Test également disponible sur : PlayStation 2

Test Odin Sphere

La Note
note Odin Sphere 15 20

Si un simple regard suffit à Odin Sphere pour envoûter l’audience, il en faudra en revanche bien plus avant qu’elle ne parvienne à l’apprivoiser. En s’acoquinant avec le beat’em all et des zones de jeu circulaires, Odin Sphere fait volontairement dans la redondance et dans la difficulté, quitte à se couper du grand public. Autant être prévenu avant de se lancer dans l’escalade d’une des dernières merveilles de la PlayStation 2, l’aventure en valant vraiment la chandelle !


Les plus
  • Simplement sublime
  • Un script solide
  • Des mécaniques de jeu parfaitement rodées
  • En français et en 60Hz
  • Le choix des doublages (anglais/japonais)
  • Une bonne durée de vie
Les moins
  • Forcément répétitif
  • Ca rame, tout de même
  • Trop hardcore ?


Le Test

Rarement une période n’aura été aussi faste pour nous autres, RPGistes. De denrée rare il y a encore quelques printemps, ces mets raffinés nous submergent ces derniers mois, avec parfois quelques curiosités que l’on n’aurait franchement pas soupçonnées voir traverser les océans. Odin Sphere fait partie de ces OVNIs, et, joie pour le true hardcore nerd anglophobe du quartier, sachez qu’il débarque en 60Hz, en français, avec doublage japonais à la clé !


C’est sans sommation que l’horreur de la guerre a frappé Gwendolyn, fille cadette du seigneur Odin. Alors que le conflit entre Ragnanival, le royaume de son père, et Ringford, celui dirigé par les fées, gronde de ses plus sombres accords, la jeune valkyrie se voit foudroyer par le destin. Griselda, son éminente sœur ainée, vient de tomber au combat. Avant de passer l’arme à gauche, cette dernière pense à lui léguer sa lance ornée d’un Psypher, un cristal doté de pouvoirs magiques. Des pouvoirs magiques tellement puissants qu’ils nourrissent les désirs de chacun des deux partis, avec pour élément de discorde un chaudron capable de matérialiser ces tant désirées gemmes. Pas très original, dites-vous ? C’est parce que Odin Sphere sait nous faire attendre, en distillant au gré du temps qui cours les différents éléments qui composent son intrigue. Le titre de Vanillaware ne s’arrête pas au seul sort de Gwendolyn, il nous conte en fait une vague et vaste fresque nordique, où la destiné de cinq héros s’entremêle à mesure que les cadavres s’amoncellent sur les champs de bataille.

La beauté extérieure

 

L’Europe et la PlayStation 2 sont décidément gâtées en ce début d’année 2008. A peine remis de la claque Shin Megami Tensei : Persona 3, le vieillissant monolithe de Sony trouve encore des ressources pour gifler notre deuxième joue avec ce nouveau concept qu’est Odin Sphere. Et contrairement au titre d’Atlus, la violence du choc ne met pas quelques heures avant de se faire sentir. Un quart de seconde à peine suffit pour que la débauche visuelle nous en mette plein les mirettes. Plus que quiconque, Odin Sphere est le digne héritier d’un artisanat perdu : celui de la beauté bidimensionnelle. Bien que son intrigue entremêlée restreint le plus logiquement du monde les différents environnements à parcourir, le titre de Vanillaware est une merveille graphique qui nous régale à chaque instant, nous offrant un véritable festin oculaire tel que l’on en avait plus connu depuis bien trop longtemps. A une époque où les développeurs ne jurent plus que par la haute-définition ou par des atours aux lignes épurées destinés à un marché casual, ce petit studio japonais prend le risque de nous faire remonter le temps, histoire de nous donner un semblant d’aboutissement à une direction artistique en voie d’extinction. Le constat qui ressort de ce fabuleux voyage est que nombre de titres sont certainement passée à côté de quelque chose de grand en optant pour la 3D. Même l’animation nous laisse béat d’admiration. Malgré quelques ralentissements, il est impossible de ne pas rester admiratif devant tant de maîtrise. Chapeau les artistes pour avoir su réimposer les sprites avec autant d’autorité !

A une époque où les développeurs ne jurent plus que par la haute-définition [...] ce petit studio japonais prend le risque de nous faire remonter le temps, histoire de nous donner un semblant d’aboutissement à une direction artistique en voie d’extinction.

Cela dit, Odin Sphere ne se contente pas de faire peser le poids des années sur sa seule beauté extérieure, non. Il joue clairement la carte du trip hardcore, à l’ancienne, avec une difficulté dantesque, presque rédhibitoire diront certains. Et pour cause, le titre, présenté comme un Action-RPG, est en fait à la croisée de deux genres que sont le RPG et le beat’em all, ce qui ne lui permet pas d’accorder une grande place à la finesse ou à la stratégie. On prend connaissance des deux-trois tours de passe-passe de ses opposants, puis on bourrine jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le schéma est relativement simple à assimiler, avec pour seules variantes quelques attaques aériennes, magie à utiliser parcimonieusement et autres items offensifs. Pas de quoi fouetter un chat a priori, si ce n’est que la frénésie de l’action que l’on a parfois à subir entraînera les moins consciencieux aux portes de l’enfer, et ce, malgré la possibilité de changer le niveau de difficulté à la volée. Autre élément déroutant et clairement nuisible pour certains : son découpage. En plaçant l’action sur un bon vieux scrolling horizontal, Vanillaware a dû ruser pour rendre son titre le moins linéaire possible. La solution a donc été trouvée en refermant les zones de jeu en forme de cercle, le tout ponctué de différents embranchements qu’il n’est pas nécessaire de visiter en totalité. Pour résumer grossièrement, certains auront clairement l’impression de tourner en rond, en bastonnant à tout va. Un sentiment d’autant plus renforcé que les histoires entrecroisées des cinq héros nous force à repasser sans cesse par les mêmes niveaux. En un mot comme en cent, Odin Sphere est répétitif ; heureusement que les prises en main changeantes des nouveaux héros apportent un peu de variété.

 

Hardcore jusqu’à la mort

 

Pour se démarquer d’une majorité de ses petits copains, Odin Sphere nous place devant un dilemme au moment de faire progresser notre avatar. Quelque soit le personnage que l’on a à prendre en main, le titre nous offre un système bilatéral dont les quelques subtilités seront bien vite à apprivoiser afin de ne pas se retrouver flanquer d’un avatar totalement déséquilibré. Ce dernier évolue en fait d’un point de vue magique, et d’un point de vue physique, par le biais, vous l’aurez compris, de routines différentes. La première voie à laquelle l’on se retrouve confrontée est le levelling par absorption de Phozons, de petites particules lumineuses qui en plus de remplir notre barre de MP, se charge également de faire grimper nos capacités en magie. Rien de bien méchant jusque là, si ce n’est que ces mêmes Phozons sont également la source d’énergie des graines qu’il est possible – et préférable – de planter. Manger est en effet le moyen de voir ses PV augmenter, et, comme dans la vraie vie, la consommation de fruits frais s’avère bénéfique. Ils permettent évidemment de remettre d’aplomb notre guerrier, mais octroient surtout un nombre de points d’expérience bien plus conséquent qu’une simple miche de pain. Attention à ne pas privilégier à outrance un domaine plus qu’un autre donc, sous peine de se retrouver en déficit de PV face à un boss, par exemple. Pour compléter ces deux aspects brutes du gameplay, souvent pressé par la frénésie de l’action, Odin Sphere intègre deux alternatives qu’il est possible d’exploiter une fois au calme : l’alchimie et la cuisine. Deux alternatives particulièrement efficaces, qu’il faut exploiter régulièrement, tant elles sont gourmandes en place dans l’inventaire.





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Hung Nguyen

le mardi 25 mars 2008, 19:34




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