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Une fois l’euphorie engendrée par la qualité graphique et les sensations de vitesse passée, on se rend compte que le titre manque singulièrement de diversité. Les circuits se ressemblent tous les uns les autres et on a le droit à une seule et même ville. Doté d’une réalisation impressionnante, Need For Speed : Underground souffre d’un gameplay trop peu varié et beaucoup trop répétitif. Les modes "Drag" et "Drift" plutôt sympas à jouer n’arriveront malheureusement pas à relever le niveau. Le titre d’Electronic Arts reste tout de même une alternative sympa à Burnout 2 ou Midnight Club 2.
- Plutôt joli
- De très bonnes sensations de vitesse
- Une bande-son agréable
- Une seule ville disponible
- Trafic peu dense
- Un manque certain de diversité
- Peut-être un peu lassant
Chaque année, Electronis Arts étoffe sa série des Need For Speed d’un épisode qui se veut de plus en plus rapide. Après les poursuites infernales avec les forces de l’ordre, voilà que la série des Need For Speed se met aux courses urbaines de nuit, le tout servi avec une bonne dose d’esprit tuning. Pour ce nouvel opus, les développeurs sont allés chercher leur inspiration du côté des Midnight Club 2, Burnout 2 et consorts.
D’entrée de jeu, le ton est donné avec une intro en image de synthèse qui n’est pas sans rappeler la séquence d’ouverture du film 2 Fast 2 Furious. On y voit deux bolides qui se tirent la bourre zigzaguant entre le trafic plutôt dense de la ville. Les bagnoles ressemblent à s’y méprendrent à celles du long-métrage et la ressemblance n’est pas anodine. En effet, depuis que le film de Rob Cohen, Fast & Furious a popularisé le street racing, le phénomène prend des proportions énormes. Tout le monde se met à parler de ses courses illégales et on en fait même de très bons jeux de course arcade. Burnout a ouvert la brèche il y a deux ans que d’autres se sont empressés d’emprunter. Mais depuis l’excellent Burnout 2 qui, outre nous offrir une vitesse de jeu jusqu’alors incomparable, nous offrait la possibilité de provoquer des accidents inconcevables dans la vie réelle. D’ailleurs, au lancement de Need For Speed : Underground, un message de prévention vous informera que ce genre de pratique virtuelle est formellement interdite sur le périph’ mais aussi sur les routes de France et de navarre. Et ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui viendra nous contredire.
Furieusement rapide
Oubliez Burnout 2, le titre du jeu de course urbaine le plus speedé revient à Need For Speed : Underground. En effet, le rythme effréné des courses va faire grimper votre adrénaline dès la première accélération. A l’instar du titre de Take 2, toutes les courses se déroulent de nuit dans le but de mettre le paquet en terme d’effets visuels en tout genre. Le bitume humide permet aux différents éléments du décor et autres effets lumineux de se refléter sur le sol. La ville brille de mille feux avec ses bâtiments éclairés mais aussi avec ses lampadaires laissant une traînée lumineuse du plus bel effet par le passage à haute vitesse de votre bolide. On en prend plein les mirettes et c’est même assez impressionnant visuellement. C’est simple, les équipes d’Electronic Arts en font baver à la bécane de Sony et on a vraiment du mal à croire que le jeu tourne sur PS2, c’est dire. Alors bien entendu, il ne faut donc pas s’étonner à ressentir quelques baisses de frame-rate par moment, notamment en vue extérieure, provoquées par l’affichage de votre caisse et des reflets de la carrosserie qui ne sont même pas gérés en temps réels. De toutes les manières, la vue subjective est plutôt conseillée pour obtenir de meilleurs sensations de vitesse. On notera toutefois l’absence total de clipping à l’horizon pour en trouver sur d’autres éléments du décor (barrières par exemple) qui s’affichent directement sous vos yeux. Plutôt étrange. Les développeurs ont même réussi à retranscrire l’effet de vent qui vient secouer votre véhicule de façon fort saisissante. Et pour achever ce condensé d’explosion pyrotechnique, la nitro qui permet de booster la vitesse de votre engin se caractérise par un effet de blur des plus impressionnants, donnant la sensation que le décor défile à Mach 2. Bref, c’est à nous souffler la cervelle !
I’m going deeper underground
Contrairement à Burnout 2, la nitro ne se gagne pas en prenant des risques ou en roulant à contre-sens sur la route. Et même si le système de point (qui consiste à frôler les véhicules) est plus que plagié sur son principal concurrent, vous ne pourrez pas profiter du turbo à loisir. Il vous faut dans un premier temps l’acheter, option disponible seulement à la moitié du mode Carrière rebaptisé ici Underground. Une option qui arrive d’ailleurs un peu tardivement dans le jeu et qui nous cantonne à piloter sans accroc pour ne pas se faire doubler par des adversaires connaissant les tracés sur le bout des doigts. En premier lieu, vous n’aurez le choix qu’entre un nombre limité de voitures et aux performances plus que restreintes. Le but étant de tuner au maximum votre engin et qui en fait l’un des fer de lance du titre d’Electronic Arts. S’il y a un point sur lequel on ne pourra pas attaquer Need For Speed : Underground est bien son mode Tuning vraiment complet. Au fur et à mesure que vous remportez vos courses, vous gagnerez des sous sous dans la popoche et vous débloquerez des options vous permettant d’améliorer les performances de votre voiture. Ces changements vous coûteront de l’argent que vous gagnerez durant les duels sur l’asphalte mouillé. Vous pourrez modifier comme bon vous semble la couleur de la carrosserie, changer de style de jantes, ajouter des ailerons, coller des stickers à l’effigie de votre gang, augmenter la puissance de votre moteur, renforcer certaines parties de la carlingue ou bien encore ajouter des néons, summum de l’objet inutile mais ô combien nécessaire pour se la péter entre racailles du coin. Vous l’aurez compris, le tuning est l’un des aspects majeurs du titre et ne se contente pas seulement d’être un gimmick de plus. Outre les classiques duels virils et mécaniques pour les parties à deux frimeurs, Need For Speed : Underground vous propose deux autres modes. Le premier appelé Drag (diminutif de Dragster), vous permettra de mesurer votre maîtrise du passage de vitesse sur une ligne droite de plusieurs kilomètres sans pour autant faire surchauffer votre moteur. Le second mode appelé Drift consiste à maîtriser vos dérapages pour prendre les virages dans de meilleures conditions et ainsi gagner des points de style.
Une coquille belle mais vide
La bande son n’a pas été oublié avec des titres qu’on reconnaîtra dans le tas (Asian Dub Foundation par exemple) et qui accompagneront merveilleusement bien les courses. Des morceaux de musique de rap et de rock pour augmenter votre sensention de puissance à bord de votre caisse. Bien que le soft propose plusieurs tracés plus ou moins différents et que la ville soit resplendissante, l’ensemble montre ses limites rapidement et la lassitude de se taper toujours le même environnement augmente en flèche. Autre déception, le trafic, même en choisissant l’option dense, se montre extrêmement maigre et les quelques véhicules présents restent très discrets, avec des comportements beaucoup trop prévisibles. C’est simple, le script étant tellement flagrant, que d’un tour à un autre, on a tendance à retrouver les mêmes véhicules au même endroit. En sus, étant donné qu’on roule à bord de voitures de marque (Peugeot, Ford, Honda, Volswagen etc), pas la peine d’espérer de les esquinter. Vous aurez beau vous manger des poteaux ou des arbres, la carrosserie de votre bagnole restera aussi nickel que si vous la sortiez du garage. La prise en main, quant à elle, est assez classique et on a affaire ici, à un titre 100% arcarde. Le jeu ne devrait donc pas poser de problème aux habitués du genre et les néophytes, eux aussi, devraient réussir à se dépatouiller avec les commandes en un rien de temps. Quant aux chanceux qui possèdent une connexion haut débit, ces derniers pourront se mesurer aux autres pilotes (4 joueurs en ligne) du monde entier pour des courses endiablées où vous pourrez faire valoir votre caisse boostée aux néons et autres effets stylisés afin d’attirer le regard d’autrui.