés en cours de route.
DIE & DIE & DIE AGAIN
Dommage, les cinématiques ne servant au final qu'à surenchérir dans le morbide, l'ambiance étant déjà d'un sacré niveau entre les décors et les phases de gameplay. Si l'horreur est indiscutablement présente, la peur reste cantonnée à la nouveauté. Or, si le premier opus la tuait avec des mécanismes trop répétitifs (les trois objets à récupérer), Outlast 2 tombe dans un travers similaire. Plusieurs phases de jeu - dont les fameuses parties de cache-cache dans les champs de maïs - sont assez difficiles, surtout que plus le joueur y passe de temps, plus les ennemis deviennent perspicaces et efficaces dans la traque. Ajoutons à cela le fait que la lenteur fasse consommer des piles ; on passera le plus clair de notre temps à sprinter et à se faire tuer lorsque les choses tournent mal. Un état de fait qui empire sur certains passages, les transformant littéralement en un Die & Retry bien frustrant. Forcément, au bout de la huitième fois, et lorsqu'on connaît l'emplacement de chaque ennemi et son pattern sur le bout des doigts, la peur est déjà très loin. Pourtant, Outlast 2 sait faire trépider votre palpitant avec des visions d'horreur et des scènes particulièrement insoutenables, comme lorsqu'une femme est écartelée devant son mari pour le faire parler. Des séquences qui s'apprécient à petites doses, car en jouant d'une traite, on finit par s'habituer à l'ambiance insoutenable et malsaine des lieux. Pour vraiment profiter d'Outlast 2 dans les meilleures conditions, on vous conseillera des parties nocturnes, casque vissé sur le crâne à raison d'une ou deux heures grand max.
Il ne faut pas oublier, non plus, l'ambiance sonore incroyablement efficace qui reste basée sur un mélange de bruits suspects, de plaintes et de hurlements de douleur lointains. Preuve que Blake n'est pas le seul à déguster dans les lugubres vallées de l'Arizona.
Une approche qui aura aussi le mérite de faire durer le plaisir car, à l'image du premier volet, le jeu se termine relativement vite (entre 8 et 9 heures de jeu, moins si on connait déjà les passages Die & Retry) et ne dispose pas vraiment de replay value. Petite pointe de permissivité probablement ajouté par les développeurs qui, eux aussi, ont dû galérer : on dispose désormais de bandages pour se soigner. Aussi rares que les piles, ces derniers permettent de s'en sortir si jamais l'on arrive à se défaire d'un ennemi qui nous attrape, en secouant la souris dans tous les sens. Globalement, et exceptés quelques passage bien frustrants, l'aventure demeure excellente et fera naître des cauchemars chez les joueurs les plus sensibles. Il ne faut pas oublier, non plus, l'ambiance sonore incroyablement efficace qui reste basée sur un mélange de bruits suspects, de plaintes et de hurlements de douleur lointains. Preuve que Blake n'est pas le seul à déguster dans les lugubres vallées de l'Arizona.