13 20
Dans l'absolu, Order of War est un jeu sympathique qui remplit correctement ses objectifs. Il serait donc malvenu de le sanctionner par une note trop basse. Mais en pratique, il faut bien avouer qu'il n'apporte strictement rien de neuf par rapport à la concurrence. Le système de renforts rappelle celui de World in Conflict et le contexte historique nous replonge une fois de plus (une fois de trop ?) dans les opérations militaires les plus emblématiques de la Seconde Guerre Mondiale. Un peu plus d'originalité aurait été franchement bienvenu. En l'état, le jeu s'adresse surtout à ceux qui n'aurait encore jamais tâté du combo stratégie temps réel et débarquement en Normandie. Les habitués du genre risquent de trouver la redite un peu lourde à digérer.
- Mode cinéma sympathique
- Habillage réussi
- Les améliorations de troupes
- Accessible à tous
- Encore et toujours la seconde guerre mondiale...
- Petits problèmes audio
- Assez gourmand
- Inscription à steam obligatoire
Reconnaissons d'emblée un certain mérite à Order of War, qui n'hésite pas à s'affranchir de toute phase de construction de base militaire. Il faut dire que ce genre d'activité s'accorde assez mal avec un contexte historique aussi sérieux et proche de nous que celui de la seconde guerre mondiale. Demander de simples renforts s'avère tout de même nettement plus réaliste que d'extraire de l'or et de construire des bâtiments et unités en quelques secondes. En conséquence, le gameplay se rapproche plus de celui de World in Conflict que du premier RTS venu. On retrouve donc un principe de points de contrôle à capturer en éliminant les troupes adverses présentes aux alentours. Une fois le drapeau ennemi remplacé par celui de son camp, le joueur bénéficie d'une certaine quantité de points de commandement, nécessaires pour demander des troupes supplémentaires. Petite subtilité qui assure au stratège débutant de ne pas faire n'importe quoi : chaque point de contrôle ne permet la commande que de certains types d'unités. En plus des troupes au sol, il est également possible de faire appel à des appuis externes répartis en trois catégories : bombardiers lourds, frappes aériennes et artillerie lourde. Fort utiles, ces soutiens ne sauraient toutefois remplacer une gestion fine des unités sur le terrain. Pour s'assurer la victoire, il convient par exemple de placer l'infanterie dans les tranchées ou dans les bois, afin de lui assurer une couverture maximale. Quant aux engins motorisés, ils ne devront pas hésiter à effectuer des manœuvres de contournement afin d'obtenir la meilleure position d'attaque par rapport à l'ennemi.
La Loi et l'Ordre
Pour nous aider dans cette tâche, une fonction de pause active permet de donner tranquillement des ordres à chaque groupe (on dirige des escouades et non des unités individuelles), en s'extrayant momentanément du tumulte ambiant. L'affichage d'icônes détaillant le type d'unités à l'écran, ou encore celui de cercles représentant la portée et la visibilité des troupes, aide également à prendre l'avantage sur l'adversaire. D'une manière générale, le jeu se montre bien plus accessible qu'il n'y paraît au premier abord. Dans la campagne solo, le joueur est en permanence guidé par une succession d'objectifs très précis, et dans certaines missions des renforts sont même automatiquement envoyés par un général ami lorsqu'on en vient à perdre trop d'unités. Heureusement, cette aide est limitée et si l'on en abuse, on finit tout de même par perdre la mission pour de bon. De plus, chaque mission se solde par une évaluation de nos performances, qui influe directement sur le nombre de points de victoire obtenus. Loin d'être anecdotiques, ces points permettent d'améliorer au fil de la campagne les capacités de l'infanterie, de l'artillerie et des chars (portée, dégâts, résistance...). Cette petite touche tactique supplémentaire est forcément bienvenue. Le jeu se dote également d'un mode cinématographique assez plaisant. A tout moment, on peut l'actionner pour admirer les combats au plus près. L'écran se pare alors de bandes horizontales noires, l'interface disparaît et la caméra n'a de cesse d'effectuer des changements d'angle et des mouvements de travelling afin de renforcer l'aspect visuel de l'action. Le rythme du jeu étant parfois assez lent, cela permet de passer le temps agréablement lorsqu'on est sûr qu'un assaut se déroulera bien sans autre intervention de notre part. La mise en scène de ces séquences de jeu n'égale tout de même pas celle des cinématiques, qui mélangent habilement des images d'archives et des éléments 3D, le noir et blanc et la couleur, ainsi que des informations textuelles et des effets spéciaux de bon goût... Ce point de détail est une véritable réussite, qui ne suffit hélas pas à faire oublier les quelques défauts du jeu. Le plus important d'entre eux est sans conteste le contexte historique choisi. Non seulement on nous ressert de la seconde guerre mondiale à la louche, mais il s'agit en plus des sempiternelles mêmes missions, déjà jouées et rejouées sous toutes les formes (FPS, RTS...). En effet, les deux campagnes solo, qui se concentrent sur l'année 1944, narrent la bataille de Normandie et la libération de Paris par les américains d'un côté, et l'opération biélorusse qui opposa l'armée allemande aux forces soviétiques de l'autre. A croire que les pays européens envahis n'ont joué aucun rôle dans la guerre et qu'il ne s'est rien passé avant l'entrée des Etats-unis dans le conflit... D'autres reproches plus prosaïques peuvent également être émis, à commencer par quelques soucis audio. On remarque ainsi de nombreux ratés dans l'enchaînement des instructions vocales, et les interlocuteurs se font carrément muets dans le didacticiel. Ce dernier soufre de plus d'un problème de conception assez singulier : il est parfois possible de passer à l'objectif suivant sans même remplir celui que l'on nous demande d'effectuer, quitte à ne pas savoir refaire l'action en question une fois dans le jeu à proprement parler. On notera également quelques rares problèmes de localisation ("ne laissez pas les Allemands s'échapper" alors que les troupes en fuite sont soviétiques) et l'obligation d'inscrire le jeu sur Steam, ce qui interdit par la même la revente du DVD sur le marché de l'occasion.