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On leur connaissait un certain talent pour les jeux de courses, mais les développeurs de chez Criterion Games prouvent une fois encore qu’ils sont passés les maîtres en la matière. Après un Need For Speed : Hot Pursuit diablement fun et maîtrisé, le studio anglais propose une nouvelle lecture de l’épisode Most Wanted, qui lorgne fortement il est vrai du côté de Burnout. Faisant fi de toutes les étapes fastidieuses de leveling et d’acquisition de belles cylindrées, le titre pense avant tout à l’expérience du joueur en lui offrant le plaisir instantané d’une ville totalement ouverte, avec ce qu’il faut de galères (les courses-poursuites avec les flics) pour nous tenir complètement en haleine. Le kiffe tout simplement.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Need For Speed : Most Wanted
- Réalisation splendide
- Un monde totalement ouvert
- Les influences Burnout
- Des courses-poursuites relevées
- Fluide en tous points
- L’Easydrive : du génie !
- Progression parfois répétitive
- I.A. abusée
- Deux angles de vue seulement
Pour une raison obscure, Electronic Arts a décidé de lancer le reboot de Need For Speed : Most Wanted, un épisode qui avait fait date dans l’histoire de la licence pour son approche open world. En effet, pour la première fois, il était possible de se balader librement dans un monde totalement ouvert, autorisant le joueur à emprunter plusieurs chemins différents lors de ses courses-poursuites avec les flics. Car l’autre point fort du jeu, c’était aussi ses chassés-croisés entre voyous et force de l’ordre, ce qui garantissait un minimum le spectacle. Ces deux ingrédients, on les retrouve dans ce Most Wanted 2012, avec l’expertise du studio Criterion Games, qui a poussé le vice du jeu de course libre encore plus loin grâce à Burnout Paradise sorti en 2008. On retrouve d’ailleurs beaucoup de points communs avec ce dernier et les développeurs n’ont même pas hésité à utiliser des termes jusqu’à présent réservés à la série Burnout. C’est le cas par exemple des Takedowns qu’on vous demandera de faire pour s’imposer auprès des pilotes les plus wanted de Fairheaven, le théâtre de jeu de cet opus. C’est donc dans cette ville ornée de buildings en tous genres que l’histoire de Need For Speed : Most Wanted prend place. L’occasion de retrouver une ambiance urbaine propre à la série, avec ce qu’il faut d’immeubles vertigineux, d’environnements industriels, de freeways à l’américaine, mais aussi des décors plus verdoyants avec ses collines qui surplombent la ville. A ce propos, graphiquement, Need For Speed : Most Wanted flatte la rétine comme il faut. Non content de proposer des décors d’une grande richesse, avec des jeux de lumière saisissants, le titre se paye aussi le luxe d’afficher un car-design vraiment réussi. On se surprend alors à s’arrêter quelques instants sur le bas-côté de la route pour contempler les lignes agressives des voitures et de faire tourner la caméra autour pour juger des dégâts causés par les accrochages et autres carambolages.
Fast et Furious
A l’instar de Burnout, Need For Speed : Most Wanted proposera sont lot d’accidents spectaculaires, avec changements d’angles de vue via le Replay. Si la gestion des collisions est parfaitement maîtrisée avec des pare-chocs qui traînent sur le bitume, des portières qui s’ouvrent toutes seules ou des capots qui se font la même, ces dégâts n’affectent à aucun moment la conduite du pilote. Need For Speed : Most Wanted joue la carte de la conduite sportive et agressive, sans avoir besoin de freiner suffisamment à l’avance pour prendre un virage un peu trop serré. A titre de comparaison avec un certain Forza Horizon, sorti il y a quelques jours seulement, la conduite dans NFS Most Wanted se veut avant tout dynamique et accessible à n’importe qui. Ce n’est pas plus mal d’ailleurs… Autrement, pour en revenir à l’aspect purement technique, Need For Speed : Most Wanted épate aussi pour ses sensations de vitesse véritablement ébouriffantes et l’absence de clipping prouve aussi que les développeurs de Criterion Games maîtrisent leurs outils de développement à merveille, contribuant grandement à l’immersion du joueur. Ce qui est assez rare pour le souligner, surtout quand nous avons affaire à un jeu open-world.
Désormais, vous n’aurez plus à vous farcir 4 à 5 heures de jeu avant de pouvoir piloter une puissante cylindrée. Ce n’est en effet pas un hasard si l’on débute le jeu au volant d’une rutilante Aston Martin, pour très rapidement switcher avec une Porsche 911..."
On se rappelle avec frisson le scénario de l’épisode The Run, qui avait placé le conducteur au cœur du jeu, oubliant alors le principal intérêt d’un jeu de course : la conduite. Si le scénario de Need For Speed : Most Wanted tient lui aussi sur un confetti, c’est pour filer droit à l’essentiel et ne pas s’encombrer d’une histoire farfelue comme l’a pu être Need For Speed : The Run. Terminé d’ailleurs les phases à pieds et les Quick Time Events complètement saugrenues et place au jeu de course pure et dure comme on les aime. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue qu’il faudra partir à la recherche des pilotes les plus recherchés de la ville, afin de les défier et ainsi leur dérober leur précieux véhicule. Cette chasse à la voiture de luxe sera par ailleurs l’autre activité majeure dans le jeu, qui chamboule ainsi un peu la donne de la saga. Désormais, vous n’aurez plus à vous farcir 4 à 5 heures de jeu avant de pouvoir piloter une puissante cylindrée. Ce n’est en effet pas un hasard si l’on débute le jeu au volant d’une rutilante Aston Martin, pour très rapidement switcher avec une Porsche 911, ce qui est plutôt un bon début. Les têtes pensantes de Criterion Games ont bien compris que les joueurs en avaient peut-être marre de démarrer systématiquement en bas de l’échelle, de se farcir les problèmes techniques d’une Renault Clio et d’attendre de gagner suffisamment de fric (ou atteindre un certain seul d’expérience) pour conduire la voiture de ses rêves. Dans Need For Speed : Most Wanted, il suffit de faire appel à l’Easydrive, un menu accessible à tout moment via la croix directionnelle et qui permet de partir à la recherché de missions pour faire avancer le scenario, ou tout simplement definer un itinéraire sur la carte. On peut également changer de voiture en un seul clic mais aussi d’accéder au garage pour installer des pièces de rechange sur votre véhicule. Criterion Games a donc rendu accessible l’ensemble des options que l’on retrouve généralement dans des menus fastidieux, sans avoir à quitter sa partie en cours. Astucieux ? Du génie même !
Comme un p’tit goût de Paradise
Une fois que l’on a compris comment les mécaniques de jeu de ce Most Wanted cuvée 2012 fonctionnait, on peut se lancer à la recherche des pilotes élites pour les provoquer en duel. Si les premiers sont repérables assez facilement, les suivants ont la fâcheuse tendance à se planquer dans des recoins reculés de la ville, obligeant ainsi le joueur à véritablement sillonner les environs les plus reculés de Fairheaven. Ces balades bucoliques aboutissent par la suite à des courses-poursuites parfois éprouvantes, nécessitant très souvent de progresser par l’échef. Connaître en effet le tracé par cœur devient une priorité, surtout quand la Police s’en mêle. Alerte, elle n’hésitera pas à vous mettre dans les bâtons dans les roues, et il ne suffira pas seulement de quitter leur zone de recherche pour les semer. Heureusement, des stations de peinture permettent de changer la couleur de son bolide ni vu ni connu, mais gare à ne pas le faire sous leurs yeux, car la Police de NFS Most Wanted n’est pas si dupe que ça. Savoir piloter, c’est une chose, provoquer des accidents en est une autre. Car pour véritablement battre l’un des pilotes Most Wanted de la ville, il va falloir l’envoyer valdinguer dans le décor, en réussissant un Takedown. Facile sur le papier, la manœuvre est un peu plus délicate une fois au volant de sa carlingue, pour la simple et bonne raison que le joueur est aussi soumis à cette loi du Takedown. D’ailleurs, pour compliquer la tâche du joueur, les développeurs ont l’handicapé, dans le sens où les concurrents ont plus de faciliter à vous envoyer voir le mur d’à côté que vous anéantir la caisse de votre cible. Un point qui peut devenir frustrant lors de certains passages délicats, mais offre par la même occasion du challenge à revendre. Non, là où le bât blesse, c’est de devoir se taper régulièrement les mêmes courses à faire avec des bolides différents. La progression dans le jeu devient alors pénible et l’on se demande si les développeurs n’ont pas instauré cette astuce de gameplay, simplement pour gonfler artificiellement la durée de vie du jeu. Celle-ci se montre d’ailleurs somme toute très honorable, même si au terme des 40 voitures récoltées, on a fait le tour de la question. Bien sûr, on peut toujours continuer à sillonner Fairheaven, d’autant que le mode multi online a suffisamment d’arguments pour garder le joueur en haleine. C’est d’ailleurs l’un des atouts de ce Need For Speed : Most Wanted, qui offre de multiples défis à réaliser avec d’autres adversaires. Il y a bien entendu les courses classiques, mais aussi des épreuves plus drôles comme créer un maximum de Takedowns, ou bien encore faire des sauts gigantesques. Ca vous rappelle un certain Burnout Paradise ? Nous aussi…