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Bien que Need For Speed : Undercover ne soit pas aussi décevant que ProStreet, il n'arrive pas à faire décoller la série comme les aficionados auraient pu le penser. La faute à une réalisation monoclimatique qui ne parvient pas à faire oublier le sublissime Midnight Club : Los Angeles de Rockstar Games, et des carences techniques impardonnables, aussi bien sur Xbox 360 que sur PlayStation 3. Avec un scénario aussi anecdotique, qui aurait pu être exploité de façon beaucoup plus efficace, on se demande pourquoi Electronic Arts a choisi la voie d'Hollywood, si ce n'est pour jeter de la poudre aux yeux pendant toute la campagne promotionnelle du jeu. Ajoutons à cela des temps de chargement ultra-longs et une I.A. mal équilibrée, et on obtient un Need For Speed : Undercover aux allures de titre terminé à moitié. Tout n'est pas à jeter cependant, puisque les courses-poursuites s'avèrent plutôt intéressantes à défaut d'être grisantes, et le garage contient suffisamment de caisses pour faire oublier l'aspect parfois linéaire de Need For Speed : Undercover. Un jeu moyen donc, alors que l'on en attendait beaucoup plus.
- Les courses-poursuites
- Les forces de l'ordre coriaces
- Les nombreux véhicules
- La B.O. de qualité
- Temps de chargement longs
- Scénario anecdotique
- Réalisation écorchée
- I.A. mal calibrée
- Répétitif par moments
- Maggie Q a un rôle de potiche
2008 est placé sous le signe de la remise en question chez Electronic Arts, et on s'attend forcément à des miracles avec Need For Speed : Undercover qui s'évertue d'abord à venger le décevant Need For Speed : ProStreet, avant d'amuser les joueurs. Sans trahir un secret brisé depuis l'annonce du jeu au mois de juin dernier, Need For Speed : Undercover renoue donc avec les premiers amours de la série, à savoir des courses-poursuites nerveuses à travers des environnements ouverts - en openworld pour faire classe - ; deux ingrédients qui ont permis à Midnight Club : Los Angeles de devenir un incontournable du genre. Considéré comme un cador confirmé du bitume et du tuning depuis plusieurs années maintenant, Need For Speed : Undercover se retrouve dans la peau du challenger qui a tout à prouver. Pari réussi ?
Testé à partir des versions Xbox 360 et PlayStation 3
Il ne faudra certainement pas chercher une once d'originalité dans le scénario de Need For Speed : Undercover qui, au final, se contente d'offrir ce dont dispose déjà la concurrence. En effet, le joueur doit incarner un agent infiltré suffisamment expérimenté pour se voir confier le démantèlement d'une structure clandestine, soupçonnée d'organiser des courses de voitures illégales dans les rues de Palm Harbor, Port Crescent, Gold Coast Mountains et Sunset Hills, les quatre grands quartiers de la ville de Tri-City Bay, construite par les architectes d'EA Black Box. Chaque séquence-clé est ponctuée par des cut-scenes qui ont toutes les peines du monde à retenir l'attention du joueur, tellement le jeu des acteurs est digne du Théâtre Gérard Philipe. Même si ceux qui tentent d'établir maladroitement un état de rapprochement avec l'épisode Most Wanted revendiqueront le parfum cinématographique de Need For Speed : Undercover, force est de constater que l'intrigue est totalement décousue au point de devenir anecdotique au fil des missions. Il y a bien deux ou trois noms que l'on retiendra pour ne froisser personne (Hector, Zack, G-Mac et Carmen, entre autres), mais on peut difficilement féliciter les développeurs d'avoir opté pour Hollywood alors que les courses ne lui rendent clairement pas service. En fait, Need For Speed : Undercover souffre surtout d'un problème de rythme avec un déséquilibre dans l'accomplissement des objectifs : certains ne nécessiteront que quelques secondes pour être atteints, tandis que d'autres demanderont beaucoup plus de patience avant d'être remplis. Si on reprochait à Midnight Club : Los Angeles d'être incapable de nous proposer un véritable mode Story digne de ce nom, on regrette que le titre d'EA Black Box n'ait pas choisi une trame beaucoup plus basique pour éviter de faire passer Maggie Q pour la potiche de service.
A visage découvert
Need For Speed : Undercover a nettement plus de gueule que ProStreet, il n'y a pas l'ombre d'un doute. Mais la remise en question semble avoir ses limites, même chez Electronic Arts, puisque l'on retrouve les carences techniques déjà présentes l'année dernière. A commencer par les nombreuses chutes de frame-rate dès lors que les véhicules s'entassent à l'écran. Les quatre districts de Tri-City Bay ne sont pas détaillés à la mort, mais même lorsque l'on circule dans la ville en sirotant un lait-fraise bras au vent, une courbe suffit à faire paniquer l'animation. Véridique. Du coup, la sensation de vitesse se retrouve castrée, un comble pour un jeu censé être chargé en testostérone. Le clipping répond lui aussi présent, ce qui rend les horizons de Need For Speed : Undercover indéchiffrables. Que ce soit en caméra extérieure ou en vue subjective, il est alors difficile d'anticiper les virages pour adopter la meilleure trajectoire possible, et d'actionner proprement les quelques mécanismes qui permettent de neutraliser les forces de l'ordre parfois trop pressantes. Si on passera volontiers l'éponge sur les bugs de collision inhérents à la 3D, il est en revanche difficile de pardonner les incohérences physiques - comme passer à travers un pilier en béton - souvent à l'avantage d'une I.A. grugeuse. EA Black Box se rattrape sur la modélisation des véhicules qui, à défaut d'être brillante, s'avère tout de même correcte, surtout en mode Photo où l'on a tout le loisir de les admirer. Enfin, et la comparaison est inévitable, Need For Speed : Undercover ne fait pas le poids face à Midnight Club : Los Angeles, qui affiche une Cité des Anges virtuelle renversante. Là où les développeurs de Rockstar San Diego placardent la ville américaine d'une traite et sans transition façon Google Maps, Tri-City Bay a besoin de longues secondes avant de s'étaler à l'écran. La carte de la ville est loin de donner le vertige, et cette impression est confirmée une fois le volant en main, avec un effet d'immensité que l'on cherche toujours. Bref, Tri-City Bay manque singulièrement de vie, et il ne faudra pas compter sur la pauvreté du trafic pour animer les rues.
Que ce soit en caméra extérieure ou en vue subjective, il est alors difficile d'anticiper les virages pour adopter la meilleure trajectoire possible, et d'actionner proprement les quelques mécanismes qui permettent de neutraliser les forces de l'ordre parfois trop pressantes."
Les courses-poursuites est la nouvelle dope à laquelle il va falloir se shooter dans Need For Speed : Undercover, après les compétitions en circuit fermé de ProStreet. On ne va pas mentir non plus, les courses classiques avec plusieurs tours à accomplir sont toujours d'actualité. Mais la principale force de ce nouvel opus est de proposer plusieurs types de missions pour varier les plaisirs, et s'épargner ainsi une certaine linéarité. En "Duel" sur autoroute, il s'agit de distancer son adversaire sur une voie rapide blindée d'automobiliste. Généralement, les pilotes se mettent d'accord sur une distance de 300 mètres au-delà de laquelle la partie est gagnée ou perdue. En cas de course serrée, c'est celui qui se trouve en tête du classement à la fin du chrono qui remporte la victoire. Un moyen comme un autre donc de maintenir une certaine pression sur les épaules des concurrents, d'autant plus qu'il faut composer avec l'esprit tordue de l'I.A.. Le syndrôme Mario Kart en gros puisque les automobilistes auront la facheuse tendance à changer de voie au moment même où l'on s'apprête à les doubler. C'est volontaire, certainement, mais sacrément frustrant aussi, car il arrive souvent qu'il faille recommencer une course à cause d'un clignotant oublié. Le challenge "Sprint" oppose le joueur à sept autres concurrents, avec comme objectif de franchir la ligne d'arrivée en tête. La tâche n'est pas aussi vicieuse qu'en "Poursuite" où, là, on dispose de tout le quartier pour faire l'étalage de ses talents de pilote. Ici, le but est de passer en tête et de le rester jusqu'à la fin du chrono. Need For Speed : Undercover autorise tous les coups bas, même l'utilisation de shortcuts, ce qui flingue par la même occasion l'intérêt de la discipline puisque l'on n'est pas obligé de suivre à la trace de l'adversaire qui nous précède. Une largesse limitée, certes, mais là encore capable de ruiner une partie. Pour finir ce petit tour d'horizon des épreuves présentes dans la galette du jeu, on évoquera le défi Checkpoint qui ne vaut pas les Courses en ordre fixe de Midnight Club : Los Angeles. Il faudra assurer l'essentiel en franchissant dans les temps les différents points de passage, sans avoir le luxe de se balader dans la ville.
Chase H.S.
Les flics savent se faire respecter dans Need For Speed : Undercover, un peu trop même, avec des accélérations trop fulgurantes pour être honnêtes. Même largués de quelque 250 mètres, ils parviennent à revenir dans les échappements en première ; sérieusement. En fait, la police fait souvent flirter le titre d'EA Black Box avec la fameuse progression par l'échec, surtout lorsque l'on doit lutter avec une dizaine de voitures de police aux fesses et deux hélicos au-dessus de la tête. Rien que ça. Cela dit, ne boudons pas notre plaisir, et c'est un véritable régal d'entendre les policiers communiquer entre eux pour essayer de coincer le fugitif. Nom des rues où il a été aperçu pour la dernière fois, modèle et couleur de la voiture chassée, demande de barrage aux endroits stratégiques, même si on sent vraiment la tricherie dans certaines situations, difficile de ne pas prendre goût à ce festival de sirènes et de dérapages. Pour espérer semer les flics, il faudra avant tout surveiller la jauge indiquant l'état de la course-poursuite. Si elle bascule dans le rouge, c'est l'arrestation immédiate et coup de pied dans les valseuses pour faire comprendre qui est le patron. A l'inverse, si la barre verse dans le bleu ciel, on entre ensuite dans la phase Perdu de vue durant laquelle les flics quadrillent le secteur pour tenter de retrouver le fuyard. Toujours pas à l'abri d'un retournement de situation, on devra alors se planquer dans un endroit sûr le temps que les patrouilles lâchent l'affaire. La customisation occupe une place importante dans Need For Speed : Undercover. Pas autant que ce que l'on a connu par le passé, certes, mais suffisamment pour contraindre le joueur à changer de monture, afin d'accomplir les différentes missions sans s'arracher les cheveux.
En fait, la police fait souvent flirter le titre d'EA Black Box avec la fameuse progression par l'échec, surtout lorsque l'on doit lutter avec une dizaine de voitures de police aux fesses et deux hélicos au-dessus de la tête."
Si on a un peu de mal à se remplir les poches au départ, la vie devient un peu plus facile par la suite, au fur et à mesure que les contrats grossissent. Avec les milliers de dollars que l'on cache dans sa boîte à gants, on peut ainsi gonfler de manière significative les performances de sa voiture à travers trois catégories d'intervention : "Tourisme", "Pro", "Course". On peut même configurer les voitures haut de gamme - Audi R8 au hasard - en "Ultima" ; la classe. Hormis les dollars, il faudra surtout gagner la confiance des mafieux pour toucher les points sensibles de leur organisation internationale. En multipliant les cascades, on améliore sa réputation de convoyeur qui, à chaque palier franchi, permet d'accéder à de nouvelles missions. On n'a donc jamais réellement l'occasion de s'ennuyer dans Need For Speed : Undercover, même si la conduite n'est pas des plus folichonne. Clairement orientée arcade, la prise en main s'avère immédiate et n'incite pas vraiment le pilote à utiliser la pédale de frein. En effet, et c'est plutôt paradoxal, on parvient à mieux maîtriser son véhicule dans les virages en relâchant simplement l'accélérateur qu'en ayant recours au drift. Fascinant. On remarquera également que la direction est plus ou moins assistée selon la bagnole que l'on a entre les mains, ce qui apporte en semblant de subtilité à Need For Speed : Undercover, mais pas au point de représenter une réelle difficulté. Pour finir, on ajoutera que la nitro permet de grapiller quelques mètres supplémentaires sur la concurrence, mais pas de manière ferme et définitive, ce qui pourrait rebuter certains spécialistes du genre. Sans doute la raison pour laquelle elle se régénère perpétuellement.