Test NBA 2K15 sur PS4 et Xbox One sur PC
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On pensait que NBA 2K14 avait atteint les limites du jeu de basket à l'américaine, qu'on pourrait difficilement faire mieux, mais la nouvelle cuvée réussit le pari de se renouveler et de trouver ces petits ajustements ici et là pour justifier le passage en caisse cette année encore. Techniquement encore plus abouti, NBA 2K15 affine davantage son gameplay pour un résultat impressionnant de réalisme. Le jeu ne laisse certes pas beaucoup de place aux approximations et il est avant tout destiné à tous ces joueurs qui se donnent la peine de se donner à fond, mais le jeu en vaut clairement la chandelle. Il reste cependant quelques écueils à corriger pour l'année prochaine, comme cette interface un peu too much (jouez donc la carte de la simplicité), ces temps de chargement à répétition, ce scan facial un peu pété et on aura le jeu parfait dont on a tous rêvé.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de NBA 2K15
- Graphiquement, c'est encore plus beau que 2K14
- Gameplay qui s'est encore bonifié
- Des jauges de tir pour mieux tirer au panier
- Une I.A. qui devrait servir d'exemple aux autres jeux de sport
- Des modes de jeu en pagaille
- Une durée de vie gargantuesque
- La BO éclectique de Pharrell Williams
- Encore des efforts à faire dans certaines expressions des joueurs
- Une interface too much
- Des temps de chargement en pagaille
- Le scan facial pénible et au résultat douteux
- La prestation ratée de Shaq comme consultant
De toute évidence, l'annualisation des licences dans le jeu vidéo est un fléau qu'on devrait combattre au quotidien. Comment exiger de la part des développeurs un renouvellement perpétuel quand on tutoie déjà la perfection ? A l'heure où FIFA est en train de régresser, que PES semble enfin voir le bout du tunnel après avoir passé presque 10 ans dans les ténèbres, NBA 2K continue insolemment de briller sur les parquets. Vous pensiez que la série avait atteint ses limites l'année dernière en arrivant sur next gen' ? Détrompez-vous car NBA 2K15 prouve que, parfois, le génie n'a pas de limite. Confucius ? Non, Maxime Chao.
Ne jamais se reposer sur ses acquis, un adage que Visual Concepts applique à la lettre depuis de nombreuses années. NBA 2K15 n'échappe d'ailleurs pas à cette règle d'or, alors même que son prédécesseur avait déjà révolutionné le monde du basket virtuel en passant sur PS4 et Xbox One. Avec ses graphismes photo-réalistes rendus possibles grâce au nouveau moteur 3D qu'est l'ECO-Motion, on pouvait penser que cette nouvelle cuvée allait forcément stagner graphiquement parlant. Que chi mon pote ! Si les joueurs sur le terrain sont toujours modélisés avec le plus grand soin, on constate en sus l'intégration de nouveaux détails qui viennent renforcer le rendu visuel. Meilleur travail sur les cheveux, la pilosité, les tatouages ou bien encore le grain de la peau, NBA 2K15 arrive toujours à nous surprendre. Un côté "waouh effect" qu'on retrouve aussi dans les animations, encore plus incroyables cette année. Si l'on ose se fier au communiqué de presse de 2K Games, 6 000 animations supplémentaires auraient été ajoutées au jeu. On pourrait croire à du bullshit marketing si la sensation de réalisme n'avait pas été aussi épatante.
MAIS QUEL BEL HOMME !
Car au-delà de la gestuelle ultra réaliste du porteur du ballon, ce sont les animations annexes, celles des autres joueurs qui prouvent que Visual Concepts n'a pas chômé ces 12 derniers mois. Tape dans les mains pour s'encourager, levée de main pour faire signe qu'on est prêt à recevoir la balle, petits pas de crabe autour de la raquette pour bien se placer, scène de liesse après avoir marqué un point important, tout a été fait pour qu'on ait l'impression d'être devant une retransmission télé d'un match de la NBA. En revanche, petite déception quant au public qu'on nous a promis encore plus réactif en fonction de telle ou telle action. Si ce dernier se montre toujours aussi vivant, on n'a malheureusement pas noté d'évolutions notables. De même, on aurait aimé un meilleur travail sur les expressions faciales, parfois inertes, notamment lors des lancers francs et de certains ralentis. Bref, encore quelques "lacunes" à corriger l'année prochaine.
Si Visual Concepts est parvenu à trouver la force pour rendre son jeu encore plus beau, le studio californien continue aussi à faire évoluer son gameplay dans le bon sens. On retrouve bien évidemment l'usage du Pro Stick qui permet de dribbler, réaliser des passes et tirer au panier juste en inclinant le stick analogique droit dans une direction choisie ; paraît que les noobs y trouvent un chouette intérêt. Personnellement, on préfère encore se prendre la tête avec les commandes classiques, d'autant que cette année, les développeurs ont décidé de reprendre une astuce de gameplay qu'on retrouve dans de nombreux autres jeux de sport (FIFA par exemple pour ne pas le citer) en faisant appel à une jauge de tir. Placée sous le porteur du ballon, elle a pour objectif d'aider le joueur à affûter son timing et ainsi augmenter les chances de marquer. Une très bonne idée dans le fond mais cela a pour effet pervers de nous obliger à fixer la jauge, relâcher la pression au moment où l'indicateur arrive au milieu de la zone, alors qu'il est parfois plus efficace de faire confiance au bon geste de son joueur. Question d'habitude.
DURANT DURANT
Parmi les promesses faites autour de ce NBA 2K15, il y a cette défense qui devait se montrer implacable. C'est vrai que si l'on débute dans le jeu et qu'on ne maîtrise pas toutes les failles de l'I.A., il est assez difficile de se retrouver au bas du panier sans provoquer de passage en force et laisser le point au camp adverse. Mais dans le cas où vous squattez la série depuis une décennie, vous saurez qu'il suffit de jouer avec les feintes et autres contre-temps pour faire grimper votre compteur de points. En vrai, c'est dans le rebond offensif que NBA 2K15 est toujours aussi incisif, avec une forte présence au rebond qui ne vous laissera aucune chance si vous n'êtes pas aussi réactif que le CPU. A ce propos, mieux vaut se charger de récupérer le ballon dans la raquette que laisser les coéquipiers le faire, l'I.A. a encore un peu de mal à être aussi clairvoyante que nous. Encore une fois, la marge de progression est énorme, surtout pour qui prendrait la série en cours de route.
Au-delà de sa réalisation over the top et de son gameplay qui simule le basket américain comme personne, NBA 2K15 est aussi un monstre de contenu.
Au-delà de sa réalisation over the top et de son gameplay qui simule le basket américain comme personne, NBA 2K15 est aussi un monstre de contenu. Si la plupart d'entre nous achetons le jeu pour des matchs amicaux entre potos ou tenter sa chance on the web face aux cadors américains, le jeu n'oublie pas de justifier ses 70 euros annuels. On peut se plaindre du taro des jeux de manière générale, mais dans NBA 2K15, il est des modes de jeu tellement chronophages capable de mettre en péril le mariage ou le concubinage. Si vous nous prenez pour des mythos, lancez-vous donc dans le mode "General Manager" qui vous place à la tête d'une équipe de la NBA à faire évoluer durant plusieurs saisons. Gestion de l'équipe, des drafts, des joueurs et de leur ego surdimensionné, des partenariats, des contrats pubs, de la stratégie sur le terrain, et vous verrez à quel point on peut passer des nuits entières à se casser la tête pour essayer de faire partie des meilleurs. Ceux qui n'ont pas l'âme d'un dirigeant peuvent se tourner vers le mode "Mon Joueur", qui nous place dans la peau d'un jeune premier qui va devoir se faire une place dans le 5 Majeur. Globalement, la progression se fait avec une certaine facilité, ce qui n'est pas un mal, et l'immersion est grandement aidée par la présence de cinématiques, où nos stars de la NBA ont participé pour doubler leur alter ego en 3D. Un plus indéniable si ces derniers n'étaient pas aussi stoïques qu'une plante verte placée au bout d'un couloir. Propulsé lui aussi comme consultant star cette année, Shaquille O'Neal manque lui aussi le coup avec une prestation ratée, pour ne pas dire ridicule, face à son collègue du moment : Ernie Johnson, lui aussi inexpressif.
PANIER GARNI
Toujours dans cet état d'esprit de compétiteur, Visual Concepts s'est pris la tête pour intégrer un scan facial, permettant au joueur d'intégrer son visage dans le jeu, histoire de faire croire au joueur qu'il peut lui aussi côtoyer les géants du basket américain. Dans la vidéo promotionnelle, ça semble fonctionner du tonnerre, même en tenant la PlayStation Caméra dans la main. Dans la réalité, c'est un tout autre résultat, puisque non seulement la cam' (ou Kinect) doit être stable, mais en plus il faut faire les bons mouvements de la tête pour que le scan ne revienne pas au menu principal. C'est long, pénible et ça ne marche vraiment pas à tous les coups. Pas moins de 12 tentatives avant d'obtenir son avatar en jeu, qui ressemble à tout sauf à soi, ou alors. Une feature cosmétique et sympathique si le résultat n'était pas aussi pété, mais qui a au moins le mérite de donner une belle occasion de se faire vanner comme un sac.